Mardi 28 Juillet

Malgré un jour de retard, car nous avons dormi a Uspantan, je vais essayer de vous retransmettre ce dont je me rappelle de ce jour, exercice ô combien difficile pour moi.

De ce que je me rappelle, nous nous sommes levés vers 8h, pour être a peut près a l'heure pour notre rendez-vous de 9h avec Lucia pour aller a l'aldéa de Santa-Cruz. Comme a notre habitude, direction "el parque" - la place centrale - pour le café "San Miguel". Qui est, aujourd'hui encore, fermé. Deux jours de suite ? Ca nous étonne un peu, mais nous repartons pour la même panaderia que la veille, en changeant a peine notre menu. Et, comme la veille, nous sommes donc prêts largement en avance. Nous attendons donc Lucia, puis partons avec elle pour retrouver une responsable de groupe, Ana Isabel, qui travaille dans une panaderia - une autre - non loin d'ici pour aller avec elle a l'aldéa Chisiguan qui ne se trouve pas très loin de Quiché, si bien qu'on peut même y aller en bus directement. Arrivés là-bas, nous ne sommes que nous trois, et trois autres personnes locales qui prennent part a notre réunion, en commité un peu trop restreint. En fait pas grand monde n'a pu venir pour deux raisons, la première étant que beaucoup de personnes - surtout les hommes apparement - travaillent le matin. Je pense en effet que vu la proximité avec la ville, beaucoup de personnes doivent travailler sur Quiché même, contrairement aux autres aldéas reculées ou les personnes travaillent à leur propre compte. Soit. La deuxième raison nous étonne beaucoup plus: apparement un de deux groupes ayant emprunté l'an dernier ne semble plus interressé par nos prêts cette année. L'explication d'Ana Isabel est assez floue a ce sujet: a ce qui parrait ils n'ont plus le temps. Plus le temps pour un projet professionnel ? Bien... Nous faisons donc notre discours désormais presque bien rodé a ces trois seules personnes, dont une est une nouvelle d'ailleurs. Après, nous demandons a voir les projets de l'an dernier. Le mari d'une personne ayant fait un prêt l'an dernier nous emmène chez lui pour nous montrer un métier à tisser. Avec l'argent de l'an dernier ils ont apparement changé quelques parties de la machine, et acheté des nouvelles bobines de fil, pour avoir plus de couleurs. Nous demandons alors à nous faire expliquer le fonctionnement d'une telle machine, puisqu'aucun de nous deux ne sait vraiment au fond comment ca marche. La personne nous fait s'execute alors, nous faisant entrevoir la douce danse qui produit les habits traditionnels d'ici, ou plutot uniquement les robes et nappes. Un fonctionnement, vous l'avez donc compris, très impressionnant pour nous deux, tellement cela semble se faire de manière naturelle pour eux, et tellement le tissu produit est rempli de traditions. Enfin, nous remercions grandfement la personne, et partons voir un deuxième projet d'une femme qui a investi dans les poules l'an dernier. Apparement elle n'a pas eu de problèmes particuliers, même si ce projet ne représente qu'un petit revenu, 800 QTZ par an. Mais bon, elle préfère ne pas plus travailler, cela lui suffit, et s'occupe plutot des enfants de l'aldéa. Mais si l'année prochaine on lui donne un prêt plus gros de 2000 QTZ par exemple - nous avons donné ici comme maximum 2500 QTZ pour les deuxièmes prêts, puisque les premiers ont étés de 1000 a 1500 QTZ. - elle voudra s'acheter un métier a tisser, et de quoi tisser. Elle nous dit que la machine coute 1500 QTZ, comme quoi nos prêts semblent bien dimensionnés. Enfin, nous repartons pour Quiché, nous rendons a l'Internet Café et preparons nos affaires.
Car cette après-midi nous allons faire le voyage vers Uspantan, pour non seulement retrouver William et Christophe pour qu'on puisse se mettre au courant de ce qui se passe chez chacun, mais en plus nous allons demain à une exhumation dont Miguel est l'un des instigateurs. Nous avons pris un repas avant tout cela au Comedor Dennis, que nous avons déjà répertorié comme "bon, pas cher, mais assiette pas enorme non plus". Car j'avais oublié de vous mentionner le jus de papaye qui nous avait été offert par Ana Isabel chez elle - elle veut justement faire un projet l'an prochain pour vendre ce truc - qui m'a un peu retourné l'estomac, et dont je pense avoir fait l'unique expérience dans ma vie. Nous partons pour le terminal de bus de Quiché, et le bus part vers 14h30. S'en suit alors un long voyage de 3h30 pour arriver a Uspantan. Je trouve la métaphore de "TGV des routes guatemalèque" très adapté aux grands bus du Guatemala. Tout d'abord, a cause de sa vitesse, bien sur, mais pas seulement. En effet, les occupations des locaux dans le bus sont les mêmes que dans le TGV en France: les gens passent leur temps a dormir. Nous, au contraire, nous adonnons a mon activitée préféré du TGV : regarder par la fenêtre. Et ici, le spectacle n'est pas decevant. Autant Quiché est quand même dans une zone ou il y a quelques collines, autant pour arriver a Uspantan il faut franchir deux barres montagneuses. Les paysages sont donc magnifiques, vraiment incroyables. Si bien qu'en en discutant le soir avec Rémi, nous nous rendons compte que pour une fois, le voyage est quelque chose qui va nous marquer, tant il fut beau.
A notre arrivée a Uspantan, nous telephonons a Christophe et William pour obtenir le nom et la direction de leur hotel, le "Don Gabriel", a deux pas du "parque" de Uspantan. Quelle ne fut pas notre surprise d'entree dans ce palace de luxe, comparé a la rusticité de notre café. Chrisophe et William n'ont pas idée de la vie de luxe qu'ils vivent - et qu'ils paient - a Uspantan. Après une discussion nécéssaire avec eux, nous rejoignons Miguel sur la terrasse de l'hotel, ou nous rencontrons toutes les personnes présentes pour l'exhumation de demain. Non seulement Miguel, donc, mais aussi trois ou quatres autres personnes anthropologues qui seront la pour identifier les restes humains, trois ou quatres autres personnes de Concodig, et deux autres femmes qui ne sont manifestement pas natives d'ici. Elles travaillent toutes deux pour les "Brigades Internacionales de la Paz", et sont la pour verifier que l'exhumation se passera bien, c'est a dire que le droit humain d'enqueter et de donner un enterrement digne aux victimes est respecté. Enfin, cette petite réunion se termine, et nous allons manger avec Christophe et William dans un Restaurante qui nous permet, pour une fois, un peu plus de choix que les comedors de Quiché. Nous nous couchons après avoir profité des quelques démos de jeux , pitoyables certes, mais présents sur le nouvel ordinateur portable de l'association.

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