Vendredi 31 Juillet

Après une grasse matinée bien méritée, nous nous levons vers 8h30, alors que le cyber-café commence à se remplir. Comme promis la veille, notre journée commence par un petit-déjeuner bien copieux au café San Miguel qui ouvre en fait vers 8h30, voila pourquoi nous n'avions pas pu y retourner les jours précédents. Puisque notre matinée est libre, Rémi et Jeam-Baptiste en profite pour aller acheter un vrai sombrero bien d'ici, et nous passons ainsi une grande partie de la matinée dans le marché couvert. Vers 12h, nous mangeons de nouveau sur la place centrale dans un stand de pizzas, qui ont l'avantage d'avoir un prix très compétitif. Puis l'après-midi, nous établissons le record de vitesse entre le cyber-café et l'aldéa Carrizal de Chiche, 45 minutes. Là-bas, nous rencontrons pour la deuxième fois les personnes, et pouvons donc recevoir les premières sollicitudes. Un à un, nous épluchons avec eux leur "dossier", leur demandant des précisions quand cela est nécessaire, ou les aidant à remplir pour ceux qui ne savent pas écrire ou même parler espagnol. Globalement, nous sommes assez satisfait des solicitudes et de leurs projets, ils ont tous une vision de l'avenir, une certaine ambition et semblent prêt à travailler pour améliorer leur niveau de vie. Je pense que tous auront leur prêt de 1 500 QTZ. Enfin, nous nous dirigeons vers Chiche pour rentrer, mais il se met à pas mal pleuvoir. J'accompagne Rémi sous la pluie à l'arrière du pick-up, pendant que Jean-Baptiste teste le confort et la sympathie à l'intérieur de la cabine. Enfin, il avait quand même pu gouter aux joies de l'arrière du pick-up à l'aller, quand il ne pleuvait pas. Autant ils disaient se sentir comme défilant sur les champs-élysées, saluant la foule en délire, autant le retour sous la pluie ressemble plus à une patrouille militaire en 4x4 sur une bordure frontalière. Mais nous trouvons ca plutôt marrant, comme à chaque fois que nous sommes à l'arrière du pick-up. Dans la foulée, en attrapant in extremis un grand bus, nous établissons le nouveau record du monde de vitesse entre Carrizal et le cyber-café, en 25 minutes seulement. Nous discutons un peu grace à Jean-Baptiste, certainement très bon planificateur, sur les différents points a aborder avec Chirstophe et William, ainsi que l'avenir de notre projet. Mais tout d'un coup, William téléphone. Grande nouvelle, ils sont à Quiché, et nous leur proposons de venir nous voir tout de suite après, ca tombe bien on avait des choses à leur dire. Ils arrivent peu après, et nous discutons beaucoup de tout et de rien. La soirée se termine au "Chalet", restaurant quand même un peu chic, mais bon, demain c'est l'anniversaire de William, mais avec le décallage horaire, c'est déjà aujourd'hui en France. Donc nous nous faisons plaisir, et dégustons même un gateau d'anniversaire - ou plutôt chesse cake - en guise de déssert. Nous rentrons au café, William et Christophe prennent quelques affaires, profitent d'Internet, puis repartent vers leur hotel. Demain, Rémi ira à Guatemala pour régler ses problèmes de bagages et signer quelques papiers, pendant que Jean-Baptiste et moi passeront nos premiers entretiens d'embauche - tout court, mais aussi - en temps que recruteurs, car José a trois personnes a nous présenter dans l'optique de les embaucher pour travailler entièrement pour nous.

Jeudi 30 juillet

Nous nous levons tôt, même encore plus tôt que tôt. Dehors ont résonné pour une raison inconnu des petards, souvent utilisés ici mais rarement à 5h du matin. Puis après, une musique de fanfare s'est faite entendre. Si bien qu'on a eu un peu de mal à se rendormir après, et que donc la nuit a été vraiment courte, et plutôt mauvaise. Enfin, nous nous levons vers 7h, pour aller dans une panaderia. Bon, notre panaderia "de secours" est fermée, ou plus certainement pas encore ouverte. Mais sur el parque on en trouve une d'ouverte, malheureusement pas de donugth ou muffin, seulement les pains briochés un peu secs d'ici. Mais résultat, on s'en sort avec un petit déjeuner presque offert: 5 QTZ pour trois personnes. Nous étions censé retrouver Lucia a 7h30 au café, mais comme d'habitude, avec le temps qu'elle arrive et que nous nous préparons, nous partons à peine à 8h. Direction Zacualpa en environ 2h de bus. Arrivé là, notre contact, Rufino, n'est pas la. Nous l'attendons sur le seuil de l'église située au centre du village, en plein jour de marché, sur la place centrale. Il arrive vers 11h, et le retard que nous avons accumulé commence à faire peur a Rémi et Jean-Baptiste. Surtout qu'en plus, le pick-up qui doit nous emmener à l'aldéa est garé devant nous depuis 30 minutes, et qu'apparement il n'est pas prêt de partir. Mais il y en a un autre qui doit partir, un peu plus loin dans la rue. In extremis, nous arrivons a l'arrêter et tentons de monter dessus. "Tentons" en fait, car le pick-up est déjà bien plein, ce qui fait que nous sommes pas très confortablement installés dans le "coffre", avec même une jambe dehors, car beaucoup de personnes rentraient à leur aldéa. Le trajet d'une vingtaine de minutes est donc plutot mémorable, car la route est forcément très mauvaise, très en pente, et que le chauffeur n'est pas plus délicat que d'habitude. Qui a dit que faire de la micro-finance n'était pas une aventure ? Enfin, nous nous extirpons du pick-up pour arriver a notre premier lieu de réunion, une petite maison dans une aldéa bien perdue. Là nous attendent quatres ou cinq personnes qui avaient déjà un prêt l'an passé. Puisque le commité est restreint, la réunion se déroule plutot rapidement, Rémi s'occupant à son habitude d'une grande part de l'exercice oral, mais avec un spectateur en plus: Jean-Baptiste. Apparement il y a quand même une personne qui ne veut plus refaire de prêt car l'an dernier elle s'était acheté un cochon mais il est tombé malade et donc elle a eu pas mal de soucis pour rembourser. Malheureusement, je crois que ca fait partie des risques de la microfinance, qui est que "quand tout va bien, tout va bien", mais que dès qu'il y a un soucis, "Rien ne va plus", ce qui décourage les gens pour l'année suivante. Bon, on insiste quand même sur le fait que si l'an prochain elle veut faire un nouveau projet, plus gros, elle peut quand même nous remplir une solicitude ou venir nous voir lorsque nous reviendrons la semaine prochaine. Cette réunion terminée, nous en avons une autre de prévue dans une autre maison à quelques minutes de marche d'ici. Nous nous y rendons, et la bas rencontrons deux groupes de femmes quasiement au complet. Elles semblent vraiment déjà avoir une expérience dans le commerce, et parraissent déjà faire des plans corrects, ce qui explique les probablement les 2000 QTZ prêtés a chacune l'an dernier, montant énorme pour un premier prêt. Bon, par contre, est il vraiment normal qu'à 500 mètres près, le montant du premier prêt soit multiplié par 4 ? En plus ca nous pose problème, car vers la fin de notre réunion, juste avant d'expliquer comment remplir les sollicitudes, deux femmes arrivent: il s'agit en fait de deux voisines du groupe "d'en dessous" qui n'étaient pas présentes à la première réunion, et qui se sont dit qu'elles allaient participer à celle la. Mais bon, apparement elle ne nous posent pas la question qui nous aurait tués, tant mieux. Merci à Lucia d'expliquer aussi bien, son travail aura été particulièrement indispensable aujourd'hui, puisque les personnes ne parlent quasiement que le Quiché, et ne comprennent pas toujours bien notre espagnol. Nous visitons un premier projet de poulet, un sacré élevage de 100 poulets en fait. Ils sont bien enfermés dans un poulailler, relativement proprement réalisé, sont nourris avec du concentré uniquement, et sont vaccinés. Une affaire qui semble donc bien marché, et qui a pu atteindre une telle ampleur grace à notre prêt. Après la série de questions habituelles, nous nous apprêtons à partir pour aller voir un autre projet, mais on nous propose de rester manger ici. Pourquoi pas, il est déjà 13h30. Bien qu'un peu méfiants, nous nous installons à table où on nous sert un "caldo de pollo". Et bien je crois qu'il s'agit du meilleur plat local que j'ai mangé au Guatémala, les légumes sont très bons, la viande est elle aussi très correcte, et en plus on nous sert une limonade faite maison avec des citrons de l'arbre se trouvant devant nous. Bref, un repas excellent, sur une sympathique terrasse. Nous reprenons alors notre travail pour aller jusqu'à ce deuxième projet, qui est à un petit quart d'heure de marche. En fait nous commencons par suivre la route, puis rapidement suivons les locaux à travers la forêt, pour arriver au lieu de leur projet. Tout d'abord, un premier élevage de poules, très semblable à celui de la personne précédente. Pas étonnant, à mon avis elle a du bénéficier du savoir faire de son amie. L'élevage est quand même plus petit, avec seulement une cinquantaine de poules. Encore quelques questions, puis nous suivons une autre personnes, marchons cinq minutes, et arrivons au lieu d'un troisième projet d'élevage de poules, semblable en tous points aux deux autres. La série de question passée, nous retournons vers la route. Nous devions encore éventuellement remonter à l'aldéa pour voir Rufino, un responsable de groupe à qui José a déjà accordé un nouveau prêt, mais après appel il n'est pas encore rentré chez lui, et ne rentrera que vers 17h alors qu'il est 15h30. Tant pis, nous n'allons pas attendre pour rien, et essayerons de le voir la prochaine fois. Nous attendons alors au bord de la route a l'ombre que passe un pick-up, mais il ne semble pas en venir. Heureusement, passent deux camions qui se proposent de nous emmener à Zacualpa. Ni de une, ni de deux, nous innovons un nouveau moyen de transport: le camion avec une grosse benne. Non, cette fois ci nous ne sommes pas à l'arrièr, mais bel et bien dans la cabine. Certes, a 4 la où il y a deux sièges, mais dans la cabine.D'ailleurs la benne à l'arrière semble bien pleine, ce qui fait que lorsque le chauffeur freine, tout d'abord on ralentit jusqu'a ce qu'on sente le contenu de la benne nous pousser. Enfin, peut être plus encore qu'avec le pick-up, tout tremble dans tous les sens, mais nous arrivons finalement à descendre à Zacualpa. Après un trajet retour durant lequel chacun en a profité un peu pour dormir, nous arrivons à Quiché où nous passons un peu de temps avec le jeune du cyber-café dont nous ne connaissons toujours pas le prénom et qui nous joue de la guitare. Nous allons finalement manger dans un café un hamburger pas trop mauvais, puis nous rentrons, et passons un peu de temps sur internet. La journée d'aujourd'hui a donc été longue et plutôt bien remplie. Demain, nous avons déjà décidé de faire une grasse matinée jusqu'à 8 - 9h, car nous n'avons, si tout se passe bien, que rendez-vous l'après-midi à Chiche pour récupérer nos premières sollicitudes.

Lundi 27 juillet : Uspantan

Ce lundi, Miguel doit partir à Santa Cruz del Quiché pour récupérer pour la caméra que sa femme lui apporte de la capitale, pour filmer la cérémonie précédant l'exhumation. Il part le matin vers 8 heures. Je ne pense pas le revoir avant 16 heures, William est un poil plus optimiste. On en profite pour se reposer, William et moi sommes un peu malades. On se mettra à la diète aujourd'hui. Au menu de la journée, gélules et Coca. Pas d'amélioration notable quand Miguel revient vers cinq heures. On a profité de ce repos pour donner quelques nouvelles à nos proches, rattraper notre retard du blog. On tente par ailleurs d'estimer le pourcentage des remboursements grâce à la somme qui se trouve sur le compte de Miguel (auquel on peut enfin accéder après des essais infructueux). Il est important qu'on sache quelle somme on a à notre disposition. Le trou a l'air assez important sur Uspantan. D'après Miguel, les nouvelles sont bonnes à Chicaman et Itxahuacan. A voir... Malgré tout, nous pourrions avoir à prêter près de 300 000 quetzals grâce au travail agressif de levée de fonds des 2007 au cours de l'année.
Une fois Miguel de retour, on retourne à la maison d'Ernesto où des groupes potentiels nous attendent. On présente l'association et le micro-crédit en insistant bien sur l'importance d'un projet réaliste et des petites sommes mises en jeu au départ. On leur fait aussi remarquer l'intérêt de groupes homogènes au niveau géographique. Les gens sont intéressés. On fait quelques malheureux en leur expliquant que, pour un premier prêt 4000 quetzals, c'est beaucoup. Mais il est vrai qu'il est quasi-nécessaire d'engager une telle somme si on veut ouvrir un magasin.
Comme des groupes de l'année passée sont présents, on en profite pour faire des évaluations. Pour les deux groupes, cela s'est bien passé. Ils ont pu rembourser mensuellement et leur niveau de vie s'est sensiblement amélioré (économie et revenus annuels). La réunion est interrompue par l'arrivée de hauts-parleurs aussi grands que moi qui vont peu à peu remplir la maison. A ce que m'explique Ernesto, une petite fête religieuse se prépare ici ce soir.
Comme la nuit commence à tomber (et que je regrette de ne pas avoir pris de pull), on nous sert du chocolat (avec de l'eau, ça a un goût douteux, surtout qu'il y a quelque chose non identifié qui flotte dans ma tasse). Marcos Urtis nous a rejoint entretemps. Un moment, William et moi pensions le nommer remplaçant de Fernando sur l'incitation de Miguel. Mais il habite à Ixtahuacan. Cela est bien trop foireux. On abandonne l'hypothèse.
La nuit est splendide. La dernière fois que j'avais vu autant d'étoiles, c'était lors d'un bivouac à Barcelonnette et j'avais bien trop froid pour contempler à mon aise le magnifique ciel étoilé. Il faut dire que la maison d'Ernesto, qui surplombe le village d'Uspantan, doit être à une altitude assez élevée, sans doute largement supérieure à 2000 mètres. Je me régale le nez en l'air.
William fait aux enfants des avions en papier. Je ne sais pas d'où il a sorti cette idée. Cela a un succès assez incroyable, à tel point qu'ils lui demandent comment les faire. Je dois avouer qu'ils se débrouillent plutôt pour les faire voler.
La soirée se termine avec la célébration. Les gens chantent, tapent dans les mains et gémissent. C'est une complainte triste et joyeuse à la fois. Nous nous joignons à eux pendant une petite heure. La maison est une gigantesque caisse de résonance avec les hauts-parleurs à moins de deux mètres de nos oreilles. Vers 22 heures, nous rentrons à pied sur Uspantan, accompagnés des bruits de la fête.

Dimanche 26 juillet : évaluation d'Uspantan

Nous nous levons vers 7 heures, histoire de prendre le temps de se préparer et petit-déjeuner. Nous sommes censés avoir rendez-vous vers 9 heures avec Fernando, le responsable des prêts faits sur la zone d'Uspantan. William et moi avons eu une nuit agitée, William parce qu'il était malade (même s'il ne veut pas le reconnaître sur le blog) et moi parce qu'il me réveillait. Bref, je vais petit-déjeuner avec Miguel pendant que William se prépare.
Ceci fait, Miguel, William et moi nous rendons tranquillement vers sa maison peu après 9 heures (au Guatemala, il ne sert pas à grand-chose d'être en avance). Il n'est pas là. Il y a deux chiens qui se reposent, un cochon qui grogne mais aucune trace de Fernando. Miguel part à sa recherche. Il s'avère qu'il était en train de boire une bière. Comme première impression, ce n'est pas top. On fait les présentations rapidement pour attaquer au mieux ce qui nous intéresse, à savoir la gestion des différents prêts et projets.
A ce moment-là, je me dis qu'il a l'occasion de montrer qu'il est un minimum sérieux. La veille avec Elizeth, cela s'était relativement bien passé et nous savions à peu près où il y avait eu quelques soucis. D'ailleurs, la situation qu'elle nous avait présentée n'était pas des plus exactes. En fait, il y avait un groupe qui n'avait pas remboursé du tout (la famille qui avait perdu sa première récolte) et un groupe qui avait des soucis pour rembourser.
Il s'avère que Fernando est encore pire qu'Elizeth. Il ne sait pas trop qui a remboursé. Il a des informations qu'il a notées dans un cahier, d'autres qu'il nous balance à la volée. A ce moment précis, cela commence à me gaver et je propose à William qu'on se barre de là et qu'on ne revienne que lorsqu'ils seront capables de nous présenter un bilan potable. Cela me fatigue qu'on me dise « oui, oui, tout s'est bien passé, on mérite d'avoir plus d'argent » alors qu'en fait, c'est plutôt « non, non, on a géré notre budget comme des chèvres, mais on veut quand même de nouveaux prêts ». J'ai vraiment envie de leur mettre un peu la pression.
Avec Fernando, on va voir un groupe qui a eu des soucis pour payer. Ils tiennent une « tienda », une petite boutique alimentaire. Ils n'ont pas payé le dernier mois (apparemment, ce n'est que le dernier, à vérifier) parce que l'un des membres du groupe habite trop loin et n'a pas apporté son écôt le mois dernier. Bien sûr, on nous donne « Promis, promis, vous aurez tout l'argent le 15 août ». Je m'efforce de leur expliquer calmement qu'on veut bien leur donner cette chance mais qu'on n'est pas des gros fruits non plus et que si jamais le 15, il n'y a pas d'argent et qu'ils demandent une semaine de délai supplémentaire, ils n'obtiendront pas le prêt. En ce qui leur concerne leur projet, à savoir augmenter leur fond de commerce de 500 Qz, il n'a pas si bien marché puisqu'ils n'ont pas réussi à augmenter leur revenu hebdomadaire. Finalement, avec William, on se demande si des prêts de 500 Qz pour l'augmentation d'un fonds de commerce sont vraiment pertinents.
On se rend ensuite dans une tienda qui se trouve de l'autre côté de la rue. Ce qui fait plaisir, c'est que la responsable du groupe (qui tient la tienda) nous montre les récépissés des dépôts. Tout y est. Première bonne nouvelle de la journée. On l'interroge sur le déroulement de son projet. Avec le même prêt de 500 Qz, elle a réussi à augmenter son revenu de 10%. Il faut croire qu'elle avait une meilleure façon de gérer son affaire que les précédents. Dans la même tienda, un autre groupe vient nous voir. Pour eux, il s'agissait d'augmenter leur fond de commerce également, dans la vente de maïs. Ce groupe a réussi à rembourser tous les mois. Nouvelle satisfaction. Je ne cède pas non plus à l'euphorie. Il y a 11 groupe à Uspantan. Sur trois groupes vus, on avait déjà un problème avec un groupe.
On se rend ensuite chez un cordonnier, Ernesto. Les mêmes questions reviennent. Combien gagne-t-il maintenant? Avant le prêt? Combien a-t-il économisé? Il n'est pas trop sûr des chiffres mais apparemment, il n'a eu aucun souci à rembourser, son prêt a servi à financer l'achat de matières premières et d'outils. En outre, il connait plusieurs personnes de son village qui sont intéressés.
La pluie nous coupe dans notre élan. On passe un peu de temps dans la minuscule boutique. William et moi regardons les ceintures. C'est rigolo, il fait même dans le « Nike ». On est plutôt intéressés, elles ont l'air de bonne facture. Hélas, elles sont à la taille guatémaltèque. Un vieil homme essaie de convaincre William d'acheter une ceinture. Il a une grosse boucle qu'il n'arrête de montrer à William. La ceinture ne va pas à William, elle est trop petite. Mais j'ai trouvé le vieux formidable. Finalement, William en commande une à Ernesto. J'attendrai.
William et moi espérions évaluer quelques groupes supplémentaires mais, apparemment, Fernando a mieux à faire. Le midi, Miguel et moi mangeons dans un comedor miteux. Le matin, j'avais voulu innover et manger ailleurs que dans le petit restaurant en bas de l'hôtel. On a fini par petit-déjeuner dans un comedor du marché. Je dois avouer que c'était plutôt sordide. Il y avait des chiens qui trainaient partout, c'était mal éclairé, la fumée des poêles piquaient légèrement les yeux. Mais pour moins de vingt quetzals pour les deux, on a bien mangé.
Après manger, on est partis avec Ernesto dans son village. On a utilisé pour la prmière fois les pick-up. A l'arrière, se sont entassés près d'une quinzaine de personnes qui se cramponnaient à ce qu'ils avaient à portée. Pour 15 Qz, on a monté une pente qui nous a pris près de trois quarts d'heure à descendre. On est finalement arrivés sous une forte pluie chez Ernesto. L'homme s'en sort plutôt bien. Un grand champ de maïs. Une nouvelle pièce en construction dans maison déjà assez vaste par rapport à la moyenne. On a vu sa femme qui était elle-même responsable d'un groupe sur Uspantan. On en profite pour l'évaluer. Tout s'est bien passé. Ils ont pu rembourser à temps.
On passe un peu de temps à discuter. On finit par rentrer à pied vers 17h00. William n'est pas encore au mieux. Miguel et moi allons manger dans un restaurant pas trop loin de l'hôtel. Je ne me sentais pas dans une forme olympique. Avant de me coucher, la sentence tombe : j'aurais du éviter de manger au marché.

Mercredi 29 Juillet

Nous nous levons a 7h45, et je profite du confort de l'hotel pour me raser. En passant, nous avions profité de ce même confort la veille, pour de longues, tres longues douches, dont nous ne sommes pas trop fiers. Puis, après une petite attente de William qui semble s'être bien accomodé de l'heure guatemaltèque, nous descendons prendre notre petit-déjeuner dans le restaurant de l'hotel, toujours autant europeen pour nous, contrairement à Christophe et William qui semblent apprécier leur petit-déjeuner au frijoles et oeufs. Nous avions rendez vous a 8h30 sur le parque, mais il est déjà 8h45. Bon, le temps de remonter, ranger le sac, rendre les clefs, nous rescendons a 8h58. Tiens, Miguel est encore la ? Parfait, nous nous rendons avec lui au parque, et marchons jusqu'au lieu de l'exhumation. La bas nous assistons en fait a une sorte de discours, suivi par une messe pour les victimes et leurs proches. Nous en profitons pour discuter un peu plus avec une américaine des "Brigades Internacionales de la Paz", qui semble un peu plus bavarde que son homologue suisse, et non moins curieuse. Enfin, elle nous explique ce qui est censé se passer, leur role dans tout ca. J'apprends qu'en fait elle a déjà eu ce rôle de médiation dans trois ou quatres autres pays, le Nicaragua, le Mexique, ... Et elle compte rentrer aux Etats-Unis pour finir des études en économie de l'agriculture. Je suis très impresionné par tant d'engagement, elle doit au moins pouvoir se dire qu'elle a fait quelque chose de sa vie. Enfin, après la cérémonie commence le vrai travail, à la pelle et la pioche, ou les personnes commencent à creuser un carré bien défini, de la taille d'un cercueil à peu près. Nous attendons 2-3h sous le soleil qui tape vraiment très fort dans ce pays. Puis, après avoir creusé un premier trou assez grand - les guatemaltèques rentraient dedans en hauteur - et un second non moins profond, nous repartons du site pour Uspantan, dommage qu'ils n'aient rien pu trouver. Nous nous arretons en route dans un restaurante fort sympathique ou nous mangeons encore quelque chose de nouveau: des tacos pour Rémi, et des burritos pour Chirstophe, William et moi. Le temps de rentrer a l'hotel pour reprendre nos affaires, nous prenons un minibus vers 14h30 - malheureusement il n'y a pas de grand bus. Sur la route, nous profitons encore du paysage, bien que le voyage fut plus mouvementé à cause de la petitesse de notre véhicule. Mais cette fois ci, j'ai mon appareil photo sous la main. Arrivés a Quiché, nous rentrons dans notre café et retrouvons Jean-Baptiste, arrivé la veille a Guatemala. Après la nécéssaire très longue discution sur son voyage et autre, nous allons manger dans un petit café se trouvant du coté opposé au centre, ou l'ambiance est très francaise, et où nous mangeons des crèpes. Certes pas très local, mais bon quand même. Puis nous rentrons a 20h32 au café, nous avions rendez-vous avec José à 20h30. Nous attendons un peu, nous occupant sur Internet, puis José appelle. Il est passé a 20h30. Pour une fois qu'il est a l'heure... Enfin, il repasse au café à 22h, et nous faisons un peu le point sur les rendez-vous prochains dans les aldéas, et des grandes lignes théoriques que nous voulons que XMF suive. Le lendemain, nous avons rendez-vous tôt, très tôt - 9h - à Zacualpa, qui est à 2 heures de route. La réunion se termine assez tardivement, mais demain Lucia vient à 7h30 nous prendre.

Mardi 28 Juillet

Malgré un jour de retard, car nous avons dormi a Uspantan, je vais essayer de vous retransmettre ce dont je me rappelle de ce jour, exercice ô combien difficile pour moi.

De ce que je me rappelle, nous nous sommes levés vers 8h, pour être a peut près a l'heure pour notre rendez-vous de 9h avec Lucia pour aller a l'aldéa de Santa-Cruz. Comme a notre habitude, direction "el parque" - la place centrale - pour le café "San Miguel". Qui est, aujourd'hui encore, fermé. Deux jours de suite ? Ca nous étonne un peu, mais nous repartons pour la même panaderia que la veille, en changeant a peine notre menu. Et, comme la veille, nous sommes donc prêts largement en avance. Nous attendons donc Lucia, puis partons avec elle pour retrouver une responsable de groupe, Ana Isabel, qui travaille dans une panaderia - une autre - non loin d'ici pour aller avec elle a l'aldéa Chisiguan qui ne se trouve pas très loin de Quiché, si bien qu'on peut même y aller en bus directement. Arrivés là-bas, nous ne sommes que nous trois, et trois autres personnes locales qui prennent part a notre réunion, en commité un peu trop restreint. En fait pas grand monde n'a pu venir pour deux raisons, la première étant que beaucoup de personnes - surtout les hommes apparement - travaillent le matin. Je pense en effet que vu la proximité avec la ville, beaucoup de personnes doivent travailler sur Quiché même, contrairement aux autres aldéas reculées ou les personnes travaillent à leur propre compte. Soit. La deuxième raison nous étonne beaucoup plus: apparement un de deux groupes ayant emprunté l'an dernier ne semble plus interressé par nos prêts cette année. L'explication d'Ana Isabel est assez floue a ce sujet: a ce qui parrait ils n'ont plus le temps. Plus le temps pour un projet professionnel ? Bien... Nous faisons donc notre discours désormais presque bien rodé a ces trois seules personnes, dont une est une nouvelle d'ailleurs. Après, nous demandons a voir les projets de l'an dernier. Le mari d'une personne ayant fait un prêt l'an dernier nous emmène chez lui pour nous montrer un métier à tisser. Avec l'argent de l'an dernier ils ont apparement changé quelques parties de la machine, et acheté des nouvelles bobines de fil, pour avoir plus de couleurs. Nous demandons alors à nous faire expliquer le fonctionnement d'une telle machine, puisqu'aucun de nous deux ne sait vraiment au fond comment ca marche. La personne nous fait s'execute alors, nous faisant entrevoir la douce danse qui produit les habits traditionnels d'ici, ou plutot uniquement les robes et nappes. Un fonctionnement, vous l'avez donc compris, très impressionnant pour nous deux, tellement cela semble se faire de manière naturelle pour eux, et tellement le tissu produit est rempli de traditions. Enfin, nous remercions grandfement la personne, et partons voir un deuxième projet d'une femme qui a investi dans les poules l'an dernier. Apparement elle n'a pas eu de problèmes particuliers, même si ce projet ne représente qu'un petit revenu, 800 QTZ par an. Mais bon, elle préfère ne pas plus travailler, cela lui suffit, et s'occupe plutot des enfants de l'aldéa. Mais si l'année prochaine on lui donne un prêt plus gros de 2000 QTZ par exemple - nous avons donné ici comme maximum 2500 QTZ pour les deuxièmes prêts, puisque les premiers ont étés de 1000 a 1500 QTZ. - elle voudra s'acheter un métier a tisser, et de quoi tisser. Elle nous dit que la machine coute 1500 QTZ, comme quoi nos prêts semblent bien dimensionnés. Enfin, nous repartons pour Quiché, nous rendons a l'Internet Café et preparons nos affaires.
Car cette après-midi nous allons faire le voyage vers Uspantan, pour non seulement retrouver William et Christophe pour qu'on puisse se mettre au courant de ce qui se passe chez chacun, mais en plus nous allons demain à une exhumation dont Miguel est l'un des instigateurs. Nous avons pris un repas avant tout cela au Comedor Dennis, que nous avons déjà répertorié comme "bon, pas cher, mais assiette pas enorme non plus". Car j'avais oublié de vous mentionner le jus de papaye qui nous avait été offert par Ana Isabel chez elle - elle veut justement faire un projet l'an prochain pour vendre ce truc - qui m'a un peu retourné l'estomac, et dont je pense avoir fait l'unique expérience dans ma vie. Nous partons pour le terminal de bus de Quiché, et le bus part vers 14h30. S'en suit alors un long voyage de 3h30 pour arriver a Uspantan. Je trouve la métaphore de "TGV des routes guatemalèque" très adapté aux grands bus du Guatemala. Tout d'abord, a cause de sa vitesse, bien sur, mais pas seulement. En effet, les occupations des locaux dans le bus sont les mêmes que dans le TGV en France: les gens passent leur temps a dormir. Nous, au contraire, nous adonnons a mon activitée préféré du TGV : regarder par la fenêtre. Et ici, le spectacle n'est pas decevant. Autant Quiché est quand même dans une zone ou il y a quelques collines, autant pour arriver a Uspantan il faut franchir deux barres montagneuses. Les paysages sont donc magnifiques, vraiment incroyables. Si bien qu'en en discutant le soir avec Rémi, nous nous rendons compte que pour une fois, le voyage est quelque chose qui va nous marquer, tant il fut beau.
A notre arrivée a Uspantan, nous telephonons a Christophe et William pour obtenir le nom et la direction de leur hotel, le "Don Gabriel", a deux pas du "parque" de Uspantan. Quelle ne fut pas notre surprise d'entree dans ce palace de luxe, comparé a la rusticité de notre café. Chrisophe et William n'ont pas idée de la vie de luxe qu'ils vivent - et qu'ils paient - a Uspantan. Après une discussion nécéssaire avec eux, nous rejoignons Miguel sur la terrasse de l'hotel, ou nous rencontrons toutes les personnes présentes pour l'exhumation de demain. Non seulement Miguel, donc, mais aussi trois ou quatres autres personnes anthropologues qui seront la pour identifier les restes humains, trois ou quatres autres personnes de Concodig, et deux autres femmes qui ne sont manifestement pas natives d'ici. Elles travaillent toutes deux pour les "Brigades Internacionales de la Paz", et sont la pour verifier que l'exhumation se passera bien, c'est a dire que le droit humain d'enqueter et de donner un enterrement digne aux victimes est respecté. Enfin, cette petite réunion se termine, et nous allons manger avec Christophe et William dans un Restaurante qui nous permet, pour une fois, un peu plus de choix que les comedors de Quiché. Nous nous couchons après avoir profité des quelques démos de jeux , pitoyables certes, mais présents sur le nouvel ordinateur portable de l'association.

Lundi 27 juillet

Comme prévu, nous nous levons a 7h45, pour cette fois pouvoir arriver a 9h pile au Café. En fait, l'un des jeunes qui tient le café nous réveille un peu plus tôt. Pas grave, nous attendons que le réveil sonne. Presque comme a notre habitude, nous nous dirigeons vers notre petite panaderia / pasteleria de la place centrale. Mais malheureusement elle est fermée aujourd'hui. Tant pis, nous essayons d'en trouver une autre avec de quoi s'assoir, mais tournons un peu en vain dans la ville. Finalement, nous optons pour acheter notre petit déjeuner dans une panaderia, puis retournons chez nous pour prendre le petit-déjeuner. En plus, sans thé et chocolat, le petit-déjeuner atteind des prix ridicules... Enfin, nous sommes prêts largement à l'heure - 7h45 - et nous attendons Lucia: Elle n'arrivera bien sur qu'a 9h15, et nous prenons ensuite avec elle le bus pour Chinique. Elle semble pas bien bavarde, mais en attendant notre deuxieme chauffeur qui doit nous emmener de la station essence de Chinique à l'aldéa Tapesquillo 1 elle commence enfin a un peu nous parler. Bien. Puis nous embarquons a bord du pickup, seulement 30 minutes en retard par rapport a l'horaire prévu, pour une longue, très longue route sur un chemin de terre en très mauvais état. Galant comme nous sommes, nous avions laissé Lucia s'installer dans la cabine, et nous nous sommes installés a l'arrière. Ok, ca bouge pas mal, c'est vraiment pas confortable assis, debout non plus, mais bon, je trouve ca marrant au moins de se prendre pour des soit-disants aventurier, et puis surtout nous pouvons pleinement profiter du paysage. Et quel paysage, nous passons pendant une demie-heure a travers montées en tout genre, mais nous appercevons que notre vision s'étend de plus en plus loin, au dela des montagnes voisines. Arrivée a l'aldéa Tapesquillo 1, on se sent vraiment être a un bout du monde, ne voyant pratiquement autour de soi que des montagnes remplies de forêts. Enfin, nous ne sommes pas la que pour le paysage. Les deux groupes de l'an passé nous attendent déjà à la maison de la personne qui nous a emmené. Nous commencons donc après peu de temps seulement la réunion, car en fait il manque une personne mais qui ne viendra pas. Réunion qui commence assez bizarrement, nous sommes tour a tour applaudis pour bien vouloir aller chez eux. Ca ressemblerait presque à une réunion des alcooliques anonymes... Mais lorsque la parole nous est donnée, et après une courte présentation, Rémi commence comme la dernière fois par demander a chacun de se présenter en donnant son prénom. Forcément, ca fait un peu rire tout le monde de se présenter comme ca, mais au fond c'est peut etre pas une mauvaise chose de leur montrer qu'ils ne sont pas forcement un projet pour nous. Et puis ca permet surtout de savoir si tout ceux à qui nous avons prêter l'an dernier sont la. La suite est la même qu'a Chiche, dans la présentation toujours bien menée par Rémi: Questions sur l'an dernier, les projets, ..., puis description des sollicitudes de cette année, en expliquant bien chacune des questions. La seule réelle surprise que nous avons eu est d'avoir entendu Lucia, d'habitude si peu bavarde, traduire un gros morceau de notre discours - ou plutôt de celui de Rémi - pour expliquer a ceux qui ne parlent pas espagnol, ou pas le notre tout du moins. Enfin, avant de repartir nous voulons visiter des réalisations de l'an passé, mais on nous explique que le bétail qui a été acheté est trop loin pour qu'on aille le voir. Tant pis. Nous repartons dans le même pickup qu'à l'aller. En chemin, plusieurs personnes nous rejoignent a l'arrière pour aller jusqu'a Chinique. Bien entendu, ils nous demandent d'ou on vient, et lorsqu'on leur répond "Francia", ils nous répondent deux choses: la première chose est "ah, las mujeres", et la seconde, peut-être plus étonnante "La vuelta de Francia". Comme quoi, même a un bout du monde, la France jouit d'une certaine notoriété. Notez tout de mème que ce voyage de rêve en pickup nous a quand meme couté la bagatelle de 100 QTZ aller-retour. En 5 voyage, le responsable a réunit la même somme que notre prêt de l'an dernier...
45 Minutes de Bus après, vers 14h30 nous arrivons a Quiché. Nous cherchons quelque part d'un peu différent pour manger, car notre connaissance des comedors est tres limitée, et il ne semble pas y en avoir tant que ca... Nous mangeons dans un equivalent de "Pollo Campero", qui a l'avantage d'être un peu plus "local" que la pizza. Mais cette après-midi nous n'avons pas tellement envie de la passer enfermé au café à ne rien faire. Rémi me propose donc d'aller visiter les ruines d'Utatlan, situées non loin d'ici. Pour cela, après avoir demandé au jeune du café qui semble assez sympa en fait, nous nous rendons sur la place centrale pour prendre le bus. Mais il n'est apparament pas la. Après un petit temps d'attente, nous décidons d'y aller en innovant un nouveau système de transport: le Tuk-Tuk. Il s'agit assez simplement d'un espece de pousse-pousse vélo motorisé. En fait j'ai appris il y a quelques jour que ce transport existe aussi de l'autre coté de la planête, en inde, et qu'il est nommé Rickshaw la-bas. C'est exactement la même chose qu'ici, sauf qu'en inde ils sont jaune et noir, et ici rouge et blanc. Comme quoi la misère fait partager les choses très loin parfois. Tout cela pour dire qu'après un petit tour en Tuk-Tuk, pour 25 QTZ, ce qui me semble assez raisonnable bien que certainement trop élevé, nous arrivons aux ruines de K'umharkaaj - nom local d'Utatlan. Après avoir payé notre entrée au site 30 QTZ par personne, ce qui est je trouve vraiment abusé quand on considère les prix ici, nous faisons un petit tour du site. Assez étonnant, apparement ils n'ont pas voulu faire de fouilles archéologiques ici, pour une raison ignorée, mais nous voyons bien en nous placant au centre d'une grande place consitituée d'une grande dalle que les petites montagnes tout autour n'ont rien de naturel. Mais rien, ou pas grand chose, n'est a jour. Tant pis, nous montons en haut d'une de ces montagnes pour y admirer la vue, et notre impression n'est que renforcée. Nous en profitons pour nous asseoir un peu, et profiter du soleil tout en se reposant un peu. Peut être que ce que nous apprécions le plus là bas est le calme: en effet, toute la journée la ville est toujours remplie de bruits, de personnes qui braillent à l'arrêt de bus, de cloches qui sonnent lorsque passent les vendeurs de glaces, de musique locale quand la tienda en face est ouverte, bref, on n'est jamais vraiment au calme. Ici, en haut de notre petite montagne ou nous admirons le paysage au loin et les ruines enfouies devant nous, on entend au contraire seulement de temps en temps les oiseaux, et sinon, au loin, vraiment très loin, le bruit des moteurs. Malheureusement, on ne peut pas rester la toute notre vie, donc nous poursuivons notre tour, pour trouver une grotte / tunnel creusé dans lequel Rémi s'aventure. L'entrée ressemblerait presque a celle du "temple maudit" d'Indiana Jones. Enfin, nous retournons a pied puis en bus a Quiché.
Après une petite heure ou nous en profitons pour lire les messages envoyés par Christophe et William, nous partons manger toujours dans le même comedor de la place centrale, car nous manquons cruellement d'adresses. En rentrant, nous réalisons que nous avons encore pas mal de travail a faire: vérifier le compte de José pour voir si les paiements ont bien étés effectués ce mois ci, faire 200 photocopies de sollicitudes dont une bonne partie pour Christophe et William, faire nos propres comptes personnels, et enfin ecrire le blog. Nos comptes sont relativement vite fait, puis les 200 photocopies sont réalisées, après un assez long travail d'impression pour la photocopieuse - 2 * 200 pages - et un assez long travail a la chaine d'agraffage pour notre part - l'un mettant la deuxieme page après la première, et le second agraffant le tout. J'en profite pour demander a l'un des fils de José qui s'occupe aussi du café s'il est possible de louer des velos dans ce coin, idée que nous avions eu lors de notre retour en partie a pied de cette après-midi, mais apparement ca n'existe pas ici, un vélo ca s'achète et se vend. Petite parenthese, ils louent quand même des téléphones fixes satellitaires à tous les coins de rue ici. Mais des vélos pour les très rares touristes, non.
Enfin, nous allons bientôt nous coucher. Demain nous retrouverons Lucia ici vers 9h pour aller voir les deux groupes de Santa-Cruz, via une responsable de groupe qui travaille dans une panaderia non loin d'ici. Et l'après midi nous faisons mes valises - Rémi n'a toujours pas de nouvelles des siennes - et partons pour Uspantan, ou nous allons de nouveau gouter au charme et au confort, rare mais cher, d'une chambre d'hotel.

Visite de Chicaman

Samedi matin, départ à 6h30 pour Chicaman. 2 heures et demi de minibus nous attendent pour arriver à San Miguel Esperanza de Uspantan, puis une petite demi-heure pour Chicaman. Nous nous sommes installées dans un hôtel non loin du marché où l’on avait des chambres avec des fenêtres et cela pour deux fois moins cher. Nous nous sommes déchargés des bagages superflus pour finalement n’emmener qu’un gros sac à dos et la mallette de l’ordinateur.
Nous avons ensuite petit-déjeuner à côté de l’hôtel. Nouvelle demi-heure de souffrance dans le mini-bus pour atteindre Chicaman. Nous y faisons la connaissance d’Eliseth Us, jeune femme très dynamique, et de 5 des 6 responsables de groupes (le dernier était au travail à l’heure de notre réunion). Eliseth semble avoir très bien géré sa zone cette année, 5 des 6 groupes ont pu rembourser tous les mois, un des groupes a eu un mois de retard mais aura tout remboursé à la fin de l’année. Cette année 4 des 6 groupes pensent demander un nouveau prêt, et deux nouveaux groupes se rajouteraient.
Nous avons ensuite mangé dans un « restaurante » avec Miguel et Eliseth. Enfin, manger est un bien grand mot, puisque je n’ai mangé en tout et pour tout qu’un bol de soupe avec du thé. Je ne le savais pas encore mais ce serait mon dernier repas avant longtemps. Eliseth, Miguel et Christophe ont eux montré un bel appétit et se sont faits une escalope milanaise en sus de la soupe. Pas vraiment typique du pays comme plat, mais elles avaient vraiment l’air bonnes. Nous avons ensuite visité 2 des 6 projets. Comme je n'etais pas tres en forme, Christophe s’est improvisé porte-bagages. Nous avons pris un tuc-tuc pour faire les visites. Ces machines ont une puissance assez variable. Au beau milieu d’une pente assez sévère, le conducteur s’est mis à progresser en mode « peau de phoque », en progressant par lacets pour réduire l’importance de la pente. Cela n’a pas suffi. Il a calé. Nous avons dû descendre pour qu’il redémarre enfin… avec Christophe, qui avait décidé qu’il était bien mieux là-dedans qu’à marcher. Nous avons finalement rejoint la machine en haut de la côte et quelques instants, nous avons pu commencer nos visites.
Le premier groupe fut le groupe de Francisco Us Cal. Ils avaient sollicité des prêts pour planter tomates et haricots. Il devait normalement y avoir deux récoltes par an, mais malheureusement la neige a tué les plants de l’hiver. Pour les semences de printemps, ils ont abandonné les tomates et sont passés aux haricots uniquement. Cette récolte devrait leur rapporter au total 3500 Q, de quoi leur laisser un bilan positif sur cette année malgré leur perte de 50% en hiver. On a pris des photos pour la postérité. Après avoir risqué furtivement notre vie en passant sous des clôtures en barbelé à la taille guatémaltèque, on s’est rendus voir le deuxième groupe. Dans celui-ci, nous avons rencontré une femme qui avait acheté cinq chèvres pour 1000 Q ; deux d’entre elles sont mortes, elle a revendu les trois autres pour 300 Q chacune, et a réinvesti 650 Q dans une machine à coudre que Miguel a adorée (Christophe le soupçonne de préparer sa reconversion après le CONCODIG). En tout cas, grâce aux vêtements qu’elle confectionne, elle gagne désormais 150 Q par semaine, alors qu’auparavant elle n’avait aucune source de revenu, son mari étant décédé. Dans ces deux cas, malgré un gros imprévu (perte de 50% des récoltes, mort de 2 des 5 chèvres), les bénéficiaires des prêts tirent toutefois un bilan très positif de leur prêt. La dernière personne que nous avons rencontrée (et qui était par ailleurs le responsable du groupe) est devenue charpentier grâce au prêt (à savoir des outils de menuiserie), et il peut aujourd’hui payer les études de ses enfants, l’eau et l’électricité. Il nous a montré le genre de meubles qu’il confectionnait : des chaises, des tables voire des malles. Nous avons été forcés de différer notre départ à cause de la pluie.
D’ailleurs, à de multiples reprises, des pluies diluviennes nous ont interrompus dans nos visites. Au Guatemala, nous sommes en pleine saison des pluies et il est fréquent, surtout dans les montagnes, qu’il pleuve de façon violente pendant une durée variable pouvant aller de quelques minutes à plusieurs heures. Cela peut expliquer la végétation assez luxuriante de la région. Nous irons visiter les autres groupes de Chicaman mardi à Xicahuic, une zone un peu plus éloignée.
Lors de la réunion avec les responsables des groupes, nous avons également fait la connaissance de Silverio, qui représentait son village de Cubulco, et qui était très intéressé par notre projet. Miguel et lui ont eu une discussion passionnée à ce propos. Nous irons visiter son village jeudi et vendredi.
La pluie s’est enfin arrêtée et nous sommes repartis. Nous avons donné les sollicitudes à Eliseth qui les distribuera à Chicaman. Nous espérons les récupérer d’ici quelques jours, à l’occasion du passage dans le village de Cubulco. Ce délai de 5 jours est en fait plutôt court et nous devrons sans doute passer un peu de temps sur Chicaman pour les aider à finir de remplir les formulaires. Nous avons quitté Elizeth pour retourner sur Uspantan. Le voyage ne m’a toujours pas réussi. Je vais sans doute devoir subir une diète prolongée. J’ai laissé Christophe et Miguel aller manger et je me suis couché tôt. Demain, nous irons nous confronter au cas « Uspantan ».

Retour sur notre première semaine au Guatemala

- le dimanche 26 juillet 2009

Cela fait maintenant une semaine que j’ai atterri au Guatemala pour faire de la micro-finance. Je ne vais pas revenir sur les quelques jours que William et moi avons passé à Guatemala City, mais parler de ce que nous avons pu vivre dans le Quiché. Du fait de mon accès assez erratique que j’ai aux connexions Internet, je ne peux pas comme Mathieu tenir un journal régulier.
Nous avons commencé notre tournée vendredi dernier dans un petit village près de Chichicastanengo. Le voyage entre la capitale et Chichicastanengo a lui-même été assez épique. Nous sommes partis en bus avec Anjelika -la responsable de ce village- et son bébé. Le conducteur du bus a conduit de façon étonnamment violente mais le bébé a été étonnamment calme. Les Guatémaltèques sont des conducteurs assez fous, du moins à ce que j’ai pu en voir avec les conducteurs de bus, de taxi et le fils de Miguel. Ce conducteur n’a pas dérogé à la règle. Il faut croire qu’il existe une sorte de jeu pour les conducteurs guatémaltèques où on marque des points avec des bonus si il s’agit d’un poids lourd ou que le dépassement est effectué avec une visibilité presque nulle (j’ai noté une certaine préférence pour les dépassements à l’approche du sommet d’une côte…). Bref, le conducteur s’amusait comme un petit fou et a marqué des tonnes de points. J’avoue que j’ai surtout commencé à m’inquiéter quand il s’est mis à pleuvoir et à faire nuit (plus ou moins en même temps en plus) et que le conducteur n’a pas vraiment modifié sa conduite. Je ne vais vous embêter qu’avec deux autres points qui m’ont marqué de ce voyage. D’abord, comme Mathieu et Rémi ont du le remarquer, il y a souvent un nombre assez conséquent de vendeurs qui passent. Nous avons eu affaire à un véritable petit phénomène qui nous a parlé des méfaits de l’American Way of Life avec une verve formidable pendant près d’une demi-heure. Son discours a apparemment fasciné William. J’avoue que je n’y comprenais pas grand-chose mais il avait de temps à autre un petit air lubrique qui me faisait sourire. En fait, il voulait nous vendre du « Poder Sexual » qui devait garantir (c’était une de ses multiples vertus) une demi-heure d’ébats intenses. Le deuxième fait marquant de ce voyage a été notre arrivée un peu précipitée dans la pluie et la nuit où nous avons oublié nos tapis de sol et mon sac de couchage, restés dans le bus, et avons failli oublier un de mes bagages sur le toit qu’on a obtenu in extremis en criant après le bus qui repartait. Après cela, nous avons dormi dans l’hôtel devant lequel le bus s’était arrêté après un bon repas. Tout cela pour la somme pas si modique de 400 Qz. Je n’avais pas assez d’argent pour payer les repas et les chambres (jusqu’à présent je joue au porte-monnaie pour William qui ne retire pour le moment pas d¨argent).
Le lendemain matin, nous sommes partis tôt avec Anjelika pour retirer de l’argent à Chichi. On s’est fait transporter par un van pour quelques quetzals. A Chichi, j’ai mis près de dix minutes pour retirer quelques malheureux deux mille quetzals. Apparemment, ma superbe Visa toute récente et aux dires de la BNP « internationale » ne marchait pas. Heureusement que la Mastercard que j’avais marchait, sinon je me serais retrouvé à sec (et William aussi par la même occasion). On a fini par aller récupérer William, payer la note et partir prendre un petit déjeuner pour une trentaine de quetzals à Chichi. Certes, il était copieux mais, selon Anjelika, Chichi est assez touristique, ce qui peut expliquer cette inflation.
Je voudrais d’ailleurs revenir sur le prix de la nourriture ici. Il est vrai que si l’on fait la conversion en euros et qu’on compare à la France, tout est carrément bon marché ici. Néanmoins, en ramenant les prix au revenu moyen du Guatémaltèque (je l’estime au mieux à 3000 quetzals mensuels), on se retrouve dans les fourchettes françaises. Mais d’accord, pour les blancs plein d’oseille que nous sommes, ce n’est pas cher. Pour les Guatémaltèques, ce n’est pas si sûr.
Bref, nous nous sommes rendus en « tuc-tuc » dans le village où nous devions présenter notre association. Je dois avouer que le conducteur a conduit en virtuose (ou comme un taré, c’est selon le point de vue) sur les chemins défoncés qui nous menaient au village. Il s’est d’ailleurs avéré qu’il s’agissait du village natal d’Anjelika. La réunion devait commencer vers neuf heures et demie. Tout le monde n’était pas là quand nous sommes arrivés avec un petit quart d’heure de retard (soit à l’heure au rythme d’ici). J’ai proposé qu’on aille se balader un peu mais les chaussures à semelle lisse de William n’étaient pas adaptées pour les sentiers escarpés sur lesquels Anjelika nous menait. J’aurais bien aimé pousser un peu plus loin la balade car les paysages étaient grandioses (comme souvent dans cette partie du Guatemala). Un homme du village qui nous accompagnait m’a expliqué que s’étaient déroulées un peu plus en contrebas quelques prises d’arme durant la guerre civile qui avait eu lieu au Guatemala quelques années auparavant. Les chaussures menaçant de faire dégringoler ce dernier, on est rentrés au village où nous avons commencé la réunion une demi-heure plus tard. William (surtout) et moi (un peu) avons présenté le projet en quelques phrases qu’Anjelika traduisait pour le reste du groupe qui ne parlait pas très bien l’espagnol.
Ceux-ci se sont montrés enthousiasmés par les possibilités qu’offraient nos prêts et ont voulu savoir si leurs projets étaient compatibles. Nous avions bien insistés sur le fait que leurs projets se devaient d’être réalistes et qu’ils devaient bien prendre conscience de tous els risques qu’incluaient les achats d’animaux. Nous avons ensuite enchaîné avec les sollicitudes que nous avons distribuées. Anjelika, William et moi les avons ensuite aidés à remplir les formulaires. Enfin, Anjelika a accompli une grosse part du travail en s’occupant des personnes du village qui ne savaient pas parler l’espagnol. De notre côté, nous avons aidé les gens qui parlaient mais ne savaient pas (ou peu) écrire. Quatre heures ont vite passé, entrecoupées par un repas que nous a offert le village. J’ai fait ma première rencontre gustative avec le chili local. Cela brûle un peu quand on prend de trop grosses portions. Vers quinze heures nous sommes repartis avec quinze formulaires bien remplis et plutôt contents que cela se soit bien passé. On était particulièrement satisfait du comportement d’Anjelika qui nous a parus sérieuse et motivée. Aucune sollicitude ne nous a parus irréfléchie mais témoignait au contraire d’une volonté de monter un projet sur une année complète. C’est d’ailleurs le point sur lequel on aime insister avec William. Vous gagnez de l’argent avec le projet initial. Soit. Mais que pouvez-vous en faire par la suite ? Il ne s’agit pas de faire un projet qui finalement va s’achever au bout de six mois mais, au contraire, de réinvestir l’argent gagné et avoir une vision à plus long terme. Cela, les gens de ce village l’avaient apparemment bien compris.
Nous sommes ensuite repartis sur Santa Cruz en van. J’ai mis quelques instants avant de me rendre compte que l’enfant d’Anjelika était resté au village. Une fois à Santa Cruz, Anjelika nous a laissé dans un hôtel près du terminal de bus puis est reparti récupérer son enfant avant de rejoindre la capitale. On s’est installés dans notre chambre sans fenêtre à 140 Qz la nuit. On venait de sortir du dit « Hôtel du Terminal » lorsqu’on a entendu des voix familières nous héler. Miguel, Rémi et Mathieu venaient de nous rejoindre. La suite, vous la connaissez. Rémi et Mathieu se sont installés dans le cybercafé et nous les avons laissés après avoir imprimé la dernière mouture des sollicitudes. William et moi sommes finalement rentrés à l’hôtel. Chicaman nous attendait le lendemain.

Dimanche 26 Juillet

Levé tardif ce matin, 8h, car le café ouvre à 8h, heure guatemaltèque. Bien, nous nous levons puis nous dirigeons vers la meme panaderia que hier, qui nous avait bien convenu, et qui nous permet de limiter le caractere extra-ordinaire du petit-dejeuner. Nous rentrons vers 9h10 au café, car nous avions rendez-vous avec José a 9h pour une réunion afin de mettre un peu les choses au point. Bien, comme prévu, José n'arrive qu'a 9h45 - 10h. Nous avons alors discuté pendant pas moins de 3h de différentes choses. Tout d'abord, ce qui semble le plus important pour l'instant, le planning de la semaine a venir. Semaine bien chargée: Dès demain nous irons a Chinique pour rencontrer les deux groupes et faire la meme chose qu'à Chiche, puis Mardi matin nous irons voir les deux groupes de Santa Cruz del Quiché le matin, afin de pouvoir faire dans l'après-midi le trajet jusqu'à Uspantan, car mercredi nous allons a l'exhumation avec Miguel. D'ailleurs c'est très bien que nous rencontrerons Christophe et William, car nous avons enormement de choses a clarifier entre nous. Bref, Jeudi nous irons sur Zacualpa pour voir une partie des 6 groupes, pour finir le Vendredi matin, puis rentrer et en chemin s'arreter a Chiche pour - si tout se passe bien - récuperer nos premières solicitudes remplies. Tout ca en prévoyant l'arrivée de Jean-Baptiste, qui devra malheureusement faire sans nous a son arrivée a Guatemala.Programme plutot chargé, donc.
Puis nous discutons des différents mouvements sur le compte de José. En fait, les deux sommes qui nous semblaient bizarres sont vite expliquées: tout d'abord José a fait récemment un pret a Joaquin de 10 000 QTZ. Apres explications, nous devrions recuperer assez rapidement cet argent, car il nous est necessaire pour faire les prets dans la zone Sud, mais il n'a été prêté que pendant un mois à Joaquin. Puis, le deuxieme trou de 10 000 QTZ est en fait le salaire de l'employé du CCPC. Bon, ca fait tout de suite moins d'argent pour prêter tout ca, et nous nous rendons compte que ca coute cher d'avoir quelqu'un sur place. Cependant, Rémi explique que nous sommes toujours disposés a embaucher une personne qui s'occuperait a temps plein de notre projet, personne que nous payerons 4 000 QTZ par mois, avec la condition d'avoir 100% comme taux de remboursement, ou sinon des explications claires, précises et limpides, le tout le plus rapidement possible. José semble d'accord avec nous. Puis nous lui expliquons aussi notre envie de créer une association ici, mais il nous apprend qu'il y a en fait une multitudes de formes légales d'associations, et qu' il nous faut bien reflechir a ce que l'on veut vraiment, qu'il n'est pas obligatoire de créer forcement une association a but non lucratif, qui sera très longue a construire. Nous ne pouvons qu'acquiscer avec lui, et lui expliquons que Miguel nous proposait de monter une coopérative en lien avec CONCODIG, mais que nous voulions de l'indépendance tant au niveau du CCPC que de CONCODIG. Enfin, nous nous donnons rendez-vous dans une semaine pour une réunion de la même sorte. Durant la réunion, il a cependant appelé Joaquin, lui demandant de passer ici pour discuter de cette histoire de prêt, mais ce dernier n'est pas venu. José nous promet de le faire venir cette après-midi. La réunion, certes longue mais très constructive, se termine à 13h, et nous allons donc manger avec Rémi dans un comedor - italien, décidemment à la mode ici - près de la grande place.
L'après-midi a été beaucoup moins productive, en partie parce que nous attendions José ou Joaquin qui ne sont pas venus. Nous nous sommes donc occupés comme nous pouvions, en en profitant pour souffler un peu, bien qu'ayant un peu l'impression d'avoir perdu une demie-journée. Nous sommes partis manger a 19h30 dans un comedor que nous avons découvert en faisant le chemin Terminal de bus -> cyber-café afin d'expliquer aussi clairement que possible à Jean-Baptiste la marche à suivre Mercredi, quand nous serons absents. Le repas est certes moins cher, mais les assiettes sont elles aussi réduites. En revenant vers 20h20, José est présent au café. Apparement Joaquin n'est pas passé du tout de l'après-midi, et José nous propose que nous le contactions nous-même une autre fois pour régler l'affaire par téléphone. Il nous informe aussi que demain nous irons a Chinique avec Lucia, apparement une personne de sa famille, et qui est impliquée dans le CCPC, puisqu'elle a suivi nos projets le mois dernier et nous a accompagné avec José a Chiche. Elle passera au café demain à 9h, pour que l'on prenne ensemble le micro-bus pour Chinique, pour retrouver un responsable de groupe a la station essence à 10h qui nous emmenera a son aldéa. Voilà donc le programme de demain: visite à Chinique.

Samedi 26 Juillet

Nous nous levons a 7h ce matin. La journee est importante pour nous, cette apres-midi nous allons dans notre premiere communaute, dans une aldéa près de Chiche. Nous sortons pour aller sur la place centrale pour prendre notre premier petit-déjeuner, une panaderia / pasteleria nous conviendra tres bien, et ne nous obligera pas a trop changer nos habitudes de petit-déjeuners. La matinée nous la passons au café a faire les comptes, à première vue il nous manque 22 000 Quetzals sur le compte. En fait, après 3h de vérifications, nous nous rendons compte que les remboursements des prets sont excellents dans la zone de José, nous approchons presque les 100%. Pourtant, certains mouvements financiers nous semblent un peu bizarre. Nous les notons et en parlerons a José l'après-midi, sur la route. En fait nous remarquons que le taux de remboursement est très élevé, meme s ils ne sont pas tout le temps réguliers. Enfin, a 11h José passe au café. Nous nous donnons rendez-vous a l'arret des microbus a Chiche a 13h30 - 14h, car lui doit d'abord aller voir un medecin à Chinique. Pour cela, il nous faut partir a 13h, dixit José. Vu qu'il était déjà 12h, nous allons vite manger un morceau sur la place centrale, ou nous trouvons un stand de vendeur de Pizza. Puis nous prenons le microbus pour Chiche. Micro parce qu'en fait il s'agit le plus souvent de vans américains, mais bus tout de meme, donc à une vingtaine là-dedans, le tout a vitesse maximale.
Arrivés la bas en avance, nous en profitons pour faire un tour dans le marché de Chiche qui ,comme à Santa-Cruz, envahit les trois quarts du centre ville. Puis nous retournons a l'arret des bus, pour attendre José. Nous profitons de la ponctualité guatemaltèque pour réviser un peu notre vocabulaire espagnol, qui nous sera probablement très utile. Vers 15h, nous appelons José, qui en fait était aussi a Chiché, quasiment au meme endroit que nous, mais nous ne nous voyions pas. Nous prenons encore un nouveau moyen de transport, le pick-up - bien entendu, à l'arrière ! - , pour nous rendre a l'aldéa concernée. Là-bas nous nous présentons a une des responsables qui nous attendait - nous n'avons qu'une heure ou deux de retard sur l'horaire initial -, qui réunit toutes les personnes ayant bénéficié d'un pret l'an dernier. Puis enfin, commence notre première réunion.
José commence par une introduction, puis nous laisse la parole. Rémi se présente, puis moi, tant bien que mal. Bon, j'avoue qu'heureusement que Rémi a plus de charisme que moi, parce que je ne me vois pas du tout tenir un discours seul devant ces personnes. Rémi fait donc une grande partie du discours, mais j'insiste toujours sur la nécéssité de bien réflechir au projet pour bien leur faire comprendre que nous ne sommes pas Robin des bois, nous venons avant tout pour les aider a faire des projets. Pas pour leur distribuer de l'argent sans rien leur demander. La réunion est alors interrompue par la pluie qui commence a bien rincer tout le monde. Nous nous réunissons sous une avancée d'une maison, ou Rémi leur présente alors les solicitudes qu'on a décidé de déjà leur distribuer. Encore une fois, nous répétons l'importance de bien remplir tous ces papiers, qu'il faut bien rembourser a l'heure, et enfin qu'il faut bien faire une bonne solicitude pour qu'ils nous montrent qu'ils ont un bon projet, José nous traduisant. Cependant les personnes nous expliquent que l'année dernière, Guillaume - qui semble avoir marqué les esprits dans ce pays - et Joaquin les avaient aidé à remplir les solicitudes. Nous leur laissons une semaine pour le faire tout seul, mais Rémi leur propose de les aider la semaine prochaine si la solicitude qu'ils ont rempli n'est pas assez bonne. De toutes facons, nous reviendrons dans une semaine pour ramasser leurs solicitudes, les examiner, puis recevoir les éventuels nouveaux groupes. Nous insistons pour aller visiter des projets de l'an passé. Un des deux responsables de groupe nous emmène dans sa ferme pour nous montrer ses animaux. A ce qu'il nous dit, avec le pret de l'an dernier il s'est acheté deux cochons, qu'ils ont engraissé puis revendu, et il a fait 5 fois cela, avant de s'acheter la vache qui se trouve devant nous. En fait ils sont trois de la famille à avoir fait la meme chose. Bien, Rémi pose des questions sur le projet, les couts, les revenus, le temps necessaire, etc ... Puis nous retournons à l'entrée de l'aldéa. Une des autres personnes est repartie vers Chiche en vélo pour pouvoir nous montrer son atelier de charpentier/menuisier. Ca tombe bien, c'est l'un des seuls projets de charpentiers qu'on avait l'an dernier. Nous reprenons un pick-up dans l'autre sens - à l'intérieur cette fois - puis nous attendons devant l'atelier. Il recommence alors a pleuvoir, alors que nous attendons notre charpentier, qui lui arrive en vélo. Il a vraiment pas eu de chance d'avoir un bon projet. Il arrive, nous ouvre son atelier, et nous nous réfugions tous a l'intérieur. Rémi procède alors au - déjà habituel - rituel des questions. Il s'est bien acheté sa scie circulaire l'an dernier, tant mieux. Si on lui fait un pret de 1500 QTZ, le maximum que nous avions dit pouvoir / vouloir accorder lors de la réunion, il veut s'acheter une table avec scie intégrée, ce qui augmentera très probablement sa productivité, ou son offre, ainsi qu'une machine pour faire des serrures et autres trucs du genre. Nous en profitons pour apprendre le prix d'une porte, 1000 QTZ - 1 journée de 11h de travail - ainsi que le prix d'un meuble, entre 1500 et 2000 QTZ - 5 journées de 11h de travail chacune. Eh bien, on ne chaume pas ici. Nous le remercions d'avoir fait le trajet sous la pluie, et nous dirigeons vers l'arret de bus.
Nous rentrons a Quiche dans un bus ou il y avait encore des places assises, j'en suis presque décu. Bon, faut quand meme dire que le bus est a la taille des guatemaltèques, c'est-a-dire que Rémi et moi touchons le plafond avec la tete en étant assis. Durant la demi-heure de trajet, nous discutons un peu sur ce que nous avons pensé. Je trouve que le pret leur semble pas vraiment indispensable, ils semblent deja avoir une ferme grande pour la région, mais Rémi me dit de plutot me demander si le pret leur a servi a quelque chose. Bon, j'emet quand meme l'idée qu'il faut qu'on limite le nombre de pret disponible a la suite, parce que le risque est que nous allons ammener les personnes a des niveaux de vie chaque année plus élevé, mais qu'il ne faut pas non plus que ces personnes dépendent de nos prets. Peut etre qu'on devrait limiter le nombre - du genre, vous avez droit a 3, 4 ou 5 pret dans votre vie - ou alors mettre un palier plafond - du genre, première année vous pouvez emprunter 500 QTZ max, deuxième année 1500 QTZ max, troisième année 3000 QTZ max, et apres 4500 max pour tout le reste. Sinon, c'est soit que leur projet ont pas réussi, soit qu'ils veulent faire des projets trop gros. Ah oui, j'en profite pour vous informer qu'on a unaniment décidé du nouveau plafond de 1500 QTZ max pour un deuxième pret si le premier s'est bien passé. Rémi proposait 1000, mais on s'est dit que entre 500 et 1000 QTZ, ca ne permettait pas vraiment de grossir le projet. Donc on s'est dit "disons 1500 qtz, en insistant sur le fait que c'est vraiment un maximum". Et d'ailleurs ca a fait partie des nombreuses répétitions dans la réunion. Oui, parce que si on multiplie tous nos prets par 3, et bien on va rapidement dire non a beaucoup de monde. Donc on verra, mais vu que tout s'est vraiment bien passé avec eux, pas de raison.
Arrivés a une heure un peu tardive - 19h - a Quiché, nous retournons avec Rémi dans le meme comedor que la veille. Autre menu, mais meme prix toujours aussi ridicule. Puis direction notre refuge, pour donner les nouvelles, se renseigner sur les choses en France, et enfin, dormir. Demain, José vient pour une réunion a 9h. Mais nous ne nous lèverons qu'a 8h, grasse matinée.

Vendredi 24 juillet

Réveillés en fait bien avant 7h par le bruit qui semble incessant dans ce pays, nous nous levons seulement a 7h15. Tiens, le téléphone réveil ne semble pas avoir sonne a 7h. Ah oui, Rémi l'avait réglé a 7h PM, forcement. Nous nous levons, rangeons le peu d affaires que nous avons et prenons le petit dejeuner avec Miguel, qui nous avait dit la veille qu'il avait une reunion aujourd'hui qui devait finir a 9h. Nous partons cependant a 8h de chez lui, pour un premier periple en bus jusqu'à son bureau. Nous sommes arrivés a 8h45, je doute vraiment que sa réunion commence meme avant 9h, bienvenue a l'heure guatemaltèque. Nous passons la matinée a ne pas faire grand chose dans le bureau de Miguel, les deux seules choses intéressantes que nous ayons fait étant la lecture des solicitudes "version 2009" par Christophe et William, et passé un coup de fil a la personne de l'aéroport, qui avait dit à Rémi qu'elle appelerait mais qui ne sait pas tenir de promesses apparement. Ah ? Ses valises seraient a Londres maintenant. Tiens, surprenant. Mais on lui assure qu'elle arriveront via un vol de British Airways. Bon, eh bien nous partirons sans les valises de Rémi, au moins c'est plus facile de voyager léger.
Nous repartons du bureau peu avant midi pour faire le meme périple en sens inverse. Je ne vous ai d'ailleurs pas parlé des bus, qui sont tous les uns plus vieux que les autres, et tous plus bondés les uns que les autres. Enfin, pour le prix rien a dire: 3 quetzals les 30 minutes de bus, ca bat tous les records. Nous mangeons le repas de midi en compagnie de Miguel et de sa petite famille, qui s'agrandit de plus en plus apparement, car avec ses 9 fils et filles, Miguel est déjà plusieurs fois grand-père... La valise de Miguel faite, nous prenons un taxi pour le depart du bus de Santa-Cruz del Quiché, car je suis plutot chargé avec mon sac a dos. Dans un bus ca aurait été dur.
3h Nous arrivons au départ du bus. Je ne vous raconte meme pas l'expédition. Voyez vous un bus un peu vieillot avec 60 places dedans ? Bien, mettez y 90 - 100 personnes a l'intérieur - vous avez pour ainsi dire votre voisin sur vos genoux. Mais ce n'est pas pour autant qu'on va trainer, le trajet est long, 3h. Alors je vous laisse imaginer un tel bus lancé à une vitesse folle dans des routes parfois incertaines, ou les lignes jaunes continues ne servent qu'à délimiter les deux voies à double sens chacune. Mais bon, je profite du voyage pour regarder par la fenetre, le paysage qui se déroule devant nous est tout simplement magnifique, si bien que je ne trouve pas les mots pour le décrire. Nous arrivons après ce long périple a Quiché, trouvons un hotel. Ah, tiens, en fait nous n'avions pas le bon numéro de José. Bizarre, pourquoi la personne au bout du fil nous a dit qu'elle était a Uspantan ? Et dire qu'on a dit qu'on allait la rencontrer la-bas... En fait José est bel est bien à Quiché, il nous rejoind dans un comedor sur ce qui semble etre la place centrale de Santa Cruz. Avec Rémi nous dormirons la-bas ce soir, évitant ainsi l'hotel, et pouvant déjà nous installer dans notre base avancée. Parfait, nous en profitons pour prevenir tout le monde que nous sommes toujours en vie. Puis nous allons nous coucher, la journée commence a 7h demain.

Jeudi 23 juillet

Fatigue de la veille, nous nous levons a peu pres a 8h00 pour pouvoir profiter du petit dejeuner et de la douche. Une bonne douche bien chaude, ca fait du bien, surtout apres toute cette periode passee dans les avions. Nous descendons prendre le petit dejeuner minimaliste, pain grille, beurre et confiture, mais on ne va pas faire les difficiles, ca suffira largement pour cette fois ci. Apres avoir demande a notre hotelier, nous obtenons l autorisation de laisser nos valises ici pour la journee, ainsi que l endroit pour pouvoir acheter un telephone portable, et deux ou trois autres trucs qui pourront nous etre utile comme savoir si l embassade de France est loin ou pas. Dehors, en fait nous trouvons pas loin du tout un gros centre commercial, mais il n est que 10h et apparement tout semble encore desert. Nous trouvons cependant un petit stand qui vend des telephones portables. Parfait, on en demande pas plus, le moins cher sera le mieux. Quoi ? 275 Quetzals le telephone ? mouai, ca fait une vingtaine d euros le telephone, carte comprise, ca devrait le faire. Personnelement je n en reviens toujours pas qu il soit si simple de debarquer dans un pays, se faire une nouvelle vie ainsi en quelque sorte, le tout pour moins de 50 euros.
Nous continuons notre trajet vers l ambassade de France, ouverte entre 9h et 12h tous les jours de la semaine. Apres le passage d un portique de detection de metaux - un de plus - nous nous annoncons a l interieur. Tiens, une personne sort, pour nous dire qu on a bien fait de venir, que c est important de se signaler, et qu il faut quand meme faire attention. Il nous donne notamment l exemple du dossier qu il traite, un Francais s est fait tiré dessus. Tout de suite, ca met en confiance dans ce pays dont on dit tant de bien. Bon, nous nous enregistrons, mais nous avons encore beaucoup de temps ce matin. Nous en profitons donc pour visiter le musee archeologique du Guatemala, tres interessant, que nous croyons proche de l ambassade mais qui ne l etait en fait pas du tout. Puis, un peu affames, nous retournons dans le centre commercial pour manger au "pollo campero", genre de macdonald local. 39 quetzals, vous imaginez vous, un menu a 3 - 4 euros en europe ? Aller, cette apres-midi nous irons a l aeroport pour rencontrer la personne responsable de la perte des bagages, qui etait censee appeler Remi sur notre nouveau telephone portable.Nous faisons nos adieux a Christophe, qui choisi de rester a l hotel une heure avant de prendre un bus qui viendra le chercher pour l emmener a Antigua. Il rencontrera de nouveau Remi dans 5-6 semaines.
Entre temps, nous avons relativement vite compris que notre couleur de peau incite a multiplier le prix de la course en taxi par 3 ou 4. Nous avons donc reussi a reduire le cout du trajet aeroport - hotel de 10 dollars - 80 quetzals - a 25 quetzals, ce qui est deja beaucoup plus correct et raisonnable. Nous trouvons le bureau des reclamations de Mexicana, et Remi se fait emmener par quelqu un au dechargement des bagages, car non seulement ses valises ne sont pas arrives ce matin, mais en plus un vol d Iberia vient d arriver. Une petite heure apres, il ressort du terminal, toujours sans bagage. Tant pis pour cette fois, il se fait de nouveau promettre d etre appeler pour avoir des nouvelles lors du prochain vol. Entre temps, nous avons reussi a joindre Christophe et William, qui nous ont appris qu ils sont toujours presents a Ciudad Guatemala, au bureau de Miguel. Nous les rejoignons la bas, mais en fait ils sont deja partis pour Chichicastenango, une deuxieme fois tant pis. Nous faisons la connaissance de Miguel, qui nous a attendu jusqu a cette heure tardive -19h- au bureau, et apres quelques rapides presentations nous quittons le bureau pour aller dormir chez lui. Ah oui, j avais oublie de vous dire que les guatemalteques roulent n importe comment. Et bien je vous le confirme.

Arrives chez Miguel, a environ 30 minutes en voiture de son bureau, nous decouvrons sa maison. Typique, je dois dire, tres ouverte sur le ciel j ai trouve. Nous nous presentons a la famille, relativement grande a premiere vue. Miguel semble avoir beaucoup de fils et fille, et encore plus de personnes que ca dans sa maison. Apres un permier repas - enfin - traditionnel, tortillas et frijotes, sorte d haricots rouge, nous discutons un peu avec Miguel de tout et de rien, puis nous allons nous coucher car demain il nous faut nous lever relativement tot: 7h. Oui, car ici on fait tout en meme temps que le soleil: on se leve assez tot - entre 6h et 7h - et on se couche tout aussi tot - il fait nuit noire a 20h dehors. Demain, nous irons avec Miguel en bus a son bureau, pour pouvoir dès demain apres-midi aller a Santa-Cruz retrouver Christophe et William.

Guatemela - Deuxieme equipe

Ca y est, je me lance dans la dangeureuse aventure du blog. J essayerai autant que possible de tenir a jour nos aventures, a Remi et moi, rejoints plus tard par JB. Mais avant tout, je vous propose de faire les choses dans l ordre, et donc de commencer par le debut, a savoir l arrivee.

Mercredi 22 Juillet, 19h30:

Ca y est, je viens de passer le dernier controle dans l aeroport de Guatemala. Ce n est qu apres 16 heures de vol, comprenant une escale de 5h a Miami que je suis arrive. Et pourtant, pas encore question d aller se coucher de si tot apres ce trajet plus qu epuisant, il me faut encore attendre Remi qui arrive avec un autre ami, Christophe, faisant lui aussi son stage ouvrier au Guatemala. Mais ils arrivent dans 3h. Il n y a plus qu a attendre dans cet aeroport un peu vide, sans meme rien d ailleurs pour s assoir. 3h plus tard, le vol de Mexicana arrive enfin, les personnes commencent a sortir de l aeroport, mais toujours personne ayant vaguement un air europeen. Ah si, voila, je decouvre Christophe qui arrive pour me donner la bonne nouvelle: Remi n a pas recu ses bagages, perdues entre Madrid, Mexico et ici. Bon, le temps de laisser Remi remplir les papiers de perte a l aeroport, et puis nous voila dehors, a portee des differents taxis et autres shuttles plus ou moins officiels. Christophe a reserve dans un hotel qui etait cense nous chercher a l aeroport, mais apparement il a du oublier malgre la confirmation ecrite... Aller, on choisi un chauffeur de taxi et nous voici en route vers notre hotel, situe non loin de l aeroport. 10 dollars la course. On rentre dans l hotel, pas forcement tres rassurant vu l heure. Une chambre pour trois, 60 dollars. Il va vraiment falloir qu on se fasse a ce pays... Enfin, la chambre est quand meme assez grande, avec salle de bain, eau chaude et petit dejeuner. L ambiance que je ressens est assez bizarre, un peu comme si l on se sentait dans un pays en revolution. On s endort plus ou moins facilement a 00h30, car il y a beaucoup de bruit dehors.

Premiers contacts avec Miguel

- le 19 juillet 2009

William et moi nous réveillons à 9 heures. Douche et ensuite petit déjeuner « continental » heureusement compris dans le prix de la chambre. William et moi bossons un peu notre espagnol. Puis nous appelons Miguel avec le téléphone du gars de l’hôtel. Au passage, je lâche 50 Qz pour vingt malheureuses minutes. Apparemment, ce n’était pas le bon numéro. On tombe sur José, un de nos autres contacts qui est basé sur Santa Cruz del Quiche. Il ne peut pas venir nous chercher mais il nous promet de nous rappeler avec le numéro de Miguel. Il n’a jamais rappelé.
Finalement, on appelle le portable de Miguel. Miracle, il nous répond. Il finit par nous donner son adresse. Le gars de l’hôtel finit par appeler un taxi. Il s’avère que c’est son oncle. On se rend chez Miguel. Celui-ci doit être là pour 20 heures. En attendant, on part se balader avec le fils de Miguel. Mais il faut avouer qu’il n’y a pas grand-chose à voir, si ce n’est des maisons avec des toits de tôle. On finit par rentrer. On nous offre à manger. Il s’agit de petites boules de farines de maïs avec du ragoût mais ni William ni moi n’avons vraiment faim. On attend. On regarde Mundo FOX pour s’imprégner un peu plus de la langue. Il finit par se faire tard et Miguel n’est toujours pas rentré. On préfère aller se coucher. On attendra demain pour lui parler.

Arrivée au Guatemala

L’association X-Microfinance poursuit son action cet été. Nous sommes cinq à partir cet été, d’abord William Bench et moi-même Christophe Pinck. Ensuite suivent Rémi Morilleau et Mathieu Cabasson le 22 juillet et enfin Jean Baptiste Kerveillant le 28 juillet 2009.


- le 18 juillet 2009

Je décolle de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle à 10h00. Je n’évalue pas encore la chance que je peux avoir d’avoir décollé à l’heure. Installé dans l’avion, je passe les neuf heures du vol à discuter avec mon voisin. Je ne vois pas le temps passer et j’atterris à Miami vers une heure de l’après midi dans une chaleur écrasante. Décalage horaire oblige, il est midi, dans ma tête, c’est le soir. Par contre, le temps, je le vois passer à la douane de Miami où je fais escale et où je dois rejoindre William en provenance de New York. J’attends près d’une heure avant d’être admis aux Etats Unis pour un simple transit vers le Guatemala. Splendide…
Je pars à la recherche de Quetzals dans l’aéroport (j’ai du temps, j’en profite). J’ai tenté auparavant une brève sortie à l’extérieur mais la chaleur étouffante et l’agréable odeur des gaz d’échappement des taxis devant m’ont fait rebrousser chemin vers la douceur climatisée de l’intérieur de l’aéroport. Je me perds très légèrement dans l’aéroport et environ une heure plus tard (et après avoir demandé où se trouvait ce satané « change office » à un agent de sécurité), je finis par obtenir mes quetzals. Il me reste quand quatre heures d’attente. Cela risque d’être relativement long.
Je me dirige quant à moi vers les portes d’embarquement. Je finis par retrouver William après avoir passé les pénibles contrôles d’embarquement (je vide mes poches, mon sac, je sors l’ordinateur, j’enlève mes godasses et on répète l’opération en sens inverse en sortant du portique). Il est alors 17h30 heure locale et je commence à avoir hâte d’en finir avec ce voyage. Heureusement, l’avion doit décoller à 19 heures. Tout va pour le mieux. William et moi attendons gentiment devant la porte d’embarquement. Le temps passe. On n’embarque toujours pas. Une fois passé 19 heures, on apprend qu’il va falloir attendre un peu. Sans blague…
J’ai oublié l’heure à laquelle William et moi avons décollé. Toujours est-il qu’on se retrouve devant l’aéroport de Guate (le petit nom de Guatemala Ciudad) vers 00h30 heure locale. Et pas de Miguel à l’horizon. Miguel est un de nos contacts locaux. Nous pensions qu’il viendrait nous chercher à l’aéroport. En même temps, on devait atterrir à Guatemala City vers 19h40. Au pire des cas, on aurait du être dehors vers 20h30. Il n’allait pas attendre 4 heures alors qu’il ignorait qu’on était en retard. Car, apparemment, les locaux n’ont pas exactement le droit d’aller dans l’aéroport.
Donc, on se retrouve la nuit dans une ville où il ne fait pas forcément bon d’être blanc la nuit. Bref, ça craint. Les guatémaltèques veulent tous nous prendre en taxi. Sans façon. En plus, nous ne savons pas où aller. Ni William ni moi ne connaissons l’adresse ou le numéro de Miguel. Au final, on finit par aller avec deux français dans leur hôtel pour obtenir une connexion Internet. Apparemment, chez eux cela ne marche pas. Le jeune de l’hôtel nous amène chez un concurrent/ami qui a une connexion valide. On lui paye une chambre qui a un prix aussi élevé qu’elle est petite. On réussit finalement à donner des nouvelles à nos camarades de l’autre côté de l’Atlantique (avec des réponses étonnamment rapides mais 1h du matin à Guatemala City donne 9h en France), on contactera Miguel le lendemain. Je finis par lâcher l’internet. Je vais me coucher et j’achève ma journée de 24+8 heures dont seulement 3 passées à dormir.