La dernière fournée d'épisodes.

Jeudi

Vincent et moi partons à Chinique. Nous descendons du chicken bus à l'arrêt Flores où Don Javier doit venir nous chercher en pick-up. Il met une bonne heure avant d'arriver. Une fois en haut, nous déroulons la procédure habituelle. Les remises de chèques se font dans de très bonnes conditions. RAS.
Sauf que Don Martin n'est comme toujours pas là. Comme l'affaire est aussi peu avancée qu'au début, je demande à Don Javier de nous mener à sa tienda à la fin de la réunion. A l'exception d'un chien de garde qui ne nous accueille pas de façon chaleureuse ( mais qui calme son courroux en voyant que Vincent n'a pas vraiment le gabarit du cambrioleur guatémaltèque moyen ), nous ne rencontrons pas grand monde ( ah si, sa fille qui n'a en revanche elle pas du tout l'air perturbée par notre visite ). Nous retournons au pick-up... pour croiser celui de Don Martin quelques kilomètres plus bas. Nous descendons et nous avançons pour discuter. Il ne prend même pas la peine de sortir du pick-up, entrouvrant à sa moitié la fenêtre de la portière. Il ne fait pas non plus mine de nous écouter. Nous retournons au pick-up sans entrevoir un changement d'attitude de sa part.
Pendant ce temps, Edouard est à Santa Cruz et redonne des chèques remplis au stylo bille.
Le soir, nous partons en direction d' Uspantan où nous rejoingnons le groupe de Pierre, Alexandra et William.

Vendredi

Journée de voyage vers Tikal. La route est coupée par un glissement de terrain. Il nous faut donc marcher quelque vingt minutes. Nous arrivons à Tikal le soir.

Samedi
Journée de tourisme ( Flores et Tikal)

Dimanche

Nous retournons à Quiche

Lundi

Journée de remise en condition. Tout le monde fait un peu de paperasse ( contrat, archives, blog, etc.) Le soir, nous déjeunons avec Lucrecia au Châlet pour lui dire adieu. Tout le monde est un peu ému, mais personne ne le montre vraiment.

Mardi

Aller retour à Zacouhalpa pour donner des chèques. Edouard part seul voir Paula Garcia. Je dois annoncer à un groupe que nous ne leur prêterons rien cette année ( à cause des mensonges cumulés et du non sérieux dans les remboursements). La chose se passe bien. J'essaye de positiver, de leur expliquer au mieux notre décision et ce qu'ils ont gagné en expérience au bout de quelques années avec nous. La communication est difficile car les deux femmes qui sont venues ne parlent pas bien espagnol. Le responsable de groupe fait mine de comprendre. L'autre, beaucoup plus jeune, semble très déçue.

Mercredi

Dernier jour de travail. Visite 4 à Cunen. Nous faisons patienter jusqu'à la fin un groupe dont les membres ne sont pas tous là. ( et qui se trouve aussi être le groupe qui risque d'être déçu par les montants des chèques ). Je leur explique pourquoi nous ne leur prêtons pas la somme demandée ( ils ont un business déjà bien rentable, un train de vie meilleur que les autres, ils ont déjà eu affaire à Banrural pour des prêts ... je n'insiste pas trop sur leur attitude insupportable lors des réunions antérieures. Ils comprennent assez bien notre position. Nous les invitons à continuer leurs projets avec des banques traditionnelles.
Le soir, c'est la fête de Santa Helena à Santa Cruz. La ville est envahie par des camions transportants des enceintes crachant leur son. L'ambiance est familiale et chaleureuse, malgré le fait qu'il y a des gens ivres morts un peu partout. Nous mangeons une dernière fois au chinois, une dernière fois au San Miguel. Vers dix heures, nous rendons visite à Jose pour lui dire adieu.

Semaine 2 et un peu 3

Samedi 31

Nous partons rapidement en direction de Chinique. Nous travaillons un bon moment avec les groupes de Don Javier. Lucretia nous est d'une aide précieuse. Certaines personnes prennent des sollicitudes pour nous les ramener à la prochaine réunion. Don Martin nous a faussé compagnie. Tant pis. Nous le croisons en pick up sur le chemin du retour. Les deux pick up s'arrêtent, et Edouard remet une dose au camarade dont la malhonneteté ne nous fait plus aucuns doutes. L´après-midi, nous sommes rejoints par Christophe pour la visite l'aldea de Santa Cruz. Nous sommes très bien acceuillis. Après le désormais traditionnel discours de présentation traduit au fur et à mesure par Lucretia, l'équipe se divise en quatre pour faire remplir les solicitudes. Vincent et moi rencontrons quelques difficultés avec une jeunes femmes ne parlant pas vraiment espgnol, et n'étant pas capable de faire la somme des dépenses du projet. Même l´'indestructible Lucretia commence à montrer des signes de fatigue à la fin de la session. Nos Hôtes nous offrent très naturellement de quoi boire avant notre départ : les enfants nous ammènent des tasses remplies d'un liquide blanchâtre et visqueux. Nous nous scrutons les uns les autres, échangeons des regards inquiets. Edouard dit au bout de quelques secondes qu'il ne peut pas boire de lait. Grave erreur. Nous goutons . ce n'est pas du lait qui sort du pie de la vache, c'est juste du riz au lait ( ou plus exactement du lait au riz}. La maîtresse de maison apporte à Edouard un verre d'eau. Malheureusement, ne voulant pas froisser les gens, Edouard ne refuse pas le verre et le boit quasiment en entier. Nous quittons l'aldéa sous un violent orage. Lucrétia s'en sort vraiment bien avec ses sandalettes dans les chemins boueux et pentus que nous traversons. Nous rentrons à Santa Cruz à pied. La nuit tombe rapidement. Il pleut toujours comme au déluge. Des lucioles se joignent aux tableaux, rendant la situation un peu féérique

Dimanche 1

Journée de pause. Nous nous rendons avec Christophe à Chichicastanengo. La ville est censée être un passage incontournable au Guatemala à cause de son marché. Cela doit être dû au fait que les voyageurs ne vont pas dans les villes moins connues, car même s'il est folklorique, le marché de Chichicastanengo est très largement dénaturé par le tourisme, comparé aux marchés des autres villes du Quiché que nous avons pu voir. Ici, de nombreux locaux vous accostent et vous proposent dans votre langue d'acheter leurs sacs, tisus brodés, étoffes, portes monnaies et autres masques spécialement destinés aux touristes. Nous mangeons sur place après nous être exercés à des exercices de marchandages. ( Le premier prix donné par le marchand peut un général au moins être diminué d'un tiers). Nous retournons à Santa Cruz en début d'après midi.

Lundi 2

Christophe nous quitte de bon matin pour gagner Guate. Edouardo subit les conséquences prévisibles de l'empoisonement au verre d'eau d'il y a deux jours. Lucrétia, Vincent et moi le laissons au cyber-café. Après deux heures de bus, nous nous retrouvons dans la tienda/magasin de vêtements de la semaine précédente. Le remplissage des solicitudes se fait comme d'habitude. Je tombe sur les propriétaires des lieux qui se montrent beaucoup trop condescendants. Nous sommes submergés par le flot de demandes. La session ne termine qu'à quatorze heures. Je ne me rends même pas compte que toute l'aldea est là, et c'est Lucretia qui en voyant nos airs pressés, nous fait remarquer que tout les groupes ont été traités. Nous rentrons à Santa Cruz après avoir pris une soupe de boeuf dans un commedor assez sympathique.

mardi 3

La deuxième visite de Chiche se révèle plutôt décevante. En effet, les deux groupes n'ont toujours pas remboursé leurs prêts. Nous tenons un discours assez ferme. Rappelant que le remboursement du prêt n'est pas facultatif. La discution est assez longue. Le peu de sérieux des gens ne semble être égalisé que par la misère environnante.

mercredi 4

Nous nous octroyons un week-end de deux jours pour nous rendre au lac Atilan. Nous prenons un brunch à Panajachel dans le jardin d'un restaurant plutôt pas mal, ce qui permet de nous guérir de notre lassitude de la gastronomie guatémaltèque. (Il faut dire que depuis le début, nous ne mangeons quasiment que des poulets fris, des pizzas et des assiètes de riz). L'ambiance autour du lac n'a rien à voir avec celle que l'on connait des aldéas. Des restaurants tout le long de belles rues pavées. Le voyageur est sans cesse solicité par des " Mi Amigo" que lui adressent ceux qui veulent lui vendre des objets souvenirs, un repas, un trajet sur le lac en bateau. A tel point que nous disons plus d'úne dizaine de fois par minute "nos gratias" aux alentours des points névralgiques de la ville. Nous prenons ensuite le bateau pour nous rendre à San Pedro où nous trouvons un hotel et où nous reservons un guide pour l'assencion du volcan prévue le lendemain

jeudi 5

Départ en bas du volcan à 6 heures. Notre guide trace devant nous et se révèle parfaitement inutile ( ne nous attend pas, ne nous parle pas, le chemin est de plus déjà tracé.) La monté est longue et plutôt difficile, mais vaut vraiment la vue qui s'offre à nous une fois en haut. Nous sommes de retour en bas à midi. Nous reprenons le bus 3 heures plus tard à Panajachel.

Vendredi 6

Nous nous rendons a Zacualpa, la réunion a lieu dans une tienda en ville. Nous parcourons en vain les rues du centre, appelons sans résultats Lucretia et la proprio, demandons motre chemin... Une femme nous ratrape en courant alors que nous arrrivons au bout d'une rue : c'est la tenancière de la tienda. Celle-ci se trouce alors à quelques mètres de nous et nous nous rendons compte que nous sommes déja passés devant plusieurs fois. Trois femmes nous attendent. La réunion ne se passe pas très bien : nos interlocutrices ne parlent pas extraordinairement bien l'espagnol, et elles ont clairement l'air de ne pas nous prendre au sérieux. Il y a plusieurs problèmes de remboursement de l'année en court que nous n'arrivons pas à résoudre. Elles nous demandent de nombreuses feuilles de sollicitudes pour des gens absents. Chose étrange, elles nous parlent notamment de gens qui sont censés être partis sur la côte et n'ont pas remboursé leurs prêts de cette année. Nous retrouvons ensuite un ancien de Trapichitos. Nous prenons avec lui la navette. Nous arrivons chez lui où nous attend une dizaine de personnes. Scéance intencive de remplissage de solicitudes, à l'issue de laquelle nous sommes gentillement invités à déjeuner ( poulet dans son bouillon, riz, légume, tortillas). Nous apprenons alors que le vendredi, il n'y plus de navette pour Santa Cruz del Quiche après quatre heures. Nous sommes très génés car tout Trapechitos est réuni en haut et nous attend ! Nous appelons pour nous excuser. En montant dans le bus nous croisons Juana Lopez B., et une amie à elle, toutes deux de Trapechitos. Nous nous réexpliquons et prenons rendez vous pour " la proxima vez". Le soir, nous retrouvons le groupe de Pierre, Alexandra et William. Nous débatons un peu sur le fonctionnement de l'association pour préparer la réunion du lendemain avec Miguel et Jose. Quelques modifications notables sont proposées. Nous dinons ensuite avec nos compartriotes dans un restaurant que nous fait découvrir Miguel ( restaurant incroyable, puisqu'au standing français, avec une patronne surdynamique passant régulièrement nous demander si tout va bien ).

samedi 7


Réunion matinale réunissant du côté français Pierre, Alexandra, William, Vincent, Edouard, et moi ( Benjamin ), et du côté Guatemaltèque Jose, Miguel et Lucretia. La réunion permet d'avancer sur de nombreux points, notamment sur la façon d'augmenter la crédibilité de Lucretia auprès des gens. Nous allons ensuite à Tapesquillo. Nous terminons de remplir les sollicitudes. On me fait une blague en posant prêt de mon carnet un énorme insecte coloré ( une sorte de cafard sympathique). Eclat de rire général. Vincent galère avec un couple de jeunes qui ne maîtrise pas du tout son projet. Cela déplait à Don Javier qui intervient pour aider Vincent.

Dimache 8

Nous nous rendons à Zacoualpa pour distribuer les chèques avant la fin de la foire. Manque de bol, en plus de partir en retard, la camioneta qui doit nous emmenerà Zacoualpa met un temps anormalement long à venir. Nous décidons de couper le groupe en deux sur place : Vincent et moi resterons en ville pour nous occuper d'une remise de sollicitude dans la tienda introuvable d'un épisode entérieur, tandis qu'Edouard doit distribuer les chèques à d'autres groupes, en haut, à Trapechitos. Nous essayons de joindre les gens pour les prévenir de retard, mais sans grand succès. Nous parvenons à donner rendez-vous à Paula Garcia devant l'hotel de ville pour lui remettre son chéque. Mais lorsque nous arrivons, après avoir traversé un marché vraiment incroyable, il n'y a personne devant l'hotel de ville... avec un portable pour trois, ça va être dure à gérer. Edouard nous accompagne donc jusqu'à la tienda. En vain. Il part donc avec le chèque de Paula pour le donner à une amie à elle. Vincent et moi commençons à travailler. Au bout de dix minutes, Paula se pointe. Pas grave, on va appeler Edouard pour qu'il redescende avec le chèque. Vincent sort donc de la tienda pour trouver un moyen de joindre Edouard. Il revient bredouille quinze minutes plus tard : il avait trouvé un téléphone, mais il n'y a pas de couverture réseau. Nous continuons à remplir des sollicitudes lorsque Vincent me prévient qu'une femme remplit une sollicitude pour son fils ( C'est une des femmes d'un épisode précédent qui n'a par l'air de nous prendre . Pas de problème s'il vient chercher le chèque. Il réalise un instant après que son fils, et une autre personne dont je vient de remplir la sollicitude, sont censées être parties travailler sur la côtes dans les exploitations de café. La mère, qui est aussi le respondable du groupe, avait en effet justifié le non paiment par l'éloignement géographique. On la questionne. Je finis par lui faire dire que l'argent du projet de son fils de l'année dernière est allé dans sa poche, sans qu'elle n'éprouve le besoin de rembourser l'emprunt. Je me fâche un peu, lui explique devant les autres gens mon point de vue sur la solidarité, l'honneteté...On termine ainsi la réunion dans une ambiance assez froide, la femme ayant promis de rembourser rapidement. Nous depensons quelques quetzals pour jouer quelques parties de babyfoot acharnées dans une salle de jeu pas vraiment occidentale en attendant Edouard. Nous rentrons par un chicken bus complètement blindé, Vincent et moi étant accrochés aux poignées exterieures de la porte, et Edouard tenant le tout en prevenant des futurs virages


lundi 9

Encore un voyage vers Cunen... Donc long trajet en microbus. Peronne ne nous attend lorsque nous arrivons à la tienda "el shadai" ( oui, ça je ne l'ai pas encore dis, mais une bonne partie de la population guatemaltèque est évengéliste. Ce qui à pour résultat que près moitié des commerces portent un nom faisant référence á la bible. De plus, les évangélistes ont l'air très attachés à l'ancien testament. Ainsi, de nombreux noms de boutiques sont des mots hébreux. Un autre détail étonnant : de nombreux jeunes portes des étoiles de David en collier). Nous patientons une petites heures, puis décidons d'aller manger après avoir laissé nos coordonnées dans la boutique au cas où quelqu'un viendrait. Onnous appelle en plein repas. Nous terminons rapidement et retournons à la tienda. Nous traitons quelques sollicitudes étonnament bien rédigées et attendons les autres personnes. Au bout d'une ou deux heures, nous partons, un gars cours après nous dans la rue : il vient d'arriver pour remplir sa sollicitude. Celle-ci faite, retour au bercail, mais pas encore finex. Nous avons rendez vous avec une femme de Cunen devant l'eglise de Santa Cruz. J'y vais avec Vincent. La jeune femme ( qui dans un épisode précédent nous avait offert un beau wiskill ) nous donne sa sollicitude et celle de sa mère. Elle me dit ensuite :" tengo una pregunta". Je lui dis de parler. "Quiero trabajar para ustedes". Vincent propose de l'amener au Cyber Café. Nous discutons là bas un peu avec elle. Elle voudrait reprendre ses études. Elle à déjà un diplôme d'administration. Nous prenons son CV et lui expliquons que nous devons réfléchir. Nous mangeons des crèpes dans notre nouveau repère. Puis partons chez Miguel pour une douche. Comme il n'y a pas d'electricité dans la salle de bain, c'est douche rustique et froide dans le noir ( ca a son charme ).Lucretia nous appelle pour nous prévenir qu a lieu à l'hotel de ville l'election de miss Quiche Ladino. Elle précise que cette élection pourrait être plus à notre gòut que la précédente... Nous allons voir par curiosité. Ce fut effectivement assez... different de la premiere election.

mardi 10

Chiche, aldéa difficile. Nous laissons nos débiteurs choisir l'horaire. Mais une fois sur place, personne même une heure après l'horaire exacte du rendez vous. Nous nous rendez dans une maison pas trop loin de là oú vit un des emprunteurs. Sa femme nous accueille en nous disant qu'il n'est pas là, qu'il est à Santa Cruz. Elle fait des vas et vient sans faire attention à nous, elle nous propose de nous assoir devant la maison, tandis qu'elle part par un chemin parrallèle à celui que l'on emprunté pour venir. C'est une maison de terre avec une tole pour toi. Un dindon et ses petits se promènent dans les environs immédiats de la très modeste bâtisse. Un veau est attaché dans le jardin. L'eau courante n'arrive pas ici. Trois énormes bidons placés à l'entrée de la maison ont recueilli les pluies de la veille. Deux hommes arrivent, je reconnais le premier, qui est le propriétaire de la maison. Nous vérifions que l'autre et bien le chef du groupe du premier. C'est le monsieur qui était en prison pendant l'année et qui n'a donc pas pu rembourser correctement. Nous leur reéxpliquons la situation et leur demandons quand ils vont payer. Ils répondent qu'ils ne peuvent pas pour l'instant. Nous leur tenons alors un discours plutôt dur, en invoquant les arguments de solidarité guatémaltèque, justice, honnêteté, avenir... Les deux hommes ont l'air plutôt touchés par nos propos. Après un certain temps de discution, nous obtenons une prommesse de remboursement sur l'année prochaine. Nous scellons notre accord par des poignées de mains.

mercredi 11

Edouardo part seul vers Uspantan. Vincent et moi partons vers onze heures en direction de Chisiguan, après avoir cherché en vain un accès internet dans la ville ( coupure d'accès générale.). Après quelques mésaventures topographiques, un homme nous conduit à travers champs jusqu'au chemin qui mène à la maison où à lieu la réunion. Nous discutons avec lui pendant ces quelques minutes. Il nous explique qu'il aurait besoin de financement pour creuser un puit car son aldéa n'a pas accès à l'eau potable. Je lui explique comment fonctionne la microfinance. En nous laissant sur notre chemin, il nous demande de prendre son numero et son nom pour le rappeler l'année prochaine pour du micro crédit. Nous arrivons malgré nos péripéties à l'heure au point de réunion. Seuls cerains habitants de la maison sont là. On nous fait patienter. Au bout d'une demi heure, on nous dit que l'on nous à préparer à manger. J'explique que l'on a dejeuner avant de venir ( un demi poulet roti chacun avec des frites...), mais les gens ne font pas vraiment mine de comprendre. On nous amènent une minute plus tard plusieurs plats. Tant pis, il ne faut pas froisserles gens. Nous remangeons donc avec l'estomac déjà plein. Nous découvrons enfin la saveur du wiskill ( a mi chemin entre la courgette et la pomme de terre au gout, croisement visuel entre un poivron vert et un cactus. Nous ne touchons néanmoins pas aux verres d'eau posés devant nous, forts de l'expérience d'Edouard ( cf. Episodes précédents). La réunion débute encore bien plus tard, alors que tout le monde n'est pas là. Nous nous répartissons ensuite les groupes et remettons les chèques dans une très bonne ambiance. Le soir, nous apprenons que tous nos chèques sont refusés : au Guatemala, les banques ne veulent que des chèques remplis au stylo bille.

Jeudi 5 août


Apres un long voyage et une bonne nuit de sommeil, nous voici arrives au Guatemala !

Peu de choses à dire sur Guatemala Ciudad, si ce n’est, comme le remarquait Benjamin, les barbelés et les vigiles armés un peu partout (de gros fusils à pompes) et les barreaux devant les magasins : tout se commande depuis le trottoir. Sur la route Guate (le diminutif de la capitale)-Quiche (le diminutif de Santa Cruz del Quiche, là où est le cybercafé de José), nous avons vu un bar-resto, où le comptoir est séparé du cafetier par des barreaux !

Nous visitons deux musées : le musée d’archéologie et d’ethnologie, pour devenir experts des mayas et le musée d’art contemporain ou plutôt le musée de Carlos Merida, puisque plus de la moitié des oeuvres exposées sont de lui. Un peintre très important au Guatemala, qui a rencontré Braque et Picasso à Paris avant la guerre et qui le premier s’est intéressé à la défense de la culture maya. Tous ces tableaux «première époque» sont des lithographies de costumes mayas. Le musée parlait de lui comme de l’artiste le plus célèbre du Guatemala mais Miguel, notre contact sur place, ne le connaissait pas.

Nous achetons un peu de crédit téléphonique à un vendeur ambulant, et en profitons pour discuter un peu avec lui. Il travaille de 7h du matin à 16h30 tous les jours au même carrefour, et ce pour gagner environ 50 quetzals par jour! Ne pouvant ni lire ni écrire, il ne peut pas ouvrir son propre magasin. Il nous explique toutefois que tout va bien parce que Dieu veille sur lui.

Premier repas à Pollo Campero (pollo=poulet), c’est le mac do du Guatemala, car le plat national ici c’est le poulet. Même la bière porte un nom de poulet, Gallo (le coq). Juliette et Thomas arrivent peu après nous à l’hotel. Une réunion pour se mettre au point, et une longue discussion jusqu’à tard le soir pour parler de tous les bons (ou mauvais) restos du pays, de ce qu’ils ont fait et vu.


Vendredi 6 août


Notre tout premier trajet en bus, de Guaté à Santa Cruz del Quiché, est mémorable. Les bus sont d’anciens bus scolaires américains repeints de toutes les couleurs et qui jouent une musique mexicaine qui devient vite insupportable. Des vendeurs entrent et sortent à tous les arrêts nous proposant fruits, cacahuètes, de l’eau, des sodas...

Notre premier bus tombe en panne après une demi-heure, et nous devons donc attendre le suivant au bord de l’autoroute. Celui-ci est rempli, les guatémaltèques s’asseyant à trois par banquette forçant celui qui se trouve au bout de bien s’accrocher pour ne pas tomber dans le couloir dans les virages, et va toujours aussi vite que possible, quitte à rouler à contre sens même lorsque des voitures arrivent d’en face.

Après quatre bonnes heures de route, nous arrivons enfin à Quiché. Bien que visiblement très pauvre, cette ville a l’air accueillante et n’inspire pas du tout la méfiance comme à Guaté. Les bâtiments sont tous peints d’une couleur très vive et joyeuse, et un marché permanent où l’on trouve de tout occupe les rues principales.

Nous mangeons des empanadas, beignets de poulet et des hamburgers dans une panaderia (une sorte de boulangerie à l’occidentale), avant de retrouver Benjamin, Edouard et Vincent dans le cybercafé. Nous préparons notre réunion du lendemain, puis Miguel nous fait découvrir un restaurant servant des crêpes françaises ! Une photo de la Tour Eiffel décore même un des murs.


Alexandra, Pierre et William