Samedi 26 Juillet

Nous nous levons a 7h ce matin. La journee est importante pour nous, cette apres-midi nous allons dans notre premiere communaute, dans une aldéa près de Chiche. Nous sortons pour aller sur la place centrale pour prendre notre premier petit-déjeuner, une panaderia / pasteleria nous conviendra tres bien, et ne nous obligera pas a trop changer nos habitudes de petit-déjeuners. La matinée nous la passons au café a faire les comptes, à première vue il nous manque 22 000 Quetzals sur le compte. En fait, après 3h de vérifications, nous nous rendons compte que les remboursements des prets sont excellents dans la zone de José, nous approchons presque les 100%. Pourtant, certains mouvements financiers nous semblent un peu bizarre. Nous les notons et en parlerons a José l'après-midi, sur la route. En fait nous remarquons que le taux de remboursement est très élevé, meme s ils ne sont pas tout le temps réguliers. Enfin, a 11h José passe au café. Nous nous donnons rendez-vous a l'arret des microbus a Chiche a 13h30 - 14h, car lui doit d'abord aller voir un medecin à Chinique. Pour cela, il nous faut partir a 13h, dixit José. Vu qu'il était déjà 12h, nous allons vite manger un morceau sur la place centrale, ou nous trouvons un stand de vendeur de Pizza. Puis nous prenons le microbus pour Chiche. Micro parce qu'en fait il s'agit le plus souvent de vans américains, mais bus tout de meme, donc à une vingtaine là-dedans, le tout a vitesse maximale.
Arrivés la bas en avance, nous en profitons pour faire un tour dans le marché de Chiche qui ,comme à Santa-Cruz, envahit les trois quarts du centre ville. Puis nous retournons a l'arret des bus, pour attendre José. Nous profitons de la ponctualité guatemaltèque pour réviser un peu notre vocabulaire espagnol, qui nous sera probablement très utile. Vers 15h, nous appelons José, qui en fait était aussi a Chiché, quasiment au meme endroit que nous, mais nous ne nous voyions pas. Nous prenons encore un nouveau moyen de transport, le pick-up - bien entendu, à l'arrière ! - , pour nous rendre a l'aldéa concernée. Là-bas nous nous présentons a une des responsables qui nous attendait - nous n'avons qu'une heure ou deux de retard sur l'horaire initial -, qui réunit toutes les personnes ayant bénéficié d'un pret l'an dernier. Puis enfin, commence notre première réunion.
José commence par une introduction, puis nous laisse la parole. Rémi se présente, puis moi, tant bien que mal. Bon, j'avoue qu'heureusement que Rémi a plus de charisme que moi, parce que je ne me vois pas du tout tenir un discours seul devant ces personnes. Rémi fait donc une grande partie du discours, mais j'insiste toujours sur la nécéssité de bien réflechir au projet pour bien leur faire comprendre que nous ne sommes pas Robin des bois, nous venons avant tout pour les aider a faire des projets. Pas pour leur distribuer de l'argent sans rien leur demander. La réunion est alors interrompue par la pluie qui commence a bien rincer tout le monde. Nous nous réunissons sous une avancée d'une maison, ou Rémi leur présente alors les solicitudes qu'on a décidé de déjà leur distribuer. Encore une fois, nous répétons l'importance de bien remplir tous ces papiers, qu'il faut bien rembourser a l'heure, et enfin qu'il faut bien faire une bonne solicitude pour qu'ils nous montrent qu'ils ont un bon projet, José nous traduisant. Cependant les personnes nous expliquent que l'année dernière, Guillaume - qui semble avoir marqué les esprits dans ce pays - et Joaquin les avaient aidé à remplir les solicitudes. Nous leur laissons une semaine pour le faire tout seul, mais Rémi leur propose de les aider la semaine prochaine si la solicitude qu'ils ont rempli n'est pas assez bonne. De toutes facons, nous reviendrons dans une semaine pour ramasser leurs solicitudes, les examiner, puis recevoir les éventuels nouveaux groupes. Nous insistons pour aller visiter des projets de l'an passé. Un des deux responsables de groupe nous emmène dans sa ferme pour nous montrer ses animaux. A ce qu'il nous dit, avec le pret de l'an dernier il s'est acheté deux cochons, qu'ils ont engraissé puis revendu, et il a fait 5 fois cela, avant de s'acheter la vache qui se trouve devant nous. En fait ils sont trois de la famille à avoir fait la meme chose. Bien, Rémi pose des questions sur le projet, les couts, les revenus, le temps necessaire, etc ... Puis nous retournons à l'entrée de l'aldéa. Une des autres personnes est repartie vers Chiche en vélo pour pouvoir nous montrer son atelier de charpentier/menuisier. Ca tombe bien, c'est l'un des seuls projets de charpentiers qu'on avait l'an dernier. Nous reprenons un pick-up dans l'autre sens - à l'intérieur cette fois - puis nous attendons devant l'atelier. Il recommence alors a pleuvoir, alors que nous attendons notre charpentier, qui lui arrive en vélo. Il a vraiment pas eu de chance d'avoir un bon projet. Il arrive, nous ouvre son atelier, et nous nous réfugions tous a l'intérieur. Rémi procède alors au - déjà habituel - rituel des questions. Il s'est bien acheté sa scie circulaire l'an dernier, tant mieux. Si on lui fait un pret de 1500 QTZ, le maximum que nous avions dit pouvoir / vouloir accorder lors de la réunion, il veut s'acheter une table avec scie intégrée, ce qui augmentera très probablement sa productivité, ou son offre, ainsi qu'une machine pour faire des serrures et autres trucs du genre. Nous en profitons pour apprendre le prix d'une porte, 1000 QTZ - 1 journée de 11h de travail - ainsi que le prix d'un meuble, entre 1500 et 2000 QTZ - 5 journées de 11h de travail chacune. Eh bien, on ne chaume pas ici. Nous le remercions d'avoir fait le trajet sous la pluie, et nous dirigeons vers l'arret de bus.
Nous rentrons a Quiche dans un bus ou il y avait encore des places assises, j'en suis presque décu. Bon, faut quand meme dire que le bus est a la taille des guatemaltèques, c'est-a-dire que Rémi et moi touchons le plafond avec la tete en étant assis. Durant la demi-heure de trajet, nous discutons un peu sur ce que nous avons pensé. Je trouve que le pret leur semble pas vraiment indispensable, ils semblent deja avoir une ferme grande pour la région, mais Rémi me dit de plutot me demander si le pret leur a servi a quelque chose. Bon, j'emet quand meme l'idée qu'il faut qu'on limite le nombre de pret disponible a la suite, parce que le risque est que nous allons ammener les personnes a des niveaux de vie chaque année plus élevé, mais qu'il ne faut pas non plus que ces personnes dépendent de nos prets. Peut etre qu'on devrait limiter le nombre - du genre, vous avez droit a 3, 4 ou 5 pret dans votre vie - ou alors mettre un palier plafond - du genre, première année vous pouvez emprunter 500 QTZ max, deuxième année 1500 QTZ max, troisième année 3000 QTZ max, et apres 4500 max pour tout le reste. Sinon, c'est soit que leur projet ont pas réussi, soit qu'ils veulent faire des projets trop gros. Ah oui, j'en profite pour vous informer qu'on a unaniment décidé du nouveau plafond de 1500 QTZ max pour un deuxième pret si le premier s'est bien passé. Rémi proposait 1000, mais on s'est dit que entre 500 et 1000 QTZ, ca ne permettait pas vraiment de grossir le projet. Donc on s'est dit "disons 1500 qtz, en insistant sur le fait que c'est vraiment un maximum". Et d'ailleurs ca a fait partie des nombreuses répétitions dans la réunion. Oui, parce que si on multiplie tous nos prets par 3, et bien on va rapidement dire non a beaucoup de monde. Donc on verra, mais vu que tout s'est vraiment bien passé avec eux, pas de raison.
Arrivés a une heure un peu tardive - 19h - a Quiché, nous retournons avec Rémi dans le meme comedor que la veille. Autre menu, mais meme prix toujours aussi ridicule. Puis direction notre refuge, pour donner les nouvelles, se renseigner sur les choses en France, et enfin, dormir. Demain, José vient pour une réunion a 9h. Mais nous ne nous lèverons qu'a 8h, grasse matinée.

2 commentaires:

Sylvain a dit…

Coucou les jeunes ! Content de voir que vous êtes déjà à fond, et que vous gérez les longs discours de réunions :)

Pour la limite à 1500 qz pour un deuxieme prêt, vous aurez peut être remarqué qu'il y a au moins une douzaine de gens à qui on a prêté entre 1500 et 2000 qz l'année dernière... Mais c'est bien de fixer d'entrée une limite pour qu'ils ne fassent pas de demande mirobolantes. La règle * 2 max, * 3 si dossier exceptionnel par exemple.

L'idée de savoir quand on arrête de prêter à un projet est centrale. Pour moi, il n'y pas de plafond chiffré ; ce qui doit rentrer en compte, c'est :
1. est ce que le mec est capable de financer son projet par lui même rapidement
2. Est ce qu'on lui apporte autre chose que du fric, en termes de pratiques économiques, de gestion, etc.
En gros, si le mec a un bon buisness qui tourne et qu'il se contente d'acheter quelques bêtes en plus chaque année, on n'a plus rien à faire avec lui. S'il a besoin de sortir un gros paquet de thune pour franchir un cap, et qu'il a besoin qu'on l'aide à le concevoir et l'organiser, on continue. C'est mon opinion, Guillaume en aura peut-être une autre :)

A mon avis, ca ne vous empêchera pas de reprêter à ces gens là cette année. Il faut bien montrer qu'on revient d'une année sur l'autre et qu'on sait être gentils quand le projet a bien tourné, c'est l'aspect incitation.

Et puis le comedor de la place en haut des escaliers est cher et décevant, préférez le ptit comedor à côté du café internet, avec les tables en plastique, la télé et la machine pour attraper les peluches :)

Denis a dit…

Le samedi, c'était le 25 juillet, pas le 26...