Jeudi 30 juillet

Nous nous levons tôt, même encore plus tôt que tôt. Dehors ont résonné pour une raison inconnu des petards, souvent utilisés ici mais rarement à 5h du matin. Puis après, une musique de fanfare s'est faite entendre. Si bien qu'on a eu un peu de mal à se rendormir après, et que donc la nuit a été vraiment courte, et plutôt mauvaise. Enfin, nous nous levons vers 7h, pour aller dans une panaderia. Bon, notre panaderia "de secours" est fermée, ou plus certainement pas encore ouverte. Mais sur el parque on en trouve une d'ouverte, malheureusement pas de donugth ou muffin, seulement les pains briochés un peu secs d'ici. Mais résultat, on s'en sort avec un petit déjeuner presque offert: 5 QTZ pour trois personnes. Nous étions censé retrouver Lucia a 7h30 au café, mais comme d'habitude, avec le temps qu'elle arrive et que nous nous préparons, nous partons à peine à 8h. Direction Zacualpa en environ 2h de bus. Arrivé là, notre contact, Rufino, n'est pas la. Nous l'attendons sur le seuil de l'église située au centre du village, en plein jour de marché, sur la place centrale. Il arrive vers 11h, et le retard que nous avons accumulé commence à faire peur a Rémi et Jean-Baptiste. Surtout qu'en plus, le pick-up qui doit nous emmener à l'aldéa est garé devant nous depuis 30 minutes, et qu'apparement il n'est pas prêt de partir. Mais il y en a un autre qui doit partir, un peu plus loin dans la rue. In extremis, nous arrivons a l'arrêter et tentons de monter dessus. "Tentons" en fait, car le pick-up est déjà bien plein, ce qui fait que nous sommes pas très confortablement installés dans le "coffre", avec même une jambe dehors, car beaucoup de personnes rentraient à leur aldéa. Le trajet d'une vingtaine de minutes est donc plutot mémorable, car la route est forcément très mauvaise, très en pente, et que le chauffeur n'est pas plus délicat que d'habitude. Qui a dit que faire de la micro-finance n'était pas une aventure ? Enfin, nous nous extirpons du pick-up pour arriver a notre premier lieu de réunion, une petite maison dans une aldéa bien perdue. Là nous attendent quatres ou cinq personnes qui avaient déjà un prêt l'an passé. Puisque le commité est restreint, la réunion se déroule plutot rapidement, Rémi s'occupant à son habitude d'une grande part de l'exercice oral, mais avec un spectateur en plus: Jean-Baptiste. Apparement il y a quand même une personne qui ne veut plus refaire de prêt car l'an dernier elle s'était acheté un cochon mais il est tombé malade et donc elle a eu pas mal de soucis pour rembourser. Malheureusement, je crois que ca fait partie des risques de la microfinance, qui est que "quand tout va bien, tout va bien", mais que dès qu'il y a un soucis, "Rien ne va plus", ce qui décourage les gens pour l'année suivante. Bon, on insiste quand même sur le fait que si l'an prochain elle veut faire un nouveau projet, plus gros, elle peut quand même nous remplir une solicitude ou venir nous voir lorsque nous reviendrons la semaine prochaine. Cette réunion terminée, nous en avons une autre de prévue dans une autre maison à quelques minutes de marche d'ici. Nous nous y rendons, et la bas rencontrons deux groupes de femmes quasiement au complet. Elles semblent vraiment déjà avoir une expérience dans le commerce, et parraissent déjà faire des plans corrects, ce qui explique les probablement les 2000 QTZ prêtés a chacune l'an dernier, montant énorme pour un premier prêt. Bon, par contre, est il vraiment normal qu'à 500 mètres près, le montant du premier prêt soit multiplié par 4 ? En plus ca nous pose problème, car vers la fin de notre réunion, juste avant d'expliquer comment remplir les sollicitudes, deux femmes arrivent: il s'agit en fait de deux voisines du groupe "d'en dessous" qui n'étaient pas présentes à la première réunion, et qui se sont dit qu'elles allaient participer à celle la. Mais bon, apparement elle ne nous posent pas la question qui nous aurait tués, tant mieux. Merci à Lucia d'expliquer aussi bien, son travail aura été particulièrement indispensable aujourd'hui, puisque les personnes ne parlent quasiement que le Quiché, et ne comprennent pas toujours bien notre espagnol. Nous visitons un premier projet de poulet, un sacré élevage de 100 poulets en fait. Ils sont bien enfermés dans un poulailler, relativement proprement réalisé, sont nourris avec du concentré uniquement, et sont vaccinés. Une affaire qui semble donc bien marché, et qui a pu atteindre une telle ampleur grace à notre prêt. Après la série de questions habituelles, nous nous apprêtons à partir pour aller voir un autre projet, mais on nous propose de rester manger ici. Pourquoi pas, il est déjà 13h30. Bien qu'un peu méfiants, nous nous installons à table où on nous sert un "caldo de pollo". Et bien je crois qu'il s'agit du meilleur plat local que j'ai mangé au Guatémala, les légumes sont très bons, la viande est elle aussi très correcte, et en plus on nous sert une limonade faite maison avec des citrons de l'arbre se trouvant devant nous. Bref, un repas excellent, sur une sympathique terrasse. Nous reprenons alors notre travail pour aller jusqu'à ce deuxième projet, qui est à un petit quart d'heure de marche. En fait nous commencons par suivre la route, puis rapidement suivons les locaux à travers la forêt, pour arriver au lieu de leur projet. Tout d'abord, un premier élevage de poules, très semblable à celui de la personne précédente. Pas étonnant, à mon avis elle a du bénéficier du savoir faire de son amie. L'élevage est quand même plus petit, avec seulement une cinquantaine de poules. Encore quelques questions, puis nous suivons une autre personnes, marchons cinq minutes, et arrivons au lieu d'un troisième projet d'élevage de poules, semblable en tous points aux deux autres. La série de question passée, nous retournons vers la route. Nous devions encore éventuellement remonter à l'aldéa pour voir Rufino, un responsable de groupe à qui José a déjà accordé un nouveau prêt, mais après appel il n'est pas encore rentré chez lui, et ne rentrera que vers 17h alors qu'il est 15h30. Tant pis, nous n'allons pas attendre pour rien, et essayerons de le voir la prochaine fois. Nous attendons alors au bord de la route a l'ombre que passe un pick-up, mais il ne semble pas en venir. Heureusement, passent deux camions qui se proposent de nous emmener à Zacualpa. Ni de une, ni de deux, nous innovons un nouveau moyen de transport: le camion avec une grosse benne. Non, cette fois ci nous ne sommes pas à l'arrièr, mais bel et bien dans la cabine. Certes, a 4 la où il y a deux sièges, mais dans la cabine.D'ailleurs la benne à l'arrière semble bien pleine, ce qui fait que lorsque le chauffeur freine, tout d'abord on ralentit jusqu'a ce qu'on sente le contenu de la benne nous pousser. Enfin, peut être plus encore qu'avec le pick-up, tout tremble dans tous les sens, mais nous arrivons finalement à descendre à Zacualpa. Après un trajet retour durant lequel chacun en a profité un peu pour dormir, nous arrivons à Quiché où nous passons un peu de temps avec le jeune du cyber-café dont nous ne connaissons toujours pas le prénom et qui nous joue de la guitare. Nous allons finalement manger dans un café un hamburger pas trop mauvais, puis nous rentrons, et passons un peu de temps sur internet. La journée d'aujourd'hui a donc été longue et plutôt bien remplie. Demain, nous avons déjà décidé de faire une grasse matinée jusqu'à 8 - 9h, car nous n'avons, si tout se passe bien, que rendez-vous l'après-midi à Chiche pour récupérer nos premières sollicitudes.

1 commentaire:

Sylvain a dit…

Les premiers prêts à 2000qz pour les huit femmes aux poules, c'était sur la base des renseignements de Joaquin. Il avait déjà travaillé avec elles pour le compte d'une autre assoce, et il savait qu'on pouvait leur faire confiance. C'était un tout petit coup de poker, je ne suis pas surpris que cela ait bien marché.

Et à l'arrière du pick-up, on profite mieux de la route escarpée et des vues magnifiques en montant au dessus de Zacualpa ou vers Trapesquillos :)