Analyses difficiles

Lundi 28 juillet


Hier Benjamin s’en est allé. Je resterai seul pendant une vingtaine de jours jusqu’à l’arrivée de Sylvain. C’est quand même très agréable d’être deux quand on arrive dans ce pays où vraiment tout est différent. Maintenant que je me suis accoutumé à la vie locale, être seul ne pose pas vraiment de problèmes. Du coup, hier fut une journée emplie de repos, c'est-à-dire de lecture et d’écriture. Ce qui a surpris un peu la famille. J’en discutai avec Miguel, lui ne lit pas car c’est une activité qui requiert la solitude et qu’il aime trop être entouré de sa famille. Et quand il doit travailler, il faut qu’il soit seul et sans bruit pour pouvoir mieux se concentrer. J’ai compris : pas la peine de lui demander un compte rendu écrit mensuel et de l’envoyer par internet, ce n’est pas dans ses cordes. De toute façon on l’avait compris. Je refuse d’aller à la messe, j’irai une autre fois par curiosité, là je suis fatigué. Je ne sais pas trop si c’est un manque de savoir-vivre que de n’y être pas allé et de dire que je n’ai pas de religion. Apparemment ça ne choque pas trop et on ne me questionne pas trop sur mes croyances, on me laisse tranquille.

Comme Candelaria a des examens toute la semaine et que je ne l’ai pas vu travailler, je demande, dans un double but d’embêter la demoiselle et de m’informer sur les règles familiales, si les enfants étudient en dehors des cours. Miguel me donne une réponse du type : « Je leur dis bien qu’il est important d’étudier, mais après c’est leur vie et ce sont eux qui doivent se bouger pour étudier ». Enfin, je n’ai pas l’impression qu’une culture vraiment forcenée de l’éducation soit à l’œuvre ici. On leur apprend d’abord à jouer avec toute la famille, la présence permanente d’enfants de moins de 5 ans qui forcément font tourner le monde autour d’eux n’aide pas. On apprend ici plus à jouir de ses chaînes qu’à s’en défaire. Le Cyrillo d’Uspantan m’avait paru vraiment plus déterminé sur l’éducation de ses enfants.

Enfin revenons à nos moutons, c'est-à-dire la journée d’aujourd’hui. Miguel a forcément beaucoup de choses à faire après une semaine d’absence. J’essaye de négocier un peu de son temps pour planifier la suite, évaluer avec lui l’attitude de Concodig cette année et téléphoner à José. Ce sera un échec aujourd’hui mais j’ai quand même beaucoup préparé le terrain pour une évaluation du travail de Miguel et pour obtenir les relevés du compte. En échange, je met sur ordinateur le travail effectué la semaine dernière et vérifie avec les contrats tout ce qu’on a pu nous dire la semaine passée.
J’avais informé Armando de nos quelques observations, il m’a donc répondu par un mail assez incendiaire vis-à-vis de Miguel et pas non plus diplomatiquement correct à notre égard. Je pense que ça ne lui a pas plus qu’on incendie Cristobal, et il nous le fait comprendre. De toute façon, je lui réponds que j’irai parler à Cristobal, ce qui de toute façon est prévu et lui explique d’un mail doux les raisons pour lesquelles Marcos et Miguel se méfient un peu de Cristobal en ce moment. Enfin, c’est la deuxième fois cette année qu’Armando m’allume cette année et je pense qu’il a clairement moins confiance en moi qu’en Loïc. Bon.
Je commence par Ixtahuacan et forcément, je suis assez déçu par notre travail. Nous n’avons posé qu’une faible partie des questions prévues. Et comme nous ne connaissions pas bien les dossiers, nous n’avons pas pu demander aux gens pourquoi ils n’avaient pas suivis le contrat, ni même vérifier qui ils étaient dans nos dossiers. Résultat : non seulement nous n’avons pas fait remarqué aux gens qui avaient acheté une vache qu’il était prévu une chèvre, mais en plus trois personnes que nous avons interrogées sont introuvables dans nos dossiers. Travail de sagouins. Enfin, nous écrirons une méthodologie à suivre pour les années suivantes. En attendant, nous demanderons quelques informations à Marcos pour régler cette affaire. Heureusement Ixtahuacan est la communauté la mieux gérée.

Miguel est tellement occupé que je ne mange pas avec lui et commence à effectuer le même travail pour Chicaman que pour Ixtahuacan. Nous rentrons ensuite ensemble, petite journée de travail, moins excitante que la semaine dernière, mais tout aussi nécessaire. La soirée sera tout aussi tranquille, faite de simples discussions avec la famille.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Coucou !
Felicitation pour ce travail jusque maintenant, ca a l`air vraiment extraordinaire, meme si parfois, c`est assez fatiguant ou enervant... Pour le contact avec Cristobal et Armando, c`est un peu dommage, mais je suis sur que ca va s`arranger !
Visiblement Dexia a bien recu le RIB, il y a plus qu`a recevoir l`argent ! La banquiere nous previendra !
Merci pour ces lectures tres divertissantes, et j`ai hate de lire la suite !
Bon courage !