Lundi 27 juillet : Uspantan

Ce lundi, Miguel doit partir à Santa Cruz del Quiché pour récupérer pour la caméra que sa femme lui apporte de la capitale, pour filmer la cérémonie précédant l'exhumation. Il part le matin vers 8 heures. Je ne pense pas le revoir avant 16 heures, William est un poil plus optimiste. On en profite pour se reposer, William et moi sommes un peu malades. On se mettra à la diète aujourd'hui. Au menu de la journée, gélules et Coca. Pas d'amélioration notable quand Miguel revient vers cinq heures. On a profité de ce repos pour donner quelques nouvelles à nos proches, rattraper notre retard du blog. On tente par ailleurs d'estimer le pourcentage des remboursements grâce à la somme qui se trouve sur le compte de Miguel (auquel on peut enfin accéder après des essais infructueux). Il est important qu'on sache quelle somme on a à notre disposition. Le trou a l'air assez important sur Uspantan. D'après Miguel, les nouvelles sont bonnes à Chicaman et Itxahuacan. A voir... Malgré tout, nous pourrions avoir à prêter près de 300 000 quetzals grâce au travail agressif de levée de fonds des 2007 au cours de l'année.
Une fois Miguel de retour, on retourne à la maison d'Ernesto où des groupes potentiels nous attendent. On présente l'association et le micro-crédit en insistant bien sur l'importance d'un projet réaliste et des petites sommes mises en jeu au départ. On leur fait aussi remarquer l'intérêt de groupes homogènes au niveau géographique. Les gens sont intéressés. On fait quelques malheureux en leur expliquant que, pour un premier prêt 4000 quetzals, c'est beaucoup. Mais il est vrai qu'il est quasi-nécessaire d'engager une telle somme si on veut ouvrir un magasin.
Comme des groupes de l'année passée sont présents, on en profite pour faire des évaluations. Pour les deux groupes, cela s'est bien passé. Ils ont pu rembourser mensuellement et leur niveau de vie s'est sensiblement amélioré (économie et revenus annuels). La réunion est interrompue par l'arrivée de hauts-parleurs aussi grands que moi qui vont peu à peu remplir la maison. A ce que m'explique Ernesto, une petite fête religieuse se prépare ici ce soir.
Comme la nuit commence à tomber (et que je regrette de ne pas avoir pris de pull), on nous sert du chocolat (avec de l'eau, ça a un goût douteux, surtout qu'il y a quelque chose non identifié qui flotte dans ma tasse). Marcos Urtis nous a rejoint entretemps. Un moment, William et moi pensions le nommer remplaçant de Fernando sur l'incitation de Miguel. Mais il habite à Ixtahuacan. Cela est bien trop foireux. On abandonne l'hypothèse.
La nuit est splendide. La dernière fois que j'avais vu autant d'étoiles, c'était lors d'un bivouac à Barcelonnette et j'avais bien trop froid pour contempler à mon aise le magnifique ciel étoilé. Il faut dire que la maison d'Ernesto, qui surplombe le village d'Uspantan, doit être à une altitude assez élevée, sans doute largement supérieure à 2000 mètres. Je me régale le nez en l'air.
William fait aux enfants des avions en papier. Je ne sais pas d'où il a sorti cette idée. Cela a un succès assez incroyable, à tel point qu'ils lui demandent comment les faire. Je dois avouer qu'ils se débrouillent plutôt pour les faire voler.
La soirée se termine avec la célébration. Les gens chantent, tapent dans les mains et gémissent. C'est une complainte triste et joyeuse à la fois. Nous nous joignons à eux pendant une petite heure. La maison est une gigantesque caisse de résonance avec les hauts-parleurs à moins de deux mètres de nos oreilles. Vers 22 heures, nous rentrons à pied sur Uspantan, accompagnés des bruits de la fête.

1 commentaire:

Manon a dit…

Coucou !

Merci pour ces nouvelles !

C'est impressionnant comme le montant d'argent disponible augmente d'année en année. Avec 300 000 Qz, on va pouvoir aider beaucoup de monde (même si le montant moyen des prêts va augmenter).

Choisissez bien à qui vous prêtez et bon courage !