Lundi 24 Août

Ultimes prêts à Chichicastenango et dernier jour avant notre départ! Nous n'avons finalement pu prêter que 1000 Qz à chaque personne alors que chacune désirait 2000 Qz. On avait fait l'erreur de leur faire espérer des prêts aussi élevés pour une première année, mais c'était avant que l'on se rende compte que nos fonds s'épuisaient à grande vitesse. On a eu beau dire qu'on leur prêtait tout ce qui nous restait, certains allongeaient des mines un peu déçues. Bien vite cependant d'autres se sont empressés de dire qu'ils comprenaient et qu'ils étaient reconnaissants. Ils nous ont même offert le déjeuner que l'on a partagé face à la vue imprenable de la maison d'Angelika, la responsable locale.

Ce week-end ne fut pas des plus intenses, loin s'en faut, mais nous aurons au moins eu la satisfaction de terminer ce qui nous préoccupait un peu, à savoir les signatures du contrat de travail pour notre employée Lucrecia et de la Convention de Coopération avec CCPC et CONCODIG nos partenaires locaux représentés par José Cruz et Miguel Quiéj. Craignant de délicates négociations, nous nous étions armés des plus solides arguments et avions ménagé quelques articles bien choisis pour d'éventuelles concessions; Lucrecia signa presque les yeux fermés, nous avons même insisté pour qu'elle réfléchisse un peu, et José et Miguel n'ont pas fait d'histoires, peut-être satisfaits d'aboutir à un tel accord et préférant sans doute ne pas gâcher la dernière journée par d'interminables palabres. Nous n'avons pu les réunir pour la signature mais nous les avons conviés tour à tour à "La Mansion del Chef" pour fêter la fin de notre séjour dans ce qui semble être le seul restaurant gastronomique de Santa Cruz del Quiché dont nous avons été - semble-t-il - les uniques clients du mois d'Août et dirigé par un chef fier d'avoir été formé au "Cordon Bleu" en France... Ces deux repas furent l'occasion d'échanger une dernière fois avec nos amis guatémaltèque qui tous deux ont su trouver les mots justes pour nous donner envie de continuer l'aventure l'année prochaine, fût-ce seulement à distance au pays.

Ainsi s'achève notre aventure; il nous faut bien repartir en France, la tête pleine de tout ce que l'on veut transmettre à nos successeurs et des idées que l'on veut mettre en place, et le coeur rempli de tout ce que l'on voudrait partager, le sourire des gens, leur hospitalité jamais démentie, leur ponctualité jamais à l'ordre du jour, les repas partagés, et puis toutes ces images, ces couleurs, ces odeurs et ces sons qui vous réveillent la nuit et qui bien souvent confinent à l'indicible...

Vendredi 21 Août

Ah, sacrée Cunen! Hier peu avant 10h, alors que nous mettions notre point d'honneur à arriver à l'heure à la mairie de Cunen et que nous spéculions sur les effets attendus de l'ultimatum lancé aux deux pelés et trois tondus présents lors de la réunion de lundi dernier, nous vîmes tout d'un coup une foule immense massée au pied du premier bâtiment de la ville; d'abord incrédules nous ne pûmes bientôt qu'accepter l'évidence: tous ces gens étaient venus pour nous, enfin pour notre argent plutôt. Il nous fallut alors les prévenir que nous allions certes voir chaque personne individuellement mais que nous ne pourrions distribuer qu'une dizaine de prêts le lendemain! Qu'importe, rompus aux longues files d'attentes et motivés par des prêts à taux d'interêts les plus bas du marché ils sont tous restés dans la petite salle de 15 mètres carrés qui nous servait de bureau. En fait d'entretiens individuels , ce furent des entretiens collectifs où nous ne distinguions pas toujours la personne dont nous analysions le formulaire de sollicitude tant les uns et les autres s'aglutinaient autour des trois tables que nous avions disposées. La réunion faillit tourner au pugilat à mesure que les groupes essayaient de nous imposer dans nos mains leur dossier afin de passer avant les autres. Il aura fallu que je me plaigne de la chaleur pour que certains daignent sortir et que je puisse continuer mon travail un peu plus sereinement... Chacun avait ses raisons pour être prioritaires: présence aux premières réunions, veuvage, enfants qui étudient, etc. Triste réalité...

Après près de 4h d'entretiens non-stop nous sommes allés nous requinquer dans le seul restaurant du coin, et quelle ne fut pas notre surprise de retrouver Joachim qui nous devait de l'argent et avait promis de nous rembourser ce jour même! Il a dû croire qu'on le poursuivait mais ce n'était qu'une coïncidence! Et puis il n'avait rien à craindre puisque il a honoré sa dette après seulement quelques coups de fil qui lui ont rafraîchi la mémoire....

Fin d'après-midi sans encombre au cours de laquelle nous avons distribué des prêts à Llano Grande: petite déception puisque nous n'avons pu prêter que la moitié de la somme sollicitée mais ils sont repartis plutôt contents, nourrissant l'espoir d'obtenir un prêt plus important l'année prochaine.

Soirée délicate où pour la première fois il nous a fallu choisir entre les personnes pour décider à qui nous allions prêter et qui il faudrait réconforter... Nous sommes donc arrivés à la mairie ce matin le coeur un peu lourd mais bien déterminés à ne pas céder aux réclamations. Comble de l'histoire, à 11h il n'y avait personne! Décidément nous ne conprendrons pas l'esprit guatémaltèque... Résolus à partir à 11h15 s'il n'y avait personne les gens se sont mis à arriver avant l'heure fatidique et nous avons pu commencer à annoncer les mauvaises nouvelles et distribuer les prêts aux heureux élus. Soulagé d'en avoir terminé mais un peu triste quand même de n'avoir pu satisfaire tout le monde.


Mardi 18 Août

Quel dur retour à la réalité que cette nuit dans un hôtel de Cunen dimanche soir dernier! Glauque...je crois que c'est le mot approprié pour décrire ces rues sales, sombres et quasi-désertes à 19h seulement. Des lits poussiéreux et sans draps et des douches...Mais je fais la fine bouche d'occidental en vacances me direz-vous, et je devrais m'estimer heureux d'avoir eu de l'eau chaude! En fait, le plus dur à avaler fut le rendez-vous manqué du lendemain avec le "groupe de femmes" de Cunen: en guise de groupe de femmes, un homme nous attendait à l'heure annoncée (8h) bientôt rejoint par un autre et puis une femme quand même...Les autres sont arrivées au compte-goutte avec au moins une heure de retard sans avoir rempli leur formulaire: réunion inutile donc puisque tout avait déjà été expliqué le dimanche d'avant! Dans notre profonde bienveillance nous leur avons adressé un ultimatum pour jeudi prochain, affaire à suivre donc.

Après cette fructueuse matinée nous avons planché sur l'écriture d'une convention entre CCPC, CONCODIG et nous pendant une bonne partie de l'aprés-midi. La première mouture devrait bientôt être publiée au journal officiel.

Et ce matin, encore tout engourdi d'un sommeil inquiet des nouvelles de la veille au soir - pourquoi la banque a-t-elle bloqué le compte à Zacualpa, pourquoi Miguel n'est pas venu comme il l'avait promis, quand est-ce que William va nous répondre? - nous fûmes promptement réveillés par Miguel qui nous téléphonait la bouche en coeur nous annonçant son arrivée dans les 40 minutes. Nous parvîmes alors à réunir tous nos partenaires (Miguel, José et Lucrecia) pour enfin - c'est un scoop - ouvrir un compte commun à la banrural! Nous repartirons donc le coeur léger, assuré d'avoir au moins fait cela.

Il ne nous reste plus qu'à comprendre ce que l'équipe partante nous a laissé comme travail, régler le problème du blocage du compte à Zacualpa et faire des coupes drastiques dans les prochains prêts accordés pour ne pas se retrouver dans le rouge, la routine quoi! Nous qui pensions avoir trop d'argent apprenons aujourd'hui qu'un groupe d'Uspantan ne peut retirer de l'argent faute de fonds sur l'un des comptes! Rassurez-vous on va faire des transferts entre les comptes pour se débrouiller!

Demain, pas de visite finalement, on devrait donc s'attaquer à la rédaction du contrat de Lucrecia...

P.S: c'est encore JB qui écrit sur le compte de Rémi.

Dimanche 16 Août

Nos chers X2008 étant retournés dans leurs pénates c'est à Rémi et moi (JB: en effet je suis connecté avec le compte de Rémi avec son accord...) qu'incombe la lourde tâche de poursuivre la rédaction de ce blog de nos aventures en terre maya. Dix jours d'interruption laissent sans doute penser que le sérieux et le dynamisme du début ont fait place à un laisser-aller emprunt de lassitude après plus de trois semaines de stage pour certains. Il n'en est rien: entre le départ de Christophe (le 07 Août) et ceux de William et Mathieu jeudi et vendredi dernier l'activité a redoublé d'intensité: distribution des prêts aux différentes communautés, négociations serrées entre nos partenaires guatémaltèques et nous pour décider de l'avenir du projet , et enfin - ce qui fut sans doute le plus éprouvant - les quelques jours de tourisme que Rémi, Mathieu et moi nous sommes octroyés cette semaine ( William ayant décliné l'offre, conscience profesionnelle oblige). J'aimerais vous dépeindre les rivages enchanteurs du lac Atitlàn surplombés par de majestueux volcans, vous conter les richesses d'Antigua la Coloniale et les splendeurs de l'hôtel Santo Domingo ( dans lequel nous n'avons pas logé par excès de raisonnabilité) ou encore vous faire partager l'ambiance des soirées musicales qui ont ponctué notre séjour mais je ne voudrais pas vous faire croire qu'on se la coule douce. La parenthèse nous a en tout cas redonné des forces pour entamer la dernière ligne droite. Enfin quand je dis droite, c'est une façon de parler puisqu'au Guatemala ce mot est aussi vain que la ponctualité et je dois avouer que notre retour d'Antigua ou celui de Zacualpa hier m'a fait découvrir qu'en terme d'inconfort les bus guatémaltèques ne connaissent pas de limite tant les "rabatteurs" de ces "moyens" de transports s'époumonent à l'envi pour rameuter d'éventuels voyageurs alors même que je suis déjà debout dans le van le dos courbé, les mains croisées dans la position dite de la double tortilla, un gars devant et un autre derrière. Mais bizarrement on s'y habitue...

Je ne vous relaterai cependant pas en détail ces dix derniers jours par peur de vous perdre à nouveau dans les méandres de ce blog. Seulement un petit résumé de la situation:
- Il nous reste un jour à passer dans la communauté de Chuisiguan (Santa Cruz), deux à Cunen, deux à Llano Grande (Chicaman, nouvelle zone) et un à Chichicastenango. On espère donc avoir fini la distributions des prêts dimanche prochain ce qui est une bonne nouvelle.
- Quant à nos problèmes "juridiques", après moults rebondissements suite aux visites chez le notaires et aux âpres discussions avec José et Miguel (mais rassurez-vous, on s'entend toujours très bien!) on va finalement plus ou moins les ignorer et adopter la solution d'un compte commun entre José, Miguel, Lucrecia (la nouvelle employée) et nous. Tout chèque devra alors être signé par au moins deux des quatre personnes sus-mentionnées. Par ailleurs un accord écrit moral lierait les différents acteurs du projet en stipulant qu'aucune action ne doit être entreprise par quelqu'un sans l'accord oral des autres. Pour tous ceux qui voudraient comprendre pourquoi on a adopté cette solution, attendre la rentrée pour plus de détails. Petit message aux vénérables 2006 tout de même: attention aux petites promesses orales difficiles à tenir par la suite! En fait le point d'achoppement a été que Miguel et José s'étaient plus ou moins appropriés le projet (parfois à juste titre d'ailleurs...) et que nous on est arrivés en voulant créer une assoc indépendante...Enfin il me semble qu'on est parvenu à un accord optimal.

Avant de nous rendre à Cunen ce soir avec Lucrecia nous allons tâcher de profiter un peu de cette belle journée ensoleillée propices aux nombreuses fêtes de l'assomption qui jalonnent toute la semaine!

Jeudi 06 Aout

Début de journée tout aussi difficile que fut la fin de la journée dernière. Après avoir eu du mal a m'endormir - thé peut être un peu trop fort ? - il faut se lever assez tot. Direction le parque pour la panaderia de rechange qui est ouverte un peu plus tot. Puis petit-déjeuner au café, avant de prendre les contrats, téléphoner à José pour éventuellement obtenir quelques chèques de plus, mais il est à Nebaj. Il faudra faire sans. En plus, l'argent qui a été viré de France tarde à arriver. Bien, il faudra demander aux "clients" d'attendre un peu avant de retirer, ce qui ne va pas être facile à faire comprendre. Mais bon, nous partons avec Rémi à 8h15 en direction de la station essence de Chinique, pour un rendez-vous là-bas avec Javier, responsable d'un des groupes de Tapesquillo, et qui doit nous emmener dans son aldéa, car il n'y a pas de Pick-Up régulier pour y aller. Nous arrivons à 9h50 à l'aldéa, et pour une fois, tout le monde semble à l'heure. Si bien qu'on nous presse un peu pour commencer la réunion, mais nous nous faisons attendre, pour une fois qu'ils sont préssés et nous pas tellement. Bon, quelques minutes après, la personne absente se fait excuser, avec une excuse qui semble plus ou moins vraie, et la réunion commence. Rémi la conduit toujours aussi bien, il faut bien l'avouer, et c'est tant mieux pour tout le monde. Enfin, nous signons les contrats avec tout le monde, puis faisons signer aux deux chanceux qui recevront les chèques un engagement supplémentaire. La réunion se termine vers 11h30. Comme Javier nous l'avait proposé la dernière fois, il nous invite à prendre le repas de midi chez lui. Nous avions volontiers accepté l'invitation, ce que nous confirmons ce jour même. Mais alors qu'à l'époque nous pensions avoir le droit au festin avec les 22 personnes, leurs familles et nous, et bien en fait nous avons eu le droit au repas guatemaltèque, pas très européen, puisque nous nous sommes retrouvés à manger tout seuls avec Rémi. Oui, ici les grands banquets ne sont pas vraiment dans les habitudes. Mais le repas était vraiment au dessus des comedors habituels, et finalement nous avons pu un peu discuter avec Javier de tout et de rien. Pour repartir, Martin s'était proposé de nous ramener, mais nous avons saisi l'occasion de pouvoir profiter un peu du bon temps, et avons fait une petite promenade avec Rémi. Les habitants nous disaient qu'il fallait 2 h - 2 h 30 pour rejoindre la station essence de Chinique, en fait en 1h15 l'affaire est pliée. Surtout que l'avantage d'être un peu reculé dans les montagnes est qu'il y règne le plus grand calme: lors de notre marche le silence n'était que couvert par les bruits de la nature, interrompus parfois par le bruit des voitures qui passent, ou de temps en temps par les cris des enfants qui jouaient dans la forêt ou les champs avoisinants. Enfin, une bonne marche bien reposante et ressourcante, qui nous amena vers 14h30 à la station essence. Le temps de prendre le bus, et nous voici vers 15h15 au café.
Du fait de la fatigue assez présente, l'après-midi n'a pas été très productive, peut-être pour équilibrer avec la veille. Tout d'abord, nous rencontrons José qui est au café. En effet, il a du revenir un peu in extremis de Nebaj spécialement pour nous, car vu que le virement d'X-Microfinance s'est fait sur son compte, et que ce dernier est assez important, la banque enquête un peu la dessus. Il va donc se rendre a la banque cette après-midi pour essayer de régler cette affaire et que l'on puisse distribuer nos prêts. Au cours de l'après-midi, alors que nous perdions notre temps à ne rien faire, il nous appelle, et nous nous rencontrons à la banque pour clarifier la situation. Le papier rempli, Rémi et moi retournons au café, et la fin d'après-midi n'est pas plus productive. Le soir, en croisant José, il nous explique que plus de papiers sont nécéssaires pour justifier le virement. Le besoin en argent commence à se faire pressant, les responsables de Chiche et Chinique vont faire leur retrait Lundi, l'affaire a intérêt à se regler avant.
Après un repas au café Loren, nous rentrons vers 20h00 au café, pour finir la soirée en regardant un film, certainement avant de se coucher assez tot. Demain le programme n'est pas non plus surchargé pour l'instant, et commencera probablement par une grasse-matinée. Après, nous allons essayer de finir les commentaires des solicitudes et se renseigner auprès de la banque pour ouvrir un compte. Enfin, heureusement il y a toujours à faire.

PS: J'ai oublié de vous dire que mon bilan de Tapesquillo est relativement limité, puisque j'ai fermement l'impression qu'on nous a menti sur plusieurs points: tout d'abord on nous annonce une seule personne absente, en fait lors de la réunion arrivent encore deux ou trois, et au final ce sera 4 personnes qui seront absentes... De plus, une personne avec qui j'avait rempli la solicitude n'est clairement pas la même personne qui vient aujourd'hui signer le contrat. Tentative d'esctorction de fonds ? Peut-être. Enfin, si l'argent profite à l'aldéa...

Mercredi 05 Aout

Nous profitons un peu d'une grasse matinée pas si grasse que ca, reveil vers 8h30. Petit déjeuner habituel au San Miguel. Ce matin, le travail ne manque pas. Pourtant, nous prenons un peu de temps pour nous, avant de nous lancer dans le travail proprement dit: Rémi aux contrats, Jean-Baptiste aux renseignements sur les associations, et moi a l'informatisation des solicitudes. Comme dit, nous commencons vers 9h30-10h, pour ne pas terminer avant 12h30. Coup de fil de William et Christophe, qui doivent bientot arriver sur Quiché, pour leur voyage entre Uspantan et Chichicastenango. Mais nous ne les attendons pas pour manger, et partons vers 13h, pour manger au comedor Dennis. Lorsqu'ils arrivent l'après-midi, nous ne discutons pas énormément: ils ne restent qu'une petite demie-heure et de toutes facons Rémi et Jean-Baptiste ne sont pas la au début, mais à la mairie pour se renseigner sur les status légaux. Ils reviennent vers 16h, et ont dans l'idée, après consultation avec Miguel, d'aller voir un notaire pour voir avec lui ce qu'il est possible de faire. De mon coté, je termine les solicitudes, et nos 66 solicitudes recues sont maintenant informatisés, il ne manque que les commentaires sur les projets. Et j'en profite pour faire pas mal de statistiques sur nos "clients", comme Alexandre nous l'avait demandé. Chiffres très interessant, que X-Microfinance ne manquera pas de communiquer lors de ses présentations. Lorsque Jean-Baptiste et Rémi reviennent, ils semblent remplis d'en-train car le notaire leur a donné plusieurs informations intéressantes. Si bien que Rémi, un peu téméraire, décide de se mettre à faire les contrats pour demain, où nous allons distribuer les prêts à Chinique. Et ce n'est pas rien. William, Christophe et Miguel reviennent de leur escale de Chichicastenango pour repartir vers Chicaman. Nous irons tous manger ensemble dans le café on ne peut plus Francais qu'est le "Blintz". Le repas dure 2h, mais en rentrant, le travail pour le lendemain n'est toujours pas fini. Et la dernière bonne surprise: il va falloir se battre avec l'imprimante, qui imprime soit en faisant des grosses taches, soit en imprimant mal une ligne sur deux. Une heure de réglage après, l'affaire est a peu près réglée, il nous est possible d'imprimer nos 2*22 pages. Mais, pour que ca marche il a fallu réduire la vitesse d'impression. Ce qui fait que finalement, après tout ces débats, Rémi et moi nous couchons vers 00h. Et là, juste avant d'aller se coucher, un autre problème apparait: nous n'avons plus que deux chèques pour les cinq groupes, car nous devions voir José ce soir, mais il a été retenu à Nebaj par son travail. Bon, demain il nous faudra donc improviser un peu. Jean-Baptiste ira avec William et Lucrecia faire un tour jusqu'a Samedi a Chicaman, Uspantan et Ixtahuacan, pendant que Miguel et Christophe retourneront sur Guatemala - oui, le séjour de Christophe prend fin - et Rémi et moi irons signer les contrats - pas très beaux - à Chinique. Réveil échelonné dans le cyber-café, 6h15 pour Jean-Baptiste, et 07h pour nous.

Mardi 04 Aout

Les rues de Zacualpa ne semblent pas les plus silencieuses du Quiché. Ainsi dès 6h les camions nous réveillent déjà. Comme nous sommes fatigués, nous ne nous levons qu'à 7h30, pour descendre prendre le petit-déjeuner au restaurant en dessous de l'hotel. Pour changer, ca ne sera pas petit-déjeuner "occidental", mais traditionnel, avec tortillas, oeufs et frijoles. Les sacs faits, nous nous dirigeons vers la rue dans laquelle nous avions pris un pick-up où il ne restait que peu de place jeudi dernier avec Lucia. Cette fois ci, dans cette rue il ne semble pas y avoir grand monde. Nous commencons donc le chemin à pied. 10 minutes après, soit environ le temps nécessaire pour commencer à s'essoufler avec un sac sur le dos, un pick-up nous prend, et nous amène à Trapichitos. En fait, il nous dépose un peu avant là où nous voulions aller, et le conducteur nous indique la direction de l'école. Nous nous dirigeons vers cette école, mais après 5 minutes de marche, nous rendons compte que notre lieu de rendez-vous n'était pas sur le chemin de l'école, mais était plus haut sur la route principale. Nous rebroussons chemin à pied, pour finalement en arrivant à destination nous séparer en deux groupes: Remi ira seul faire face aux deux groupes de femmes plus en haut, et Jean-Baptiste et moi irons dans la maison du bas accueillir les quatres autres groupes, qui ici semblaient moins bien parler l'espagnol, et beaucoup plus le Quiché. Comme d'habitude, lorsque nous arrivons, 20 minutes en retard, personne n'est la. Nous attendons 40 minutes encore - c'est a dire 1h après l'heure de rendez-vous - avant qu'arrivent les premières personnes. Nous commencons à lire les sollicitudes, et pour 4 groupes cela prend pas mal de temps, surtout qu'il y a en plus deux ou trois autres personnes. Mais vers 12h, nous terminons, avons juste le temps de retourner sur la route principale que revient déjà Rémi. Nous commencons la descente à pied, mais montons rapidement dans un Pick-up qui nous emmène à Zacualpa. Nous mangeons de nouveau dans le restaurant de l'hotel, avant de prendre le bus pour aller jusqu'a Chiche. Nous arrivons à 13h45 là bas, c'est a dire 15 minutes avant avant le rendez-vous avec Lucrecia, et 45 minutes avant le début de la réunion à Carrizal. Cependant, après deux ou trois minutes d'attente, Lucrecia arrive déjà. Comme quoi être guatemaltèque et en avance sont compatibles. Ce qui fait aussi que nous arrivons 15 minutes en avance pour la réunion. Mais les gens arrivent vite, car c'est le moment de leur donner leur prêt. Après une réunion supplémentaire par rapport à l'année dernière où nous leur avons de nouveau reéxpliqué qu'il est important de rembourser à temps, que leur projet réalisé doit être celui qui est sur le contrat, ... nous signons avec eux les contrats. Puis nous remettons les chèques aux responsables de groupes, un dernier rappel de payer à temps, et nous repartons. Lucrecia nous a encore aidé cette fois ci à faire la traduction en Quiché, ce qui nous a permis aussi de la présenter aux personnes. Nous arrivons vers 16h à Quiché, prenons un peu de temps pour nous, notamment pour décrire la journée d'hier, puis vers 19h partons pour trouver un restaurant que nous n'avions pas trouvé la dernière fois: la "Mansion del 'chef'". Dès l'entrée dans le restaurant, on sent que nous n'avons pas à faire à un petit comedor habituel: ici tout est propre, rangé, la maison tient debout, et est bien décorée. Nous sommes dans un restaurant aux standards européens. Bien plus que ca, lorsqu'on nous ramène notre petite soupe faisant office d'entrée, nous réalisons qu'il s'agit en fait d'un très grand restaurant pour le Guatemala. Les deux 'chef' viennent nous voir pour parler avec nous, et l'un d'eux nous explique qu'il a eu comme "professeur" un grand chef francais, ancien professeur au Cordon Bleu. Et il faut dire que la cuisine est exquise. Nous passons je crois un vrai repas francais, ou nous parlons de tout et de rien, et qui dure facilement deux heures. En rentrant, après une petite lecture du "manuel du savoir-vivre polytechnicien" dont j'avais parlé lors du repas à Rémi et Jean-Baptiste, nous allons rapidement nous coucher, car même si la journée de demain n'est pas prise par les visites, elle sera très probablement consacrée à du travail de bureau, avec les nouvelles sollicitudes que nous avons recus, et les contrats qui doivent être faits. Et sur ces points là, le travail ne manque pas.

Lundi 03 Aout

Reveil assez tot, 7h. Qui dit tôt dit donc pas de Café San Miguel. Nous avons donc choisi une autre panaderia / pasteleria du parque ou nous avons pu retrouver donught ou autres pasteles a emporter pour manger chez nous. Petit-déjeuner terminé à 7h30, bien trop tôt pour attendre Joaquin qui est censé venir parler un peu avec nous à 8h. Le temps donc de s'occuper, puis d'attendre, il est 9h, et toujours pas de Joaquin. Un coup de fil plus tard, et il est la vers 9h30. La discussion est assez courte, mais il est d'accord pour nous redonner l'argent du prêt assez rapidement, pour qu'on puisse commencer a prêter cet argent dans les aldéas cet été, quitte à lui refaire un prêt plus tard. Sans même avoir le temps de souffler, Lucrecia arrive peu avant 10h, nous avons au moins trouvé une guatemaltèque ponctuelle ! Ce matin est surtout l'occasion de lui faire faire un petit exercice informatique, remplissage de tableau excel et écriture d'un mail-rapport grâce à un petit exemple-mise-en-situation. Autant sur le tableau elle semble lutter au début, mais Jean-Baptiste qui l'aide par la suite nous assure qu'elle saura se débrouiller, autant le rapport qu'elle nous écrit est excellent. Tout cela nous amène vers 11h50, nous la remercions donc pour ce matin, en lui demandant toutes fois si elle a envie de participer avec nous a la deuxième visite de Chuisiguan, à Quiché. Elle accepte et nous nous donnons rendez-vous à 13h45 au café. Notre repas de midi expédié au comedor de la place centrale, nous rentrons au café pour attendre William, qui fait un petit arrêt entre Chichicastenango et Ixtahuacan, seul car Christophe est apparement un peu malade. Il arrive vers 13h15, et nous discutons donc avec lui pendant 30 minutes de toutes les dernières nouvelles, jusqu'à ce que Lucrecia arrive, avec quelques minutes d'avance. Nous nous scindons alors en deux, Jean-Baptiste reste avec William pour le tenir a jour et être au courant de se qui se passe dans la zone de Miguel, pendant que Rémi, Lucrecia et moi partons pour Chuisiguan. Arrivés la-bas un peu en avance, nous pensions avoir à faire à un seul groupe de 5 personnes qui avaient déjà un prêt l'an dernier. Les personnes arrivent petit à petit, et nous analysons les différentes sollicitudes. Au début un seul "guichet" est constitué pour recevoir les personnes, puis nous nous séparons en deux. Mais les personnes arrivent encore, ce qui fait que Lucrecia prend elle-même l'initiative d'aider les personnes a remplir les sollicitudes, comportement que nous apprécierons fortement avec Rémi lorsque nous en rediscuterons après. De plus, elle donne vraiment des conseils aux personnes, en citant des exemples de projets qui se sont fait dans son aldéa - oui, elle n'habite pas Quiché même, mais une aldéa d'un autre municipio non loin. Deux heures après le début prévu de la réunion, nous avons enfin terminé, et nous pouvons lever les yeux de nos feuilles. Je m'apercois alors que Rémi et moi semblons avoir participé à une "réunion Tupperware", car sur la douzaine de personnes présentes, il n'y a que des femmes. Forcément, on comprend alors pourquoi l'ambiance était très détendue et agréable, et les rires très fréquents. Nous repartons donc avec cette très bonne impression non seulement sur la réunion, mais aussi sur Lucrecia. Nous lui proposons donc de nous rejoindre demain à Chiche pour voir la distribution des prêts aux deux même groupes que l'an dernier, ce qu'elle accepte. Arrivés au café, nous n'avons pas trop le temps de traîner, il est déjà 17h30, et devons prendre le temps d'obtenir les nouvelles du jour de William qui est encore présent, et de faire nos valises car nous dormirons a Zacualpa ce soir,le rendez-vous de demain étant assez tôt, et Zacualpa assez loin. William, malheureusement pour lui, avait prévu de rester dormir au café avec nous, mais nous n'y serons pas. Il aura de la place pour lui, au moins. Nous partons vers 19h pour le terminal, ou nous apprenons que le dernier bus pour Zacualpa passe vers 19h30. Ouf. En fait, nous attendons jusqu'a 19h35, heure a laquelle un pick-up se propose de nous emmener, nous les muchachos européens et d'autres personnes qui attendaient le bus, sur la route de Zacualpa. Nous sautons dans ce pick-up, toutefois en ayant l'étrange privilège de pouvoir s'asseoir a l'intérieur de la cabine - qui avait 5 places. Nous acceptons ce confort bien volontiers, mais craignons le pire quant au prix a payer. Nous aurions été prêts à payer le tarif plus que plein, mais le chauffeur ne nous demande pas plus de 15 Quetzals par personne, et nous ne faisons donc pas attendre pour le payer. Bien sur, il a beau n'être que 19h35, mais ici il fait déjà nuit noire. Le voyage jusqu'à Zacualpa est assez épique car la manière de conduire ne change pas entre le jour et la nuit, mais la visibilité oui. Rémi et Jean-Baptiste font à deux fois ce qu'ils pensaient leur ultime prière, ce qui est compréhensible considérant la vitesse de l'engin - jusqu'a 110 km/h - et l'état de la route - équivalent d'un chemin communal en France. Mais nous arrivons bien entiers, en seulement 1h de trajet, puis trouvons un hôtel acceptable pour le pays - mais incontestablement pitoyable pour la France -, au prix lui aussi plus qu'acceptable - il faut bien se l'avouer. En plus il y a un restaurant en dessous qui est ouvert, ce qui nous permet de manger vers 20h40. La soirée n'est pas trop longue, nous profitons du confort de l'hôtel, que nous n'avons pas au cyber-café, puis nous couchons tôt, car demain il faut - de nouveau - se lever à 7h30 pour pouvoir aller à 9h à l'aldéa Trapichitos.

Dimanche 02 Aout

Réveil bien tardif aujourd'hui, presque 9h... Ce qui fait qu'on s'est pris notre petit-déjeuner plus que sympathique au café San Miguel. Le temps de rentrer, de perdre un peu de temps, il était déjà 11h. Et nous sommes partis à 11h30 pour Chinique, pour aller dans notre aldéa plus que reculée de Tapesquillo I. En plus de cela, Lucia ne nous a pas accompagnée. Tant pis, on est complètement autonomes au moins. Petite attente à la station essence de Chinique, puis nous commençons le chemin à pied, avant d'être rapidement pris en charge dans un pick-up. 30 minutes de trajet, avant de se retrouver chez Javier. Forcément, bon européens que nous sommes, nous avons une heure d'avance sur l'horaire. Mais nous commencons a voir la sollicitude de la femme de Javier, alors présente. Peu à peu, les personnes arrivent, et nous devons bientot nous séparer en trois groupes pour faire passer plus rapidement les personnes. Et il y en avait beaucoup, en plus des deux groupes de l'an dernier, ce n'est pas moins d'environ trois ou quatres groupes qu'il y a en plus. Bon, nous aidons un peu tout le monde a remplir les sollicitudes bien souvent peu remplies ou pas très précises. Moi qui n'aimait pas trop cette idée au début, je dois avouer qu'au moins en parlant avec les personnes on comprend mieux leur projet, et on voit vraiment si eux sont sérieux avec leur projet. Enfin, vers 15h30, Javier nous ramène à Chinique. Le temps d'arriver à Quiché, il est est déjà 16h30 - 17h. Je commence à me mettre à l'informatisation des sollicitudes, alors que Rémi prépare les contrats pour Chiche - à qui nous prêterons à tous - et que Jean-Baptiste m'aide à comprendre évaluer les projets des personnes qu'il a fait passer. Et puis nous attendons aussi José, qui arrivera vers 19h00. Une autre longue réunion, durant laquelle nous lui expliquons que nous voudrions revoir Lucrecia - notre candidate potentielle au poste - pour lui faire passer un deuxième test, plus pratique cette fois - notamment de l'informatique. Nous parlons aussi de la constitution qui a commencée à être écrite, du futur status de l'association et du but que nous poursuivons. Il nous indique qu'en plus du simple moyen de faire des prêts aux personnes, il pensait que notre association se devait en plus de leurs donner des conseils, ce que je dois avouer je n'avais pas imaginé avant, mais qui donne pourtant tellement de sens au projet. La discussion dure jusqu'à 21h, où nous allons manger sur la place principale. Entretemps nous nous sommes rendus compte que nous avions oublié de demander à José de nous signer quelques chèques, car nous ne le verrons plus avant notre dernière visite à Chiche. Demain, le programme semble donc bien chargé: Le matin nous devrions rencontrer Joaquin, puis nous recevons Lucrecia, et enfin l'après-midi nous allons nous séparer en deux groupes, l'un qui ira, éventuellement avec Lucrecia, à l'aldéa de Chuisiguan à Quiché, et un autre groupe qui restera au café pour recevoir William et Christophe, à qui nous avons certaines choses à dire, et bien entendu continuer l'informatisation des sollicitudes. La journée commence à 7h, et pourtant celle là n'est pas encore finie...

Samedi 01 Aout

Notre journée commence par des chemins séparés. Rémi part de son coté pour Guatemala pour régler ses problèmes de bagages et de dédommagements. Ce qui fait qu'il part vers 7h45, alors que nous profitons encore de la matinée avec Jean-Baptiste. Mais bon, quand même, vers 8h05 nous nous levons, car nous avions dit que nous allions prendre le petit-déjeuner avec Christophe et William a 8h30. A cette heure précise, nous sommes sur la place centrale, mais eux non. Un coup de fil nous assure leur parfaite assimilation des habitudes guatemaltèque. Bon, on les attend a peine 15 minutes, puis nous mangeons ensemble dans notre désormais café officiel du matin, et les initions aux petits-déjeuners non constitué de frijoles. Ca a l'air de leur plaire ! Nous rentrons tous au café a 9h30, horaire censée être celui de notre premier entretien. Bien évidemment, José n'arrive pas avant 10h30, avec la première personne, heureusement qu'on a l'habitude. Le premier entretien se déroule assez chaotiquement, mais globalement nous avons tous une impression pas tres bonne du premier homme. José nous tire ensuite les deux curriculum des deux personnes suivantes: Une jeune femme de 20 ans, sans travail - et célibataire -, et une maitresse d'école d'une trentaine d'année déjà impliquée dans certains projets. Nous commencons par recevoir la jeune femme qui a a peu de chose près notre age, et je dois dire que nous trouvons peut-être ca un peu bizarre de nous retrouver dans le rôle d'embaucheur face a cette personne. Enfin, le contact s'établit déjà bien mieux qu'avec la personne précédente, tant mieux. En plus, bien qu'à peine diplomée en communication, elle a déjà entendu parler de microcrédits, puisque dans son aldéa une association semble en proposer. Tout se passe donc plutot bien, et pour couronner le tout, elle nous demande un salaire en dessous de ce qu'on espérait. Nous la remercions et rencontrons la dernière candidate. Maitresse d'école, avec elle aussi le contact s'établit facilement, elle semble aussi impliquée dans plusieurs projets pour le developpement, ce qui n'est pas forcément un avantage. Mais bon, globalement elle est quand même pas mauvaise, dommage qu'elle demande un salaire assez élevé. En en discutant après, nous nous rendons compte avec Jean-Baptiste - Christophe et William étant partis au début de la deuxième evaluation - que il y avait quand même quelque chose "de plus" avec la première jeune femme. Nous en profitons pour discuter avec José, avant qu'il parte, de beaucoup de choses, comme d'habitude lorsqu'on parle avec lui. Notamment des trois personnes, mais aussi du status légal de notre "organisation" ici, et il nous reprécise que nous devons bien réfléchir a exactement ce que nous voulons pour que nous puissions choisir, avec son aide, la meilleure structure possible. Jean-Baptiste aborde aussi le problème des salaires qu'il nous demande pour les trois employés depuis début Janvier, mais aucune décision réelle n'est prise ni par nous ni par lui. Avant cela, il nous avait quand même expliqué la nécessité de faire les choses très clairement et très précisement, afin de ne plus laisser de zones floues dans nos ententes et notre action. La discussion finie, nous partons manger avec Jean-Baptiste au comedor Dennis, puisque ni lui ni moi n'avons une faim trop grande. Et pourtant, là bas nous prenons tous les deux un plat constitué de poulet avec une sauce qui a certains accents indiens, asiatique, nous pensons. Mais elle est délicieuse, et le repas ne nous coute pas cher en plus. Alors que nous profitons du début d'après-midi pour nous reposer un peu les neurones bien agités ce matin, le milieu et la fin de l'après-midi n'est pas moins productive. Pendant que je me met a la tache d'informatiser nos nouvelles sollicitudes, afin de pouvoir constituer un dossier pour ceux qui reviendront l'an prochain, Jean-Baptiste s'attèle a la tâche non moins évidente d'écrire la "constituion du projet Maya Desarrollo", document qui nous a semblé être nécessaire pour un developpement cohérent de notre projet de microfinance au Guatemala. Nous y passons pas moins de 3h, jusqu'a ce que nous craquions a peine 5 minutes avant l'arrivée de Rémi. Nous nous empressons de lui raconter non seulement les entretiens avec les trois personnes, mais aussi la réunion qui s'en est suivi avec José. Mine de rien, même si nous ne sommes pas allés dans une aldéa, nous avons quand même pas mal travaillé. Enfin, vers 20h00 il est temps d'aller manger. Rémi nous raconte ses mésaventures de bagages, histoires tellement invraisemblables et pourtant réelles, alors
que nous nous dirigeons vers le café San Miguel - oui, le même ou nous prenons notre petit-déjeuner - pour y dévorer un hamburger chacun, toujours pas très local, mais c'est la seule alternative au comedors dont nous avons fait le tour plusieurs fois. En rentrant, nous regardons un peu de sketch de comiques grace a l'ordinateur de Jean-Baptiste et au disque dur externe de Rémi, avant d'aller nous coucher. Demain, nous n'avons qu'une visite a Chinique de prévue l'après-midi, et pour laquelle j'ai d'ailleurs proposé à José de nous accompagner, puisque ca lui fera certainement plaisir de voir que nous allons tous dans le même sens pour aider les gens.

PS: les photos de Maya desarrollo de cette année commencent a arriver, si vous voulez voir celle de l'année précédente, rendez-vous sur http://picasaweb.google.com/guillaume.virag/MayaDesarrollo .

Vendredi 31 Juillet

Après une grasse matinée bien méritée, nous nous levons vers 8h30, alors que le cyber-café commence à se remplir. Comme promis la veille, notre journée commence par un petit-déjeuner bien copieux au café San Miguel qui ouvre en fait vers 8h30, voila pourquoi nous n'avions pas pu y retourner les jours précédents. Puisque notre matinée est libre, Rémi et Jeam-Baptiste en profite pour aller acheter un vrai sombrero bien d'ici, et nous passons ainsi une grande partie de la matinée dans le marché couvert. Vers 12h, nous mangeons de nouveau sur la place centrale dans un stand de pizzas, qui ont l'avantage d'avoir un prix très compétitif. Puis l'après-midi, nous établissons le record de vitesse entre le cyber-café et l'aldéa Carrizal de Chiche, 45 minutes. Là-bas, nous rencontrons pour la deuxième fois les personnes, et pouvons donc recevoir les premières sollicitudes. Un à un, nous épluchons avec eux leur "dossier", leur demandant des précisions quand cela est nécessaire, ou les aidant à remplir pour ceux qui ne savent pas écrire ou même parler espagnol. Globalement, nous sommes assez satisfait des solicitudes et de leurs projets, ils ont tous une vision de l'avenir, une certaine ambition et semblent prêt à travailler pour améliorer leur niveau de vie. Je pense que tous auront leur prêt de 1 500 QTZ. Enfin, nous nous dirigeons vers Chiche pour rentrer, mais il se met à pas mal pleuvoir. J'accompagne Rémi sous la pluie à l'arrière du pick-up, pendant que Jean-Baptiste teste le confort et la sympathie à l'intérieur de la cabine. Enfin, il avait quand même pu gouter aux joies de l'arrière du pick-up à l'aller, quand il ne pleuvait pas. Autant ils disaient se sentir comme défilant sur les champs-élysées, saluant la foule en délire, autant le retour sous la pluie ressemble plus à une patrouille militaire en 4x4 sur une bordure frontalière. Mais nous trouvons ca plutôt marrant, comme à chaque fois que nous sommes à l'arrière du pick-up. Dans la foulée, en attrapant in extremis un grand bus, nous établissons le nouveau record du monde de vitesse entre Carrizal et le cyber-café, en 25 minutes seulement. Nous discutons un peu grace à Jean-Baptiste, certainement très bon planificateur, sur les différents points a aborder avec Chirstophe et William, ainsi que l'avenir de notre projet. Mais tout d'un coup, William téléphone. Grande nouvelle, ils sont à Quiché, et nous leur proposons de venir nous voir tout de suite après, ca tombe bien on avait des choses à leur dire. Ils arrivent peu après, et nous discutons beaucoup de tout et de rien. La soirée se termine au "Chalet", restaurant quand même un peu chic, mais bon, demain c'est l'anniversaire de William, mais avec le décallage horaire, c'est déjà aujourd'hui en France. Donc nous nous faisons plaisir, et dégustons même un gateau d'anniversaire - ou plutôt chesse cake - en guise de déssert. Nous rentrons au café, William et Christophe prennent quelques affaires, profitent d'Internet, puis repartent vers leur hotel. Demain, Rémi ira à Guatemala pour régler ses problèmes de bagages et signer quelques papiers, pendant que Jean-Baptiste et moi passeront nos premiers entretiens d'embauche - tout court, mais aussi - en temps que recruteurs, car José a trois personnes a nous présenter dans l'optique de les embaucher pour travailler entièrement pour nous.

Jeudi 30 juillet

Nous nous levons tôt, même encore plus tôt que tôt. Dehors ont résonné pour une raison inconnu des petards, souvent utilisés ici mais rarement à 5h du matin. Puis après, une musique de fanfare s'est faite entendre. Si bien qu'on a eu un peu de mal à se rendormir après, et que donc la nuit a été vraiment courte, et plutôt mauvaise. Enfin, nous nous levons vers 7h, pour aller dans une panaderia. Bon, notre panaderia "de secours" est fermée, ou plus certainement pas encore ouverte. Mais sur el parque on en trouve une d'ouverte, malheureusement pas de donugth ou muffin, seulement les pains briochés un peu secs d'ici. Mais résultat, on s'en sort avec un petit déjeuner presque offert: 5 QTZ pour trois personnes. Nous étions censé retrouver Lucia a 7h30 au café, mais comme d'habitude, avec le temps qu'elle arrive et que nous nous préparons, nous partons à peine à 8h. Direction Zacualpa en environ 2h de bus. Arrivé là, notre contact, Rufino, n'est pas la. Nous l'attendons sur le seuil de l'église située au centre du village, en plein jour de marché, sur la place centrale. Il arrive vers 11h, et le retard que nous avons accumulé commence à faire peur a Rémi et Jean-Baptiste. Surtout qu'en plus, le pick-up qui doit nous emmener à l'aldéa est garé devant nous depuis 30 minutes, et qu'apparement il n'est pas prêt de partir. Mais il y en a un autre qui doit partir, un peu plus loin dans la rue. In extremis, nous arrivons a l'arrêter et tentons de monter dessus. "Tentons" en fait, car le pick-up est déjà bien plein, ce qui fait que nous sommes pas très confortablement installés dans le "coffre", avec même une jambe dehors, car beaucoup de personnes rentraient à leur aldéa. Le trajet d'une vingtaine de minutes est donc plutot mémorable, car la route est forcément très mauvaise, très en pente, et que le chauffeur n'est pas plus délicat que d'habitude. Qui a dit que faire de la micro-finance n'était pas une aventure ? Enfin, nous nous extirpons du pick-up pour arriver a notre premier lieu de réunion, une petite maison dans une aldéa bien perdue. Là nous attendent quatres ou cinq personnes qui avaient déjà un prêt l'an passé. Puisque le commité est restreint, la réunion se déroule plutot rapidement, Rémi s'occupant à son habitude d'une grande part de l'exercice oral, mais avec un spectateur en plus: Jean-Baptiste. Apparement il y a quand même une personne qui ne veut plus refaire de prêt car l'an dernier elle s'était acheté un cochon mais il est tombé malade et donc elle a eu pas mal de soucis pour rembourser. Malheureusement, je crois que ca fait partie des risques de la microfinance, qui est que "quand tout va bien, tout va bien", mais que dès qu'il y a un soucis, "Rien ne va plus", ce qui décourage les gens pour l'année suivante. Bon, on insiste quand même sur le fait que si l'an prochain elle veut faire un nouveau projet, plus gros, elle peut quand même nous remplir une solicitude ou venir nous voir lorsque nous reviendrons la semaine prochaine. Cette réunion terminée, nous en avons une autre de prévue dans une autre maison à quelques minutes de marche d'ici. Nous nous y rendons, et la bas rencontrons deux groupes de femmes quasiement au complet. Elles semblent vraiment déjà avoir une expérience dans le commerce, et parraissent déjà faire des plans corrects, ce qui explique les probablement les 2000 QTZ prêtés a chacune l'an dernier, montant énorme pour un premier prêt. Bon, par contre, est il vraiment normal qu'à 500 mètres près, le montant du premier prêt soit multiplié par 4 ? En plus ca nous pose problème, car vers la fin de notre réunion, juste avant d'expliquer comment remplir les sollicitudes, deux femmes arrivent: il s'agit en fait de deux voisines du groupe "d'en dessous" qui n'étaient pas présentes à la première réunion, et qui se sont dit qu'elles allaient participer à celle la. Mais bon, apparement elle ne nous posent pas la question qui nous aurait tués, tant mieux. Merci à Lucia d'expliquer aussi bien, son travail aura été particulièrement indispensable aujourd'hui, puisque les personnes ne parlent quasiement que le Quiché, et ne comprennent pas toujours bien notre espagnol. Nous visitons un premier projet de poulet, un sacré élevage de 100 poulets en fait. Ils sont bien enfermés dans un poulailler, relativement proprement réalisé, sont nourris avec du concentré uniquement, et sont vaccinés. Une affaire qui semble donc bien marché, et qui a pu atteindre une telle ampleur grace à notre prêt. Après la série de questions habituelles, nous nous apprêtons à partir pour aller voir un autre projet, mais on nous propose de rester manger ici. Pourquoi pas, il est déjà 13h30. Bien qu'un peu méfiants, nous nous installons à table où on nous sert un "caldo de pollo". Et bien je crois qu'il s'agit du meilleur plat local que j'ai mangé au Guatémala, les légumes sont très bons, la viande est elle aussi très correcte, et en plus on nous sert une limonade faite maison avec des citrons de l'arbre se trouvant devant nous. Bref, un repas excellent, sur une sympathique terrasse. Nous reprenons alors notre travail pour aller jusqu'à ce deuxième projet, qui est à un petit quart d'heure de marche. En fait nous commencons par suivre la route, puis rapidement suivons les locaux à travers la forêt, pour arriver au lieu de leur projet. Tout d'abord, un premier élevage de poules, très semblable à celui de la personne précédente. Pas étonnant, à mon avis elle a du bénéficier du savoir faire de son amie. L'élevage est quand même plus petit, avec seulement une cinquantaine de poules. Encore quelques questions, puis nous suivons une autre personnes, marchons cinq minutes, et arrivons au lieu d'un troisième projet d'élevage de poules, semblable en tous points aux deux autres. La série de question passée, nous retournons vers la route. Nous devions encore éventuellement remonter à l'aldéa pour voir Rufino, un responsable de groupe à qui José a déjà accordé un nouveau prêt, mais après appel il n'est pas encore rentré chez lui, et ne rentrera que vers 17h alors qu'il est 15h30. Tant pis, nous n'allons pas attendre pour rien, et essayerons de le voir la prochaine fois. Nous attendons alors au bord de la route a l'ombre que passe un pick-up, mais il ne semble pas en venir. Heureusement, passent deux camions qui se proposent de nous emmener à Zacualpa. Ni de une, ni de deux, nous innovons un nouveau moyen de transport: le camion avec une grosse benne. Non, cette fois ci nous ne sommes pas à l'arrièr, mais bel et bien dans la cabine. Certes, a 4 la où il y a deux sièges, mais dans la cabine.D'ailleurs la benne à l'arrière semble bien pleine, ce qui fait que lorsque le chauffeur freine, tout d'abord on ralentit jusqu'a ce qu'on sente le contenu de la benne nous pousser. Enfin, peut être plus encore qu'avec le pick-up, tout tremble dans tous les sens, mais nous arrivons finalement à descendre à Zacualpa. Après un trajet retour durant lequel chacun en a profité un peu pour dormir, nous arrivons à Quiché où nous passons un peu de temps avec le jeune du cyber-café dont nous ne connaissons toujours pas le prénom et qui nous joue de la guitare. Nous allons finalement manger dans un café un hamburger pas trop mauvais, puis nous rentrons, et passons un peu de temps sur internet. La journée d'aujourd'hui a donc été longue et plutôt bien remplie. Demain, nous avons déjà décidé de faire une grasse matinée jusqu'à 8 - 9h, car nous n'avons, si tout se passe bien, que rendez-vous l'après-midi à Chiche pour récupérer nos premières sollicitudes.

Lundi 27 juillet : Uspantan

Ce lundi, Miguel doit partir à Santa Cruz del Quiché pour récupérer pour la caméra que sa femme lui apporte de la capitale, pour filmer la cérémonie précédant l'exhumation. Il part le matin vers 8 heures. Je ne pense pas le revoir avant 16 heures, William est un poil plus optimiste. On en profite pour se reposer, William et moi sommes un peu malades. On se mettra à la diète aujourd'hui. Au menu de la journée, gélules et Coca. Pas d'amélioration notable quand Miguel revient vers cinq heures. On a profité de ce repos pour donner quelques nouvelles à nos proches, rattraper notre retard du blog. On tente par ailleurs d'estimer le pourcentage des remboursements grâce à la somme qui se trouve sur le compte de Miguel (auquel on peut enfin accéder après des essais infructueux). Il est important qu'on sache quelle somme on a à notre disposition. Le trou a l'air assez important sur Uspantan. D'après Miguel, les nouvelles sont bonnes à Chicaman et Itxahuacan. A voir... Malgré tout, nous pourrions avoir à prêter près de 300 000 quetzals grâce au travail agressif de levée de fonds des 2007 au cours de l'année.
Une fois Miguel de retour, on retourne à la maison d'Ernesto où des groupes potentiels nous attendent. On présente l'association et le micro-crédit en insistant bien sur l'importance d'un projet réaliste et des petites sommes mises en jeu au départ. On leur fait aussi remarquer l'intérêt de groupes homogènes au niveau géographique. Les gens sont intéressés. On fait quelques malheureux en leur expliquant que, pour un premier prêt 4000 quetzals, c'est beaucoup. Mais il est vrai qu'il est quasi-nécessaire d'engager une telle somme si on veut ouvrir un magasin.
Comme des groupes de l'année passée sont présents, on en profite pour faire des évaluations. Pour les deux groupes, cela s'est bien passé. Ils ont pu rembourser mensuellement et leur niveau de vie s'est sensiblement amélioré (économie et revenus annuels). La réunion est interrompue par l'arrivée de hauts-parleurs aussi grands que moi qui vont peu à peu remplir la maison. A ce que m'explique Ernesto, une petite fête religieuse se prépare ici ce soir.
Comme la nuit commence à tomber (et que je regrette de ne pas avoir pris de pull), on nous sert du chocolat (avec de l'eau, ça a un goût douteux, surtout qu'il y a quelque chose non identifié qui flotte dans ma tasse). Marcos Urtis nous a rejoint entretemps. Un moment, William et moi pensions le nommer remplaçant de Fernando sur l'incitation de Miguel. Mais il habite à Ixtahuacan. Cela est bien trop foireux. On abandonne l'hypothèse.
La nuit est splendide. La dernière fois que j'avais vu autant d'étoiles, c'était lors d'un bivouac à Barcelonnette et j'avais bien trop froid pour contempler à mon aise le magnifique ciel étoilé. Il faut dire que la maison d'Ernesto, qui surplombe le village d'Uspantan, doit être à une altitude assez élevée, sans doute largement supérieure à 2000 mètres. Je me régale le nez en l'air.
William fait aux enfants des avions en papier. Je ne sais pas d'où il a sorti cette idée. Cela a un succès assez incroyable, à tel point qu'ils lui demandent comment les faire. Je dois avouer qu'ils se débrouillent plutôt pour les faire voler.
La soirée se termine avec la célébration. Les gens chantent, tapent dans les mains et gémissent. C'est une complainte triste et joyeuse à la fois. Nous nous joignons à eux pendant une petite heure. La maison est une gigantesque caisse de résonance avec les hauts-parleurs à moins de deux mètres de nos oreilles. Vers 22 heures, nous rentrons à pied sur Uspantan, accompagnés des bruits de la fête.

Dimanche 26 juillet : évaluation d'Uspantan

Nous nous levons vers 7 heures, histoire de prendre le temps de se préparer et petit-déjeuner. Nous sommes censés avoir rendez-vous vers 9 heures avec Fernando, le responsable des prêts faits sur la zone d'Uspantan. William et moi avons eu une nuit agitée, William parce qu'il était malade (même s'il ne veut pas le reconnaître sur le blog) et moi parce qu'il me réveillait. Bref, je vais petit-déjeuner avec Miguel pendant que William se prépare.
Ceci fait, Miguel, William et moi nous rendons tranquillement vers sa maison peu après 9 heures (au Guatemala, il ne sert pas à grand-chose d'être en avance). Il n'est pas là. Il y a deux chiens qui se reposent, un cochon qui grogne mais aucune trace de Fernando. Miguel part à sa recherche. Il s'avère qu'il était en train de boire une bière. Comme première impression, ce n'est pas top. On fait les présentations rapidement pour attaquer au mieux ce qui nous intéresse, à savoir la gestion des différents prêts et projets.
A ce moment-là, je me dis qu'il a l'occasion de montrer qu'il est un minimum sérieux. La veille avec Elizeth, cela s'était relativement bien passé et nous savions à peu près où il y avait eu quelques soucis. D'ailleurs, la situation qu'elle nous avait présentée n'était pas des plus exactes. En fait, il y avait un groupe qui n'avait pas remboursé du tout (la famille qui avait perdu sa première récolte) et un groupe qui avait des soucis pour rembourser.
Il s'avère que Fernando est encore pire qu'Elizeth. Il ne sait pas trop qui a remboursé. Il a des informations qu'il a notées dans un cahier, d'autres qu'il nous balance à la volée. A ce moment précis, cela commence à me gaver et je propose à William qu'on se barre de là et qu'on ne revienne que lorsqu'ils seront capables de nous présenter un bilan potable. Cela me fatigue qu'on me dise « oui, oui, tout s'est bien passé, on mérite d'avoir plus d'argent » alors qu'en fait, c'est plutôt « non, non, on a géré notre budget comme des chèvres, mais on veut quand même de nouveaux prêts ». J'ai vraiment envie de leur mettre un peu la pression.
Avec Fernando, on va voir un groupe qui a eu des soucis pour payer. Ils tiennent une « tienda », une petite boutique alimentaire. Ils n'ont pas payé le dernier mois (apparemment, ce n'est que le dernier, à vérifier) parce que l'un des membres du groupe habite trop loin et n'a pas apporté son écôt le mois dernier. Bien sûr, on nous donne « Promis, promis, vous aurez tout l'argent le 15 août ». Je m'efforce de leur expliquer calmement qu'on veut bien leur donner cette chance mais qu'on n'est pas des gros fruits non plus et que si jamais le 15, il n'y a pas d'argent et qu'ils demandent une semaine de délai supplémentaire, ils n'obtiendront pas le prêt. En ce qui leur concerne leur projet, à savoir augmenter leur fond de commerce de 500 Qz, il n'a pas si bien marché puisqu'ils n'ont pas réussi à augmenter leur revenu hebdomadaire. Finalement, avec William, on se demande si des prêts de 500 Qz pour l'augmentation d'un fonds de commerce sont vraiment pertinents.
On se rend ensuite dans une tienda qui se trouve de l'autre côté de la rue. Ce qui fait plaisir, c'est que la responsable du groupe (qui tient la tienda) nous montre les récépissés des dépôts. Tout y est. Première bonne nouvelle de la journée. On l'interroge sur le déroulement de son projet. Avec le même prêt de 500 Qz, elle a réussi à augmenter son revenu de 10%. Il faut croire qu'elle avait une meilleure façon de gérer son affaire que les précédents. Dans la même tienda, un autre groupe vient nous voir. Pour eux, il s'agissait d'augmenter leur fond de commerce également, dans la vente de maïs. Ce groupe a réussi à rembourser tous les mois. Nouvelle satisfaction. Je ne cède pas non plus à l'euphorie. Il y a 11 groupe à Uspantan. Sur trois groupes vus, on avait déjà un problème avec un groupe.
On se rend ensuite chez un cordonnier, Ernesto. Les mêmes questions reviennent. Combien gagne-t-il maintenant? Avant le prêt? Combien a-t-il économisé? Il n'est pas trop sûr des chiffres mais apparemment, il n'a eu aucun souci à rembourser, son prêt a servi à financer l'achat de matières premières et d'outils. En outre, il connait plusieurs personnes de son village qui sont intéressés.
La pluie nous coupe dans notre élan. On passe un peu de temps dans la minuscule boutique. William et moi regardons les ceintures. C'est rigolo, il fait même dans le « Nike ». On est plutôt intéressés, elles ont l'air de bonne facture. Hélas, elles sont à la taille guatémaltèque. Un vieil homme essaie de convaincre William d'acheter une ceinture. Il a une grosse boucle qu'il n'arrête de montrer à William. La ceinture ne va pas à William, elle est trop petite. Mais j'ai trouvé le vieux formidable. Finalement, William en commande une à Ernesto. J'attendrai.
William et moi espérions évaluer quelques groupes supplémentaires mais, apparemment, Fernando a mieux à faire. Le midi, Miguel et moi mangeons dans un comedor miteux. Le matin, j'avais voulu innover et manger ailleurs que dans le petit restaurant en bas de l'hôtel. On a fini par petit-déjeuner dans un comedor du marché. Je dois avouer que c'était plutôt sordide. Il y avait des chiens qui trainaient partout, c'était mal éclairé, la fumée des poêles piquaient légèrement les yeux. Mais pour moins de vingt quetzals pour les deux, on a bien mangé.
Après manger, on est partis avec Ernesto dans son village. On a utilisé pour la prmière fois les pick-up. A l'arrière, se sont entassés près d'une quinzaine de personnes qui se cramponnaient à ce qu'ils avaient à portée. Pour 15 Qz, on a monté une pente qui nous a pris près de trois quarts d'heure à descendre. On est finalement arrivés sous une forte pluie chez Ernesto. L'homme s'en sort plutôt bien. Un grand champ de maïs. Une nouvelle pièce en construction dans maison déjà assez vaste par rapport à la moyenne. On a vu sa femme qui était elle-même responsable d'un groupe sur Uspantan. On en profite pour l'évaluer. Tout s'est bien passé. Ils ont pu rembourser à temps.
On passe un peu de temps à discuter. On finit par rentrer à pied vers 17h00. William n'est pas encore au mieux. Miguel et moi allons manger dans un restaurant pas trop loin de l'hôtel. Je ne me sentais pas dans une forme olympique. Avant de me coucher, la sentence tombe : j'aurais du éviter de manger au marché.

Mercredi 29 Juillet

Nous nous levons a 7h45, et je profite du confort de l'hotel pour me raser. En passant, nous avions profité de ce même confort la veille, pour de longues, tres longues douches, dont nous ne sommes pas trop fiers. Puis, après une petite attente de William qui semble s'être bien accomodé de l'heure guatemaltèque, nous descendons prendre notre petit-déjeuner dans le restaurant de l'hotel, toujours autant europeen pour nous, contrairement à Christophe et William qui semblent apprécier leur petit-déjeuner au frijoles et oeufs. Nous avions rendez vous a 8h30 sur le parque, mais il est déjà 8h45. Bon, le temps de remonter, ranger le sac, rendre les clefs, nous rescendons a 8h58. Tiens, Miguel est encore la ? Parfait, nous nous rendons avec lui au parque, et marchons jusqu'au lieu de l'exhumation. La bas nous assistons en fait a une sorte de discours, suivi par une messe pour les victimes et leurs proches. Nous en profitons pour discuter un peu plus avec une américaine des "Brigades Internacionales de la Paz", qui semble un peu plus bavarde que son homologue suisse, et non moins curieuse. Enfin, elle nous explique ce qui est censé se passer, leur role dans tout ca. J'apprends qu'en fait elle a déjà eu ce rôle de médiation dans trois ou quatres autres pays, le Nicaragua, le Mexique, ... Et elle compte rentrer aux Etats-Unis pour finir des études en économie de l'agriculture. Je suis très impresionné par tant d'engagement, elle doit au moins pouvoir se dire qu'elle a fait quelque chose de sa vie. Enfin, après la cérémonie commence le vrai travail, à la pelle et la pioche, ou les personnes commencent à creuser un carré bien défini, de la taille d'un cercueil à peu près. Nous attendons 2-3h sous le soleil qui tape vraiment très fort dans ce pays. Puis, après avoir creusé un premier trou assez grand - les guatemaltèques rentraient dedans en hauteur - et un second non moins profond, nous repartons du site pour Uspantan, dommage qu'ils n'aient rien pu trouver. Nous nous arretons en route dans un restaurante fort sympathique ou nous mangeons encore quelque chose de nouveau: des tacos pour Rémi, et des burritos pour Chirstophe, William et moi. Le temps de rentrer a l'hotel pour reprendre nos affaires, nous prenons un minibus vers 14h30 - malheureusement il n'y a pas de grand bus. Sur la route, nous profitons encore du paysage, bien que le voyage fut plus mouvementé à cause de la petitesse de notre véhicule. Mais cette fois ci, j'ai mon appareil photo sous la main. Arrivés a Quiché, nous rentrons dans notre café et retrouvons Jean-Baptiste, arrivé la veille a Guatemala. Après la nécéssaire très longue discution sur son voyage et autre, nous allons manger dans un petit café se trouvant du coté opposé au centre, ou l'ambiance est très francaise, et où nous mangeons des crèpes. Certes pas très local, mais bon quand même. Puis nous rentrons a 20h32 au café, nous avions rendez-vous avec José à 20h30. Nous attendons un peu, nous occupant sur Internet, puis José appelle. Il est passé a 20h30. Pour une fois qu'il est a l'heure... Enfin, il repasse au café à 22h, et nous faisons un peu le point sur les rendez-vous prochains dans les aldéas, et des grandes lignes théoriques que nous voulons que XMF suive. Le lendemain, nous avons rendez-vous tôt, très tôt - 9h - à Zacualpa, qui est à 2 heures de route. La réunion se termine assez tardivement, mais demain Lucia vient à 7h30 nous prendre.

Mardi 28 Juillet

Malgré un jour de retard, car nous avons dormi a Uspantan, je vais essayer de vous retransmettre ce dont je me rappelle de ce jour, exercice ô combien difficile pour moi.

De ce que je me rappelle, nous nous sommes levés vers 8h, pour être a peut près a l'heure pour notre rendez-vous de 9h avec Lucia pour aller a l'aldéa de Santa-Cruz. Comme a notre habitude, direction "el parque" - la place centrale - pour le café "San Miguel". Qui est, aujourd'hui encore, fermé. Deux jours de suite ? Ca nous étonne un peu, mais nous repartons pour la même panaderia que la veille, en changeant a peine notre menu. Et, comme la veille, nous sommes donc prêts largement en avance. Nous attendons donc Lucia, puis partons avec elle pour retrouver une responsable de groupe, Ana Isabel, qui travaille dans une panaderia - une autre - non loin d'ici pour aller avec elle a l'aldéa Chisiguan qui ne se trouve pas très loin de Quiché, si bien qu'on peut même y aller en bus directement. Arrivés là-bas, nous ne sommes que nous trois, et trois autres personnes locales qui prennent part a notre réunion, en commité un peu trop restreint. En fait pas grand monde n'a pu venir pour deux raisons, la première étant que beaucoup de personnes - surtout les hommes apparement - travaillent le matin. Je pense en effet que vu la proximité avec la ville, beaucoup de personnes doivent travailler sur Quiché même, contrairement aux autres aldéas reculées ou les personnes travaillent à leur propre compte. Soit. La deuxième raison nous étonne beaucoup plus: apparement un de deux groupes ayant emprunté l'an dernier ne semble plus interressé par nos prêts cette année. L'explication d'Ana Isabel est assez floue a ce sujet: a ce qui parrait ils n'ont plus le temps. Plus le temps pour un projet professionnel ? Bien... Nous faisons donc notre discours désormais presque bien rodé a ces trois seules personnes, dont une est une nouvelle d'ailleurs. Après, nous demandons a voir les projets de l'an dernier. Le mari d'une personne ayant fait un prêt l'an dernier nous emmène chez lui pour nous montrer un métier à tisser. Avec l'argent de l'an dernier ils ont apparement changé quelques parties de la machine, et acheté des nouvelles bobines de fil, pour avoir plus de couleurs. Nous demandons alors à nous faire expliquer le fonctionnement d'une telle machine, puisqu'aucun de nous deux ne sait vraiment au fond comment ca marche. La personne nous fait s'execute alors, nous faisant entrevoir la douce danse qui produit les habits traditionnels d'ici, ou plutot uniquement les robes et nappes. Un fonctionnement, vous l'avez donc compris, très impressionnant pour nous deux, tellement cela semble se faire de manière naturelle pour eux, et tellement le tissu produit est rempli de traditions. Enfin, nous remercions grandfement la personne, et partons voir un deuxième projet d'une femme qui a investi dans les poules l'an dernier. Apparement elle n'a pas eu de problèmes particuliers, même si ce projet ne représente qu'un petit revenu, 800 QTZ par an. Mais bon, elle préfère ne pas plus travailler, cela lui suffit, et s'occupe plutot des enfants de l'aldéa. Mais si l'année prochaine on lui donne un prêt plus gros de 2000 QTZ par exemple - nous avons donné ici comme maximum 2500 QTZ pour les deuxièmes prêts, puisque les premiers ont étés de 1000 a 1500 QTZ. - elle voudra s'acheter un métier a tisser, et de quoi tisser. Elle nous dit que la machine coute 1500 QTZ, comme quoi nos prêts semblent bien dimensionnés. Enfin, nous repartons pour Quiché, nous rendons a l'Internet Café et preparons nos affaires.
Car cette après-midi nous allons faire le voyage vers Uspantan, pour non seulement retrouver William et Christophe pour qu'on puisse se mettre au courant de ce qui se passe chez chacun, mais en plus nous allons demain à une exhumation dont Miguel est l'un des instigateurs. Nous avons pris un repas avant tout cela au Comedor Dennis, que nous avons déjà répertorié comme "bon, pas cher, mais assiette pas enorme non plus". Car j'avais oublié de vous mentionner le jus de papaye qui nous avait été offert par Ana Isabel chez elle - elle veut justement faire un projet l'an prochain pour vendre ce truc - qui m'a un peu retourné l'estomac, et dont je pense avoir fait l'unique expérience dans ma vie. Nous partons pour le terminal de bus de Quiché, et le bus part vers 14h30. S'en suit alors un long voyage de 3h30 pour arriver a Uspantan. Je trouve la métaphore de "TGV des routes guatemalèque" très adapté aux grands bus du Guatemala. Tout d'abord, a cause de sa vitesse, bien sur, mais pas seulement. En effet, les occupations des locaux dans le bus sont les mêmes que dans le TGV en France: les gens passent leur temps a dormir. Nous, au contraire, nous adonnons a mon activitée préféré du TGV : regarder par la fenêtre. Et ici, le spectacle n'est pas decevant. Autant Quiché est quand même dans une zone ou il y a quelques collines, autant pour arriver a Uspantan il faut franchir deux barres montagneuses. Les paysages sont donc magnifiques, vraiment incroyables. Si bien qu'en en discutant le soir avec Rémi, nous nous rendons compte que pour une fois, le voyage est quelque chose qui va nous marquer, tant il fut beau.
A notre arrivée a Uspantan, nous telephonons a Christophe et William pour obtenir le nom et la direction de leur hotel, le "Don Gabriel", a deux pas du "parque" de Uspantan. Quelle ne fut pas notre surprise d'entree dans ce palace de luxe, comparé a la rusticité de notre café. Chrisophe et William n'ont pas idée de la vie de luxe qu'ils vivent - et qu'ils paient - a Uspantan. Après une discussion nécéssaire avec eux, nous rejoignons Miguel sur la terrasse de l'hotel, ou nous rencontrons toutes les personnes présentes pour l'exhumation de demain. Non seulement Miguel, donc, mais aussi trois ou quatres autres personnes anthropologues qui seront la pour identifier les restes humains, trois ou quatres autres personnes de Concodig, et deux autres femmes qui ne sont manifestement pas natives d'ici. Elles travaillent toutes deux pour les "Brigades Internacionales de la Paz", et sont la pour verifier que l'exhumation se passera bien, c'est a dire que le droit humain d'enqueter et de donner un enterrement digne aux victimes est respecté. Enfin, cette petite réunion se termine, et nous allons manger avec Christophe et William dans un Restaurante qui nous permet, pour une fois, un peu plus de choix que les comedors de Quiché. Nous nous couchons après avoir profité des quelques démos de jeux , pitoyables certes, mais présents sur le nouvel ordinateur portable de l'association.

Lundi 27 juillet

Comme prévu, nous nous levons a 7h45, pour cette fois pouvoir arriver a 9h pile au Café. En fait, l'un des jeunes qui tient le café nous réveille un peu plus tôt. Pas grave, nous attendons que le réveil sonne. Presque comme a notre habitude, nous nous dirigeons vers notre petite panaderia / pasteleria de la place centrale. Mais malheureusement elle est fermée aujourd'hui. Tant pis, nous essayons d'en trouver une autre avec de quoi s'assoir, mais tournons un peu en vain dans la ville. Finalement, nous optons pour acheter notre petit déjeuner dans une panaderia, puis retournons chez nous pour prendre le petit-déjeuner. En plus, sans thé et chocolat, le petit-déjeuner atteind des prix ridicules... Enfin, nous sommes prêts largement à l'heure - 7h45 - et nous attendons Lucia: Elle n'arrivera bien sur qu'a 9h15, et nous prenons ensuite avec elle le bus pour Chinique. Elle semble pas bien bavarde, mais en attendant notre deuxieme chauffeur qui doit nous emmener de la station essence de Chinique à l'aldéa Tapesquillo 1 elle commence enfin a un peu nous parler. Bien. Puis nous embarquons a bord du pickup, seulement 30 minutes en retard par rapport a l'horaire prévu, pour une longue, très longue route sur un chemin de terre en très mauvais état. Galant comme nous sommes, nous avions laissé Lucia s'installer dans la cabine, et nous nous sommes installés a l'arrière. Ok, ca bouge pas mal, c'est vraiment pas confortable assis, debout non plus, mais bon, je trouve ca marrant au moins de se prendre pour des soit-disants aventurier, et puis surtout nous pouvons pleinement profiter du paysage. Et quel paysage, nous passons pendant une demie-heure a travers montées en tout genre, mais nous appercevons que notre vision s'étend de plus en plus loin, au dela des montagnes voisines. Arrivée a l'aldéa Tapesquillo 1, on se sent vraiment être a un bout du monde, ne voyant pratiquement autour de soi que des montagnes remplies de forêts. Enfin, nous ne sommes pas la que pour le paysage. Les deux groupes de l'an passé nous attendent déjà à la maison de la personne qui nous a emmené. Nous commencons donc après peu de temps seulement la réunion, car en fait il manque une personne mais qui ne viendra pas. Réunion qui commence assez bizarrement, nous sommes tour a tour applaudis pour bien vouloir aller chez eux. Ca ressemblerait presque à une réunion des alcooliques anonymes... Mais lorsque la parole nous est donnée, et après une courte présentation, Rémi commence comme la dernière fois par demander a chacun de se présenter en donnant son prénom. Forcément, ca fait un peu rire tout le monde de se présenter comme ca, mais au fond c'est peut etre pas une mauvaise chose de leur montrer qu'ils ne sont pas forcement un projet pour nous. Et puis ca permet surtout de savoir si tout ceux à qui nous avons prêter l'an dernier sont la. La suite est la même qu'a Chiche, dans la présentation toujours bien menée par Rémi: Questions sur l'an dernier, les projets, ..., puis description des sollicitudes de cette année, en expliquant bien chacune des questions. La seule réelle surprise que nous avons eu est d'avoir entendu Lucia, d'habitude si peu bavarde, traduire un gros morceau de notre discours - ou plutôt de celui de Rémi - pour expliquer a ceux qui ne parlent pas espagnol, ou pas le notre tout du moins. Enfin, avant de repartir nous voulons visiter des réalisations de l'an passé, mais on nous explique que le bétail qui a été acheté est trop loin pour qu'on aille le voir. Tant pis. Nous repartons dans le même pickup qu'à l'aller. En chemin, plusieurs personnes nous rejoignent a l'arrière pour aller jusqu'a Chinique. Bien entendu, ils nous demandent d'ou on vient, et lorsqu'on leur répond "Francia", ils nous répondent deux choses: la première chose est "ah, las mujeres", et la seconde, peut-être plus étonnante "La vuelta de Francia". Comme quoi, même a un bout du monde, la France jouit d'une certaine notoriété. Notez tout de mème que ce voyage de rêve en pickup nous a quand meme couté la bagatelle de 100 QTZ aller-retour. En 5 voyage, le responsable a réunit la même somme que notre prêt de l'an dernier...
45 Minutes de Bus après, vers 14h30 nous arrivons a Quiché. Nous cherchons quelque part d'un peu différent pour manger, car notre connaissance des comedors est tres limitée, et il ne semble pas y en avoir tant que ca... Nous mangeons dans un equivalent de "Pollo Campero", qui a l'avantage d'être un peu plus "local" que la pizza. Mais cette après-midi nous n'avons pas tellement envie de la passer enfermé au café à ne rien faire. Rémi me propose donc d'aller visiter les ruines d'Utatlan, situées non loin d'ici. Pour cela, après avoir demandé au jeune du café qui semble assez sympa en fait, nous nous rendons sur la place centrale pour prendre le bus. Mais il n'est apparament pas la. Après un petit temps d'attente, nous décidons d'y aller en innovant un nouveau système de transport: le Tuk-Tuk. Il s'agit assez simplement d'un espece de pousse-pousse vélo motorisé. En fait j'ai appris il y a quelques jour que ce transport existe aussi de l'autre coté de la planête, en inde, et qu'il est nommé Rickshaw la-bas. C'est exactement la même chose qu'ici, sauf qu'en inde ils sont jaune et noir, et ici rouge et blanc. Comme quoi la misère fait partager les choses très loin parfois. Tout cela pour dire qu'après un petit tour en Tuk-Tuk, pour 25 QTZ, ce qui me semble assez raisonnable bien que certainement trop élevé, nous arrivons aux ruines de K'umharkaaj - nom local d'Utatlan. Après avoir payé notre entrée au site 30 QTZ par personne, ce qui est je trouve vraiment abusé quand on considère les prix ici, nous faisons un petit tour du site. Assez étonnant, apparement ils n'ont pas voulu faire de fouilles archéologiques ici, pour une raison ignorée, mais nous voyons bien en nous placant au centre d'une grande place consitituée d'une grande dalle que les petites montagnes tout autour n'ont rien de naturel. Mais rien, ou pas grand chose, n'est a jour. Tant pis, nous montons en haut d'une de ces montagnes pour y admirer la vue, et notre impression n'est que renforcée. Nous en profitons pour nous asseoir un peu, et profiter du soleil tout en se reposant un peu. Peut être que ce que nous apprécions le plus là bas est le calme: en effet, toute la journée la ville est toujours remplie de bruits, de personnes qui braillent à l'arrêt de bus, de cloches qui sonnent lorsque passent les vendeurs de glaces, de musique locale quand la tienda en face est ouverte, bref, on n'est jamais vraiment au calme. Ici, en haut de notre petite montagne ou nous admirons le paysage au loin et les ruines enfouies devant nous, on entend au contraire seulement de temps en temps les oiseaux, et sinon, au loin, vraiment très loin, le bruit des moteurs. Malheureusement, on ne peut pas rester la toute notre vie, donc nous poursuivons notre tour, pour trouver une grotte / tunnel creusé dans lequel Rémi s'aventure. L'entrée ressemblerait presque a celle du "temple maudit" d'Indiana Jones. Enfin, nous retournons a pied puis en bus a Quiché.
Après une petite heure ou nous en profitons pour lire les messages envoyés par Christophe et William, nous partons manger toujours dans le même comedor de la place centrale, car nous manquons cruellement d'adresses. En rentrant, nous réalisons que nous avons encore pas mal de travail a faire: vérifier le compte de José pour voir si les paiements ont bien étés effectués ce mois ci, faire 200 photocopies de sollicitudes dont une bonne partie pour Christophe et William, faire nos propres comptes personnels, et enfin ecrire le blog. Nos comptes sont relativement vite fait, puis les 200 photocopies sont réalisées, après un assez long travail d'impression pour la photocopieuse - 2 * 200 pages - et un assez long travail a la chaine d'agraffage pour notre part - l'un mettant la deuxieme page après la première, et le second agraffant le tout. J'en profite pour demander a l'un des fils de José qui s'occupe aussi du café s'il est possible de louer des velos dans ce coin, idée que nous avions eu lors de notre retour en partie a pied de cette après-midi, mais apparement ca n'existe pas ici, un vélo ca s'achète et se vend. Petite parenthese, ils louent quand même des téléphones fixes satellitaires à tous les coins de rue ici. Mais des vélos pour les très rares touristes, non.
Enfin, nous allons bientôt nous coucher. Demain nous retrouverons Lucia ici vers 9h pour aller voir les deux groupes de Santa-Cruz, via une responsable de groupe qui travaille dans une panaderia non loin d'ici. Et l'après midi nous faisons mes valises - Rémi n'a toujours pas de nouvelles des siennes - et partons pour Uspantan, ou nous allons de nouveau gouter au charme et au confort, rare mais cher, d'une chambre d'hotel.

Visite de Chicaman

Samedi matin, départ à 6h30 pour Chicaman. 2 heures et demi de minibus nous attendent pour arriver à San Miguel Esperanza de Uspantan, puis une petite demi-heure pour Chicaman. Nous nous sommes installées dans un hôtel non loin du marché où l’on avait des chambres avec des fenêtres et cela pour deux fois moins cher. Nous nous sommes déchargés des bagages superflus pour finalement n’emmener qu’un gros sac à dos et la mallette de l’ordinateur.
Nous avons ensuite petit-déjeuner à côté de l’hôtel. Nouvelle demi-heure de souffrance dans le mini-bus pour atteindre Chicaman. Nous y faisons la connaissance d’Eliseth Us, jeune femme très dynamique, et de 5 des 6 responsables de groupes (le dernier était au travail à l’heure de notre réunion). Eliseth semble avoir très bien géré sa zone cette année, 5 des 6 groupes ont pu rembourser tous les mois, un des groupes a eu un mois de retard mais aura tout remboursé à la fin de l’année. Cette année 4 des 6 groupes pensent demander un nouveau prêt, et deux nouveaux groupes se rajouteraient.
Nous avons ensuite mangé dans un « restaurante » avec Miguel et Eliseth. Enfin, manger est un bien grand mot, puisque je n’ai mangé en tout et pour tout qu’un bol de soupe avec du thé. Je ne le savais pas encore mais ce serait mon dernier repas avant longtemps. Eliseth, Miguel et Christophe ont eux montré un bel appétit et se sont faits une escalope milanaise en sus de la soupe. Pas vraiment typique du pays comme plat, mais elles avaient vraiment l’air bonnes. Nous avons ensuite visité 2 des 6 projets. Comme je n'etais pas tres en forme, Christophe s’est improvisé porte-bagages. Nous avons pris un tuc-tuc pour faire les visites. Ces machines ont une puissance assez variable. Au beau milieu d’une pente assez sévère, le conducteur s’est mis à progresser en mode « peau de phoque », en progressant par lacets pour réduire l’importance de la pente. Cela n’a pas suffi. Il a calé. Nous avons dû descendre pour qu’il redémarre enfin… avec Christophe, qui avait décidé qu’il était bien mieux là-dedans qu’à marcher. Nous avons finalement rejoint la machine en haut de la côte et quelques instants, nous avons pu commencer nos visites.
Le premier groupe fut le groupe de Francisco Us Cal. Ils avaient sollicité des prêts pour planter tomates et haricots. Il devait normalement y avoir deux récoltes par an, mais malheureusement la neige a tué les plants de l’hiver. Pour les semences de printemps, ils ont abandonné les tomates et sont passés aux haricots uniquement. Cette récolte devrait leur rapporter au total 3500 Q, de quoi leur laisser un bilan positif sur cette année malgré leur perte de 50% en hiver. On a pris des photos pour la postérité. Après avoir risqué furtivement notre vie en passant sous des clôtures en barbelé à la taille guatémaltèque, on s’est rendus voir le deuxième groupe. Dans celui-ci, nous avons rencontré une femme qui avait acheté cinq chèvres pour 1000 Q ; deux d’entre elles sont mortes, elle a revendu les trois autres pour 300 Q chacune, et a réinvesti 650 Q dans une machine à coudre que Miguel a adorée (Christophe le soupçonne de préparer sa reconversion après le CONCODIG). En tout cas, grâce aux vêtements qu’elle confectionne, elle gagne désormais 150 Q par semaine, alors qu’auparavant elle n’avait aucune source de revenu, son mari étant décédé. Dans ces deux cas, malgré un gros imprévu (perte de 50% des récoltes, mort de 2 des 5 chèvres), les bénéficiaires des prêts tirent toutefois un bilan très positif de leur prêt. La dernière personne que nous avons rencontrée (et qui était par ailleurs le responsable du groupe) est devenue charpentier grâce au prêt (à savoir des outils de menuiserie), et il peut aujourd’hui payer les études de ses enfants, l’eau et l’électricité. Il nous a montré le genre de meubles qu’il confectionnait : des chaises, des tables voire des malles. Nous avons été forcés de différer notre départ à cause de la pluie.
D’ailleurs, à de multiples reprises, des pluies diluviennes nous ont interrompus dans nos visites. Au Guatemala, nous sommes en pleine saison des pluies et il est fréquent, surtout dans les montagnes, qu’il pleuve de façon violente pendant une durée variable pouvant aller de quelques minutes à plusieurs heures. Cela peut expliquer la végétation assez luxuriante de la région. Nous irons visiter les autres groupes de Chicaman mardi à Xicahuic, une zone un peu plus éloignée.
Lors de la réunion avec les responsables des groupes, nous avons également fait la connaissance de Silverio, qui représentait son village de Cubulco, et qui était très intéressé par notre projet. Miguel et lui ont eu une discussion passionnée à ce propos. Nous irons visiter son village jeudi et vendredi.
La pluie s’est enfin arrêtée et nous sommes repartis. Nous avons donné les sollicitudes à Eliseth qui les distribuera à Chicaman. Nous espérons les récupérer d’ici quelques jours, à l’occasion du passage dans le village de Cubulco. Ce délai de 5 jours est en fait plutôt court et nous devrons sans doute passer un peu de temps sur Chicaman pour les aider à finir de remplir les formulaires. Nous avons quitté Elizeth pour retourner sur Uspantan. Le voyage ne m’a toujours pas réussi. Je vais sans doute devoir subir une diète prolongée. J’ai laissé Christophe et Miguel aller manger et je me suis couché tôt. Demain, nous irons nous confronter au cas « Uspantan ».

Retour sur notre première semaine au Guatemala

- le dimanche 26 juillet 2009

Cela fait maintenant une semaine que j’ai atterri au Guatemala pour faire de la micro-finance. Je ne vais pas revenir sur les quelques jours que William et moi avons passé à Guatemala City, mais parler de ce que nous avons pu vivre dans le Quiché. Du fait de mon accès assez erratique que j’ai aux connexions Internet, je ne peux pas comme Mathieu tenir un journal régulier.
Nous avons commencé notre tournée vendredi dernier dans un petit village près de Chichicastanengo. Le voyage entre la capitale et Chichicastanengo a lui-même été assez épique. Nous sommes partis en bus avec Anjelika -la responsable de ce village- et son bébé. Le conducteur du bus a conduit de façon étonnamment violente mais le bébé a été étonnamment calme. Les Guatémaltèques sont des conducteurs assez fous, du moins à ce que j’ai pu en voir avec les conducteurs de bus, de taxi et le fils de Miguel. Ce conducteur n’a pas dérogé à la règle. Il faut croire qu’il existe une sorte de jeu pour les conducteurs guatémaltèques où on marque des points avec des bonus si il s’agit d’un poids lourd ou que le dépassement est effectué avec une visibilité presque nulle (j’ai noté une certaine préférence pour les dépassements à l’approche du sommet d’une côte…). Bref, le conducteur s’amusait comme un petit fou et a marqué des tonnes de points. J’avoue que j’ai surtout commencé à m’inquiéter quand il s’est mis à pleuvoir et à faire nuit (plus ou moins en même temps en plus) et que le conducteur n’a pas vraiment modifié sa conduite. Je ne vais vous embêter qu’avec deux autres points qui m’ont marqué de ce voyage. D’abord, comme Mathieu et Rémi ont du le remarquer, il y a souvent un nombre assez conséquent de vendeurs qui passent. Nous avons eu affaire à un véritable petit phénomène qui nous a parlé des méfaits de l’American Way of Life avec une verve formidable pendant près d’une demi-heure. Son discours a apparemment fasciné William. J’avoue que je n’y comprenais pas grand-chose mais il avait de temps à autre un petit air lubrique qui me faisait sourire. En fait, il voulait nous vendre du « Poder Sexual » qui devait garantir (c’était une de ses multiples vertus) une demi-heure d’ébats intenses. Le deuxième fait marquant de ce voyage a été notre arrivée un peu précipitée dans la pluie et la nuit où nous avons oublié nos tapis de sol et mon sac de couchage, restés dans le bus, et avons failli oublier un de mes bagages sur le toit qu’on a obtenu in extremis en criant après le bus qui repartait. Après cela, nous avons dormi dans l’hôtel devant lequel le bus s’était arrêté après un bon repas. Tout cela pour la somme pas si modique de 400 Qz. Je n’avais pas assez d’argent pour payer les repas et les chambres (jusqu’à présent je joue au porte-monnaie pour William qui ne retire pour le moment pas d¨argent).
Le lendemain matin, nous sommes partis tôt avec Anjelika pour retirer de l’argent à Chichi. On s’est fait transporter par un van pour quelques quetzals. A Chichi, j’ai mis près de dix minutes pour retirer quelques malheureux deux mille quetzals. Apparemment, ma superbe Visa toute récente et aux dires de la BNP « internationale » ne marchait pas. Heureusement que la Mastercard que j’avais marchait, sinon je me serais retrouvé à sec (et William aussi par la même occasion). On a fini par aller récupérer William, payer la note et partir prendre un petit déjeuner pour une trentaine de quetzals à Chichi. Certes, il était copieux mais, selon Anjelika, Chichi est assez touristique, ce qui peut expliquer cette inflation.
Je voudrais d’ailleurs revenir sur le prix de la nourriture ici. Il est vrai que si l’on fait la conversion en euros et qu’on compare à la France, tout est carrément bon marché ici. Néanmoins, en ramenant les prix au revenu moyen du Guatémaltèque (je l’estime au mieux à 3000 quetzals mensuels), on se retrouve dans les fourchettes françaises. Mais d’accord, pour les blancs plein d’oseille que nous sommes, ce n’est pas cher. Pour les Guatémaltèques, ce n’est pas si sûr.
Bref, nous nous sommes rendus en « tuc-tuc » dans le village où nous devions présenter notre association. Je dois avouer que le conducteur a conduit en virtuose (ou comme un taré, c’est selon le point de vue) sur les chemins défoncés qui nous menaient au village. Il s’est d’ailleurs avéré qu’il s’agissait du village natal d’Anjelika. La réunion devait commencer vers neuf heures et demie. Tout le monde n’était pas là quand nous sommes arrivés avec un petit quart d’heure de retard (soit à l’heure au rythme d’ici). J’ai proposé qu’on aille se balader un peu mais les chaussures à semelle lisse de William n’étaient pas adaptées pour les sentiers escarpés sur lesquels Anjelika nous menait. J’aurais bien aimé pousser un peu plus loin la balade car les paysages étaient grandioses (comme souvent dans cette partie du Guatemala). Un homme du village qui nous accompagnait m’a expliqué que s’étaient déroulées un peu plus en contrebas quelques prises d’arme durant la guerre civile qui avait eu lieu au Guatemala quelques années auparavant. Les chaussures menaçant de faire dégringoler ce dernier, on est rentrés au village où nous avons commencé la réunion une demi-heure plus tard. William (surtout) et moi (un peu) avons présenté le projet en quelques phrases qu’Anjelika traduisait pour le reste du groupe qui ne parlait pas très bien l’espagnol.
Ceux-ci se sont montrés enthousiasmés par les possibilités qu’offraient nos prêts et ont voulu savoir si leurs projets étaient compatibles. Nous avions bien insistés sur le fait que leurs projets se devaient d’être réalistes et qu’ils devaient bien prendre conscience de tous els risques qu’incluaient les achats d’animaux. Nous avons ensuite enchaîné avec les sollicitudes que nous avons distribuées. Anjelika, William et moi les avons ensuite aidés à remplir les formulaires. Enfin, Anjelika a accompli une grosse part du travail en s’occupant des personnes du village qui ne savaient pas parler l’espagnol. De notre côté, nous avons aidé les gens qui parlaient mais ne savaient pas (ou peu) écrire. Quatre heures ont vite passé, entrecoupées par un repas que nous a offert le village. J’ai fait ma première rencontre gustative avec le chili local. Cela brûle un peu quand on prend de trop grosses portions. Vers quinze heures nous sommes repartis avec quinze formulaires bien remplis et plutôt contents que cela se soit bien passé. On était particulièrement satisfait du comportement d’Anjelika qui nous a parus sérieuse et motivée. Aucune sollicitude ne nous a parus irréfléchie mais témoignait au contraire d’une volonté de monter un projet sur une année complète. C’est d’ailleurs le point sur lequel on aime insister avec William. Vous gagnez de l’argent avec le projet initial. Soit. Mais que pouvez-vous en faire par la suite ? Il ne s’agit pas de faire un projet qui finalement va s’achever au bout de six mois mais, au contraire, de réinvestir l’argent gagné et avoir une vision à plus long terme. Cela, les gens de ce village l’avaient apparemment bien compris.
Nous sommes ensuite repartis sur Santa Cruz en van. J’ai mis quelques instants avant de me rendre compte que l’enfant d’Anjelika était resté au village. Une fois à Santa Cruz, Anjelika nous a laissé dans un hôtel près du terminal de bus puis est reparti récupérer son enfant avant de rejoindre la capitale. On s’est installés dans notre chambre sans fenêtre à 140 Qz la nuit. On venait de sortir du dit « Hôtel du Terminal » lorsqu’on a entendu des voix familières nous héler. Miguel, Rémi et Mathieu venaient de nous rejoindre. La suite, vous la connaissez. Rémi et Mathieu se sont installés dans le cybercafé et nous les avons laissés après avoir imprimé la dernière mouture des sollicitudes. William et moi sommes finalement rentrés à l’hôtel. Chicaman nous attendait le lendemain.

Dimanche 26 Juillet

Levé tardif ce matin, 8h, car le café ouvre à 8h, heure guatemaltèque. Bien, nous nous levons puis nous dirigeons vers la meme panaderia que hier, qui nous avait bien convenu, et qui nous permet de limiter le caractere extra-ordinaire du petit-dejeuner. Nous rentrons vers 9h10 au café, car nous avions rendez-vous avec José a 9h pour une réunion afin de mettre un peu les choses au point. Bien, comme prévu, José n'arrive qu'a 9h45 - 10h. Nous avons alors discuté pendant pas moins de 3h de différentes choses. Tout d'abord, ce qui semble le plus important pour l'instant, le planning de la semaine a venir. Semaine bien chargée: Dès demain nous irons a Chinique pour rencontrer les deux groupes et faire la meme chose qu'à Chiche, puis Mardi matin nous irons voir les deux groupes de Santa Cruz del Quiché le matin, afin de pouvoir faire dans l'après-midi le trajet jusqu'à Uspantan, car mercredi nous allons a l'exhumation avec Miguel. D'ailleurs c'est très bien que nous rencontrerons Christophe et William, car nous avons enormement de choses a clarifier entre nous. Bref, Jeudi nous irons sur Zacualpa pour voir une partie des 6 groupes, pour finir le Vendredi matin, puis rentrer et en chemin s'arreter a Chiche pour - si tout se passe bien - récuperer nos premières solicitudes remplies. Tout ca en prévoyant l'arrivée de Jean-Baptiste, qui devra malheureusement faire sans nous a son arrivée a Guatemala.Programme plutot chargé, donc.
Puis nous discutons des différents mouvements sur le compte de José. En fait, les deux sommes qui nous semblaient bizarres sont vite expliquées: tout d'abord José a fait récemment un pret a Joaquin de 10 000 QTZ. Apres explications, nous devrions recuperer assez rapidement cet argent, car il nous est necessaire pour faire les prets dans la zone Sud, mais il n'a été prêté que pendant un mois à Joaquin. Puis, le deuxieme trou de 10 000 QTZ est en fait le salaire de l'employé du CCPC. Bon, ca fait tout de suite moins d'argent pour prêter tout ca, et nous nous rendons compte que ca coute cher d'avoir quelqu'un sur place. Cependant, Rémi explique que nous sommes toujours disposés a embaucher une personne qui s'occuperait a temps plein de notre projet, personne que nous payerons 4 000 QTZ par mois, avec la condition d'avoir 100% comme taux de remboursement, ou sinon des explications claires, précises et limpides, le tout le plus rapidement possible. José semble d'accord avec nous. Puis nous lui expliquons aussi notre envie de créer une association ici, mais il nous apprend qu'il y a en fait une multitudes de formes légales d'associations, et qu' il nous faut bien reflechir a ce que l'on veut vraiment, qu'il n'est pas obligatoire de créer forcement une association a but non lucratif, qui sera très longue a construire. Nous ne pouvons qu'acquiscer avec lui, et lui expliquons que Miguel nous proposait de monter une coopérative en lien avec CONCODIG, mais que nous voulions de l'indépendance tant au niveau du CCPC que de CONCODIG. Enfin, nous nous donnons rendez-vous dans une semaine pour une réunion de la même sorte. Durant la réunion, il a cependant appelé Joaquin, lui demandant de passer ici pour discuter de cette histoire de prêt, mais ce dernier n'est pas venu. José nous promet de le faire venir cette après-midi. La réunion, certes longue mais très constructive, se termine à 13h, et nous allons donc manger avec Rémi dans un comedor - italien, décidemment à la mode ici - près de la grande place.
L'après-midi a été beaucoup moins productive, en partie parce que nous attendions José ou Joaquin qui ne sont pas venus. Nous nous sommes donc occupés comme nous pouvions, en en profitant pour souffler un peu, bien qu'ayant un peu l'impression d'avoir perdu une demie-journée. Nous sommes partis manger a 19h30 dans un comedor que nous avons découvert en faisant le chemin Terminal de bus -> cyber-café afin d'expliquer aussi clairement que possible à Jean-Baptiste la marche à suivre Mercredi, quand nous serons absents. Le repas est certes moins cher, mais les assiettes sont elles aussi réduites. En revenant vers 20h20, José est présent au café. Apparement Joaquin n'est pas passé du tout de l'après-midi, et José nous propose que nous le contactions nous-même une autre fois pour régler l'affaire par téléphone. Il nous informe aussi que demain nous irons a Chinique avec Lucia, apparement une personne de sa famille, et qui est impliquée dans le CCPC, puisqu'elle a suivi nos projets le mois dernier et nous a accompagné avec José a Chiche. Elle passera au café demain à 9h, pour que l'on prenne ensemble le micro-bus pour Chinique, pour retrouver un responsable de groupe a la station essence à 10h qui nous emmenera a son aldéa. Voilà donc le programme de demain: visite à Chinique.

Samedi 26 Juillet

Nous nous levons a 7h ce matin. La journee est importante pour nous, cette apres-midi nous allons dans notre premiere communaute, dans une aldéa près de Chiche. Nous sortons pour aller sur la place centrale pour prendre notre premier petit-déjeuner, une panaderia / pasteleria nous conviendra tres bien, et ne nous obligera pas a trop changer nos habitudes de petit-déjeuners. La matinée nous la passons au café a faire les comptes, à première vue il nous manque 22 000 Quetzals sur le compte. En fait, après 3h de vérifications, nous nous rendons compte que les remboursements des prets sont excellents dans la zone de José, nous approchons presque les 100%. Pourtant, certains mouvements financiers nous semblent un peu bizarre. Nous les notons et en parlerons a José l'après-midi, sur la route. En fait nous remarquons que le taux de remboursement est très élevé, meme s ils ne sont pas tout le temps réguliers. Enfin, a 11h José passe au café. Nous nous donnons rendez-vous a l'arret des microbus a Chiche a 13h30 - 14h, car lui doit d'abord aller voir un medecin à Chinique. Pour cela, il nous faut partir a 13h, dixit José. Vu qu'il était déjà 12h, nous allons vite manger un morceau sur la place centrale, ou nous trouvons un stand de vendeur de Pizza. Puis nous prenons le microbus pour Chiche. Micro parce qu'en fait il s'agit le plus souvent de vans américains, mais bus tout de meme, donc à une vingtaine là-dedans, le tout a vitesse maximale.
Arrivés la bas en avance, nous en profitons pour faire un tour dans le marché de Chiche qui ,comme à Santa-Cruz, envahit les trois quarts du centre ville. Puis nous retournons a l'arret des bus, pour attendre José. Nous profitons de la ponctualité guatemaltèque pour réviser un peu notre vocabulaire espagnol, qui nous sera probablement très utile. Vers 15h, nous appelons José, qui en fait était aussi a Chiché, quasiment au meme endroit que nous, mais nous ne nous voyions pas. Nous prenons encore un nouveau moyen de transport, le pick-up - bien entendu, à l'arrière ! - , pour nous rendre a l'aldéa concernée. Là-bas nous nous présentons a une des responsables qui nous attendait - nous n'avons qu'une heure ou deux de retard sur l'horaire initial -, qui réunit toutes les personnes ayant bénéficié d'un pret l'an dernier. Puis enfin, commence notre première réunion.
José commence par une introduction, puis nous laisse la parole. Rémi se présente, puis moi, tant bien que mal. Bon, j'avoue qu'heureusement que Rémi a plus de charisme que moi, parce que je ne me vois pas du tout tenir un discours seul devant ces personnes. Rémi fait donc une grande partie du discours, mais j'insiste toujours sur la nécéssité de bien réflechir au projet pour bien leur faire comprendre que nous ne sommes pas Robin des bois, nous venons avant tout pour les aider a faire des projets. Pas pour leur distribuer de l'argent sans rien leur demander. La réunion est alors interrompue par la pluie qui commence a bien rincer tout le monde. Nous nous réunissons sous une avancée d'une maison, ou Rémi leur présente alors les solicitudes qu'on a décidé de déjà leur distribuer. Encore une fois, nous répétons l'importance de bien remplir tous ces papiers, qu'il faut bien rembourser a l'heure, et enfin qu'il faut bien faire une bonne solicitude pour qu'ils nous montrent qu'ils ont un bon projet, José nous traduisant. Cependant les personnes nous expliquent que l'année dernière, Guillaume - qui semble avoir marqué les esprits dans ce pays - et Joaquin les avaient aidé à remplir les solicitudes. Nous leur laissons une semaine pour le faire tout seul, mais Rémi leur propose de les aider la semaine prochaine si la solicitude qu'ils ont rempli n'est pas assez bonne. De toutes facons, nous reviendrons dans une semaine pour ramasser leurs solicitudes, les examiner, puis recevoir les éventuels nouveaux groupes. Nous insistons pour aller visiter des projets de l'an passé. Un des deux responsables de groupe nous emmène dans sa ferme pour nous montrer ses animaux. A ce qu'il nous dit, avec le pret de l'an dernier il s'est acheté deux cochons, qu'ils ont engraissé puis revendu, et il a fait 5 fois cela, avant de s'acheter la vache qui se trouve devant nous. En fait ils sont trois de la famille à avoir fait la meme chose. Bien, Rémi pose des questions sur le projet, les couts, les revenus, le temps necessaire, etc ... Puis nous retournons à l'entrée de l'aldéa. Une des autres personnes est repartie vers Chiche en vélo pour pouvoir nous montrer son atelier de charpentier/menuisier. Ca tombe bien, c'est l'un des seuls projets de charpentiers qu'on avait l'an dernier. Nous reprenons un pick-up dans l'autre sens - à l'intérieur cette fois - puis nous attendons devant l'atelier. Il recommence alors a pleuvoir, alors que nous attendons notre charpentier, qui lui arrive en vélo. Il a vraiment pas eu de chance d'avoir un bon projet. Il arrive, nous ouvre son atelier, et nous nous réfugions tous a l'intérieur. Rémi procède alors au - déjà habituel - rituel des questions. Il s'est bien acheté sa scie circulaire l'an dernier, tant mieux. Si on lui fait un pret de 1500 QTZ, le maximum que nous avions dit pouvoir / vouloir accorder lors de la réunion, il veut s'acheter une table avec scie intégrée, ce qui augmentera très probablement sa productivité, ou son offre, ainsi qu'une machine pour faire des serrures et autres trucs du genre. Nous en profitons pour apprendre le prix d'une porte, 1000 QTZ - 1 journée de 11h de travail - ainsi que le prix d'un meuble, entre 1500 et 2000 QTZ - 5 journées de 11h de travail chacune. Eh bien, on ne chaume pas ici. Nous le remercions d'avoir fait le trajet sous la pluie, et nous dirigeons vers l'arret de bus.
Nous rentrons a Quiche dans un bus ou il y avait encore des places assises, j'en suis presque décu. Bon, faut quand meme dire que le bus est a la taille des guatemaltèques, c'est-a-dire que Rémi et moi touchons le plafond avec la tete en étant assis. Durant la demi-heure de trajet, nous discutons un peu sur ce que nous avons pensé. Je trouve que le pret leur semble pas vraiment indispensable, ils semblent deja avoir une ferme grande pour la région, mais Rémi me dit de plutot me demander si le pret leur a servi a quelque chose. Bon, j'emet quand meme l'idée qu'il faut qu'on limite le nombre de pret disponible a la suite, parce que le risque est que nous allons ammener les personnes a des niveaux de vie chaque année plus élevé, mais qu'il ne faut pas non plus que ces personnes dépendent de nos prets. Peut etre qu'on devrait limiter le nombre - du genre, vous avez droit a 3, 4 ou 5 pret dans votre vie - ou alors mettre un palier plafond - du genre, première année vous pouvez emprunter 500 QTZ max, deuxième année 1500 QTZ max, troisième année 3000 QTZ max, et apres 4500 max pour tout le reste. Sinon, c'est soit que leur projet ont pas réussi, soit qu'ils veulent faire des projets trop gros. Ah oui, j'en profite pour vous informer qu'on a unaniment décidé du nouveau plafond de 1500 QTZ max pour un deuxième pret si le premier s'est bien passé. Rémi proposait 1000, mais on s'est dit que entre 500 et 1000 QTZ, ca ne permettait pas vraiment de grossir le projet. Donc on s'est dit "disons 1500 qtz, en insistant sur le fait que c'est vraiment un maximum". Et d'ailleurs ca a fait partie des nombreuses répétitions dans la réunion. Oui, parce que si on multiplie tous nos prets par 3, et bien on va rapidement dire non a beaucoup de monde. Donc on verra, mais vu que tout s'est vraiment bien passé avec eux, pas de raison.
Arrivés a une heure un peu tardive - 19h - a Quiché, nous retournons avec Rémi dans le meme comedor que la veille. Autre menu, mais meme prix toujours aussi ridicule. Puis direction notre refuge, pour donner les nouvelles, se renseigner sur les choses en France, et enfin, dormir. Demain, José vient pour une réunion a 9h. Mais nous ne nous lèverons qu'a 8h, grasse matinée.