Le vent souffle

Samedi 2 Août 2008

Il est des jours où l’on se lève et il pleut, d’autres où il fait beau. Cela tient généralement plus au mental qu’au temps qu’il fait réellement. Quel cause donc pour ce beau temps ? Non pas le retour d’un anti-cyclone, mais le retour de mon énergie. Je me lève en sentant que de nouveau je vais pouvoir travailler sérieusement mon espagnol et en sentant que je suis prêt à une nouvelle vague de travail. Je commence donc par travailler mon espagnol, m’étant levé plus tôt que les guatémaltèques, c'est-à-dire vers 7h un samedi matin, ce qui est à la limite du crime au sein de mes habitudes. José se lève et nous allons prendre un petit déjeuner d’œufs et frijols mangés avec comme couverts une tortilla.

Nous continuons à parler de nos méthodes de travail et pensées. Il me dit que lui ne s’occupe pas trop, comme Armando et Concodig, de justice et de politique, il préfère être proche des gens et les aider concrètement. Comme ça fait deux semaines que la victimisation des gens ici me tourmente un peu, je ne me prive pas d’abonder en son sens à dire que si je trouve que les gens ont des raisons de demander justice, se considérer comme une victime n’est pas quelque chose de très bon pour aller de l’avant. Mais il me faut rendre grâce au travail utile et tout aussi proche des gens d’Armando et de Concodig. J’ajoute donc que leur travail est néanmoins très important, une économie ne pouvant se développer dans un pays sans justice. Nous ne pourrions non plus travailler sans savoir que telle personne fut dans les patrouilles, et telle autre dans la guérilla. Comme il y était allé un peu fort dans le contraste entre ce qu’il fait et ce que font Concodig, lui-même me reprend en louant le travail nécessaire de justice. Mais il ajoute une explication d’un cas où il a réussi à faire travailler ensemble un ex-guérillero et un ex-patrouilleur.

La suite de la discussion me fait comprendre que c’est là une personne proche de notre mentalité à de nombreux égards. Son histoire à lui a une consonance américaine : dans une grande pauvreté dans les années 80, il a travaillé pour une institution en faisant un budget familial et en épargnant petit à petit. En parallèle il continuait ses études. Quand l’institution l’a renvoyé avec quelques milliers de quetzals, il a investit dans une tienda. Au début, en faisant les comptes, il se rendit compte qu’ils n’y gagnaient rien. Alors ils ont cherché à savoir pourquoi et se sont rendus compte que beaucoup de choses que leurs clients demandaient n’étaient pas disponibles. Ils ont donc étudié ce que les clients cherchaient à acheter et adapté leurs produits, en plus faible quantité mais plus variés, même si ça leur coûtait plus cher d’acheter par petites quantités. Comme cela commençait à marcher, un coup de fil d’un de ses cousins au Mexique lui fit comprendre qu’il fallait continuer à investir chaque mois, que le résultat ne se jugeait que sur une année. Il a donc reprit un travail à coté, et à vrai dire ils n’ont rien gagné de la tienda pendant quelques années. A ce moment, je fais une pause pour rappeler que le monsieur poursuivait ses études en parallèle … Après, son cousin à réinvestit dans une tienda dans un autre endroit pas très loin d’ici, alors avec les bénéfices de la précédente tienda, ils ont développé l’autre avec le même sérieux. Comme ses études lui demandaient du temps, il a embauché un employé pour tenir la tienda, mais lui, en bon auvergnat, étudiait dans la tienda pour contrôler que l’argent ne parte pas en fumée. Quand il eut finit ses études, comme son travail lui prenait tout son temps, il vendit une des deux tiendas, mais il me dit que cela lui apprit beaucoup sur l’épargne et les budgets.

Je me sens plus proche de cette mentalité qui se traduit jusqu’à son lieu de vie : la maison est plus petite que celle de Miguel, mais il y a pleins de livres, un ordinateur et internet que les jeunes enfants savent utiliser plus tôt que je ne le sus.

Tout ça était parti d’une explication de ma part que nous cherchons à apprendre aux gens à épargner. Nous y revenons donc, et par son histoire, il m’explique l’importance qu’il y accorde. Comme avant-hier, nous parlons de ce que ce projet pourra permettre dans le futur, mais cette fois-ci, la discussion est plus concrète est réaliste. En plus j’ai structurée ma pensée en deux fois trois temps. La première série, nous en avions discuter avec l’équipe maya, c’est la construction d’une politique de développement de projets de tailles différentes : apprendre aux gens les plus pauvres à épargner avec des projets de très petites tailles, sortir les gens de la pauvreté via des projets d’une taille plus importante, développer les communautés en investissant dans des projets d’une taille cette fois-ci conséquente. Nous pensions être très fort dans le second point, en fait notre espace de travail est constitué des deux premiers points. Je calque un peu cette pensée pour organiser les projets avec raison dans le temps : pensée à court terme, les gens ont un peu plus de revenus chaque année, à moyen terme, ils apprennent des pratiques économiques, à long terme, nous les aidons pour des projets d’importance. Ainsi nous devrons construire la structure de microcrédit pour être prêt pour les derniers points, mais l’important est que l’année prochaine nos objectifs à court terme soient atteints. Il faut simplement définir le temps et les moyens que nous consacrons à chacun des objectifs.

La discussion passe par mille lieux, engrais chimiques et organiques, projets de toute sortes, nécessité d’une assistance technique et d’une expérience pour certains projets, organisation de la journée et des semaines qui viennent. Bon il faut dire qu’elle dure trois heures. Un dernier point d’importance à noter est que José tient à garder une grande indépendance au moins cette année pour nous montrer de quoi il est capable. Il me redit le crédit que lui accorde Armando, très réel d’ailleurs. Je ne sais s’il est au courant de l’opinion d’Armando sur Miguel qui est plutôt mauvaise, en tout cas il n’en touche pas mot. Nous autres, étudiants sans expérience, allons devoir manager très finement nos relations avec José et Miguel, mais il est tout à fait possible que le résultat soit une émulation tout à fait positive. Surtout pour Miguel, car de toute façon, José ne me semble pas en avoir besoin. Enfin, la petite tirade sur la qualité de son travail qu’il veut démontrer me fait un peu sourire, et penser qu’un peu d’émulation est bénéfique ici aussi.

Nous mangeons à deux heures, notez que c’est l’heure de la réunion. Ici comme chez Miguel les repas communs sont un intermédiaires entre notre culture et celle des Etats-Unis : ce n’est pas la cérémonie qu’il y a chez moi où l’on attend que tout le monde soit à table pour commencer, et on attend que tout le monde ait fini pour la quitter, ni une absence de repas commun. Je commence à manger avec l’épouse de José et ses plus jeunes enfants, puis arrivent quelques enfants un peu plus vieux, puis José nous rejoint, chacun mangeant plus ou moins sur la table, plus ou moins à coté. Mais il y a quand même un semblant de manger en commun. D’ailleurs il arrive régulièrement que cela se transforme en un repas commun, par une sorte de coïncidence où chacun débute de manger au même moment. Je demande à son épouse, en l’absence de José, si ils possèdent encore une tienda. Apparemment oui, mais ils veulent la vendre, n’ayant pas le temps de s’en occuper, et dans l’impossibilité de trouver une personne digne de confiance pour la gérer. Ils ont bien essayé, mais pas un ne s’occupait de la tienda correctement, volant, faisant mal les comptes, ou oubliant de faire payer les clients. Je ne sais si c’est pour m’accueillir mais nous mangeons du foie et une sorte de salade grecque avec des radis mais sans huile d’olive, ce qui d’une fraîcheur bienvenue, ils ont beau être en hiver, moi je me sens en été !

Nous allons à la réunion vers 3h, dans un café Internet où ils ont loué un espace et la connexion pour leur association. Comme nous sommes pas trop en retard, nous croisons les deux françaises qui travaillent pour une association à El Desengaño. Ca tombe bien, j’avais essayé de les voir là-bas mais sans réussite. Nous prenons rendez-vous pour le lendemain midi. Lorsque nous finissons par arriver au café, Miguel et José se mettent à discuter autour d’une table en attendant l’arrivée de Joaquim, le monsieur qui s’occupera réellement du projet, José ne faisant que suivre le projet. Ils se racontent leurs hauts-faits et parlent des quelques projets qu’ils ont en commun. Joaquim arrive. Comme je n’ai toujours même pas un peu préparé un discours pour responsable, je me lance dans une explication d’une quinzaine de minute structurée à la va-vite cinq minutes avant le début de la réunion. J’oublie bien évidemment quelques points notoires de politiques, comme notre préférence pour les femmes mais c’est quand même assez complet. Je laisse Miguel leur présenter également la chose. Moi, ce qu’il dit me paraît une redite en moins bien de ce que j’ai dit, mais en face ils opinent plus que quand je parlais. Intérieurement je m’avoue vaincu, mais je me dis que j’ai bien fait de laisser parler Miguel assez rapidement.

Nous revenons sur quelques points. José me questionne sur la question du taux d’intérêt, et je lui dis clairement que tant que nous n’avons pas un retour sur plusieurs l’année, on peut avouer qu’on l’a surtout fixé en regardant ce que faisaient les autres institutions. Comme apparemment dans le coin José nous dit que le taux le plus bas est de 1,5% par mois, il nous dit que nous devrions l’augmenter ; il est actuellement de 1,4%. Je lui explique que nous préférons changer avec douceur nos intérêts et les laisser fixe pendant un certain temps pour que les gens puissent s’y retrouver d’année en années. Curieusement il insiste un peu, argumentant que ce sera plus facile pour les gens de calculer. Comme je ne comprends pas trop la nécessité de réfléchir à ce point qui est à mon sens sans intérêt pour le moment, je réponds à son argument que même à 1,5% il n’est pas facile de faire les calculs et que nous préférons fournir des exemples concrets de remboursement sur des sommes classiques, 500, 1000 et 2000 Qz. Puis pour répondre à l’intérêt financier qui me semble derrière cette question, José me paraissant adorer les affaires qui tournent bien sur papier, je lui explique qu’en jouant sur le taux de change euro quetzal, nous avons aujourd’hui beaucoup plus à gagner, ou plutôt moins à perdre, lui expliquant que même avec les intérêts nos prêts ont perdu 1/3 de la valeur en euros, par le seul fait que le dollar a chuté cette année par rapport à l’euro.

Nous abordons vraiment beaucoup de points précis et je sens clairement la différence avec Ernesto, le nouveau responsable que nous avions vu à Uspantan. De toute façon en face de moi, j’ai deux Bac+5, ce qui n’est pas courant ici. Nous abordons la question des prêts de sommes plus importantes. Ce qui me surprend un peu, car je dois justifier que l’on ne souhaite pas faire de prêts de plus de 2000Qz pour une première année, alors que c’est lui qui nous a refusé de travailler à Pachalum parce que la ville était déjà trop développé, et qu’il préférait aider les plus pauvre. Le vrai problème ici, c’est que je souffre un peu du manque de définition générale d’une politique de prêt, donc j’essaye de gagner une année. Pour une première année, nous préférons voir si les personnes sont responsables, par des prêts restreints. Après nous pourrons prêter plus. Puis pour me fournir un projet pilote au cas où, je lui explique que ses gens n’ont qu’à me fournir un Business Plan détaillé et que s’il nous reste de l’argent, nous ferons le prêt. Mais la politique actuelle de l’association est priorité aux plus pauvres.

Nous parlons, cette fois-ci José, Miguel et moi, la construction d’une structure l’année prochaine. Là, je suis assez content, car tous sont clairement d’accord avec tout ce que j’espérais : que l’on essaye de construire une structure sur des critères de coûts et de liberté d’action, le tout en gardant à l’esprit que nous souhaitons avoir une direction franco-guatemaltèque. La vérité est que je n’ai aucun mal à les convaincre de la possibilité d’une structure un peu compliquée où les décisions se prendraient à deux parties quand la première fois que j’évoquais le sujet à l’x, on me regardait avec des yeux peu convaincus. Il faut dire que j’ai quand même beaucoup précisé mon argumentaire et mon idée depuis. D’accord sur les objectifs, je leur explique que nous ferons les recherches sur les structures que nous pourront adopter et les tiendront au courant au fur et à mesure de nos recherches.

Après avoir abordé encore beaucoup de points, la réunion durera trois heures, nous arrivons au calendrier. Et là je comprends que nous allons tous mourir. J’avais écrit hyperboliquement hier, le calme avant la tempête. J’avais sous-estimé la chose : Miguel qui a un travail impressionnant me rejoindra dans le Quiché seulement pour l’inhumation le 13. Et le problème, c’est que sylvain arrivant le 15, nous sommes obligés de faire un aller-retour exprès pour aller le chercher à Guatemala Ciudad. Que mes lecteurs qui veulent aller au Guatemala l’année prochaine réservent d’ores et déjà leur été, ça simplifie un peu le travail sur place. Joaquim est en fait en période stage, donc n’a pas non plus énormément de temps. Du coup, je pars demain pour Uspantan, pour parler à Cristobal, lui communiquer notre évaluation et lui donner les demandes de prêt nouvelle version, c'est-à-dire celle que je fais demain aussi. Je reste jusqu’à mardi à Uspantan avec comme objectifs de passer à Chicaman distribuer les sollicitudes directement aux groupes car nous sommes pour l’instant sans responsables à Chicaman, n’ayant pas encore concrétisé l’alliance avec la possible prétendante. Par ailleurs je vais aussi voir les deux groupes auxquels nous n’accorderons pas de prêts cette année pour leur dire que s’ils continuent à rembourser, peut-être nous envisagerons de reprendre l’année prochaine. Mardi soir je rentre, et le mercredi matin de bonne heure, nous partons avec Joaquim pour deux communautés où nous présenterons les projets, préciserons les sollicitudes que José a fait remplir mais auxquelles ils manquent quelques informations pour ressembler aux nôtres. Jeudi et vendredi, j’ai normalement un peu de temps pour faire les contrats, et étudier les premières sollicitudes. Samedi et Dimanche nous allons voire trois autres communauté. Gros avantage ici, résultat d’une politique d’amoindrissement des coûts, tout est près. Nous pouvons tout faire en bus, aller, présenter et revenir dans la même journée. Du coup, zéro frais d’hôtel, peu de frais de voyage et surtout, ça nous prendra pas trop de temps.

Légère chose dont je décale le règlement : avec Miguel, nous étions allé à Zacualpa, mais je ne sentais pas le responsable, donc j’ai pas trop envie de travailler avec lui. Le monsieur a téléphoné à Miguel pour savoir quand nous ferons une réunion d’explication. Or je vais à Zacualpa samedi prochain, car José aussi y a un groupe. Mais il n’y a pas moyen de savoir si les aldeas ne sont pas trop loin, si on peut gérer tout cela d’un seul coup. Et comme tout se fait rapidement, difficile d’optimiser. Enfin, ça devrait se gérer quand même. Ensuite, lundi et mardi j’ai encore deux journées de libres pour évaluer les demandes. Je ne sais pas de quoi je me plains, en fait j’ai au moins quatre journées de libre en une semaine et demie. Après, une petite inhumation pour me rappeler les besoins en justice de ce pays, on va chercher sylvain à Guaté, et on repart directement dans le Quiché, parce que le 18, c’est fête, et grande fête. Je demande déjà à Joaquim si nous pourrons aller distribuer les prêts dans la semaine du 25 au 31, histoire d’essayer d’optimiser un peu plus à l’avance l’agenda. Et si je ne me trompe pas trop du 18 au 25, on devrait avoir de l’ordre de 150 demandes à examiner, que vu le tri préalable que l’on a fait, nous devrions accepter dans une très forte proportion. En effet José s’est adapté au budget que nous lui avons donné et surtout a compris l’idée d’une première expérience limitée, projet pilote. Nous allons donc avoir une dizaine de groupes autour de Quiché mais pas beaucoup plus. Mais là, les jalons pour l’année prochaine sont violents. Autour de Quiché, nous allons travailler certes avec peu de groupes, mais dans cinq villes différentes. Donc l’année prochaine, il faudra compter avec à mon avis au moins cinq fois plus de demandes environ. J’oubliais de dire que l’on s’était limité à cinq villes, mais que José nous en avait proposé une dizaine à la base …

Miguel nous quitte car il fait l’aller-retour dans la journée. Mais cela valait le coup, cette réunion m’a paru vraiment efficace. Nous avons à la fois pu nous mettre d’accord sur l’évolution du projet et sur son fonctionnement à court terme. Surtout que j’ai oublié le moment magnifique de présentation de la possibilité de gestion des comptes à distance. Moment qui fait que José va créer un autre compte, question d’indépendance, mais que l’on va avoir les codes d’accès par Internet aux comptes. Par ailleurs le fonctionnement mis en place pour Concodig leur va très bien. Du coup, nous diminuons assez fortement nos coûts, tout en améliorant la quantité d’information que l’on va avoir et les possibilités d’obtentions de celle-ci. A mon sens, il y a vraiment les bases pour faire quelque chose de très intéressant.

Petit passage par Internet et je rentre seul en bénissant mon sens de l’orientation de retrouver du premier coup la maison de José. Jusqu’ici, bébés, nous avions été amené en landau de projets en projets, de personnes en personnes. Demain, c’est les bus et leurs assaillants, je pars seul. Je ferai même seul, enfin avec le responsable local, il ne faut pas exagérer non plus, une présentation du projet. Cette fois-ci c’est clair, il faudra de la préparation, ne rien oublier et faire passer un message : soyez sérieux et responsables.

A la maison, nous mangeons de tamalos, dont on me dit que ça ne se mange qu’à Noël ou pour les jours de fête. Je les remercie pour m’en faire goûter. En fait j’en avais déjà mangé chez Miguel le second jour. Ce sont de délicieuse viande en sauce accompagnée d’une purée de riz, le tout dans une très grande feuille que l’on doit dérouler pour atteindre la nourriture. La maîtresse de maison me proposant du thé ou du café, je profite de l’occasion pour éviter un peu le café, boisson un peu fade ici, et en fait proche du thé ! Et là, moment génial, que je regrette que Benjamin n’y puisse prendre part, on me propose du thé au Maïs. Avant d’éclater de rire, je me fais confirmer que ce n’est pas une blague. Non, et en fait c’est assez bon, contrairement à la soupe. Enfin je sens que le rite de passage de l’association va être un repas à base de maïs uniquement. Ca me semble tout à fait possible. Je n’ai pas encore trouvé de fromage ni de dessert de maïs, mais ça ne devrait pas trop tarder.

Au moment de commencer ma désormais traditionnelle rédaction nocturne, les petites demoiselles de cinq et six ans viennent me rappeler leur monde que je n’ai pas eu l’occasion de côtoyer depuis longtemps. Après deux blagues scatologiques, nous passons aux histoires sérieuses :
« Tu dors dans ce lit ?
- Oui, pourquoi ?
- Ahhh
- C’est juste que, une fois, alors que dans la famille tout le monde dormait, mon père dormait, mes frères dormaient, et ben moi, j’ai entendu une petite voie, d’une fille de cinq ans
- Moi aussi j’ai cinq ans
- La petite voie disait « Maman, Maman », alors je me levais, et puis, j’allais voir dans la chambre, c'est-à-dire là où tu dors, et il n’y avait rien. Et puis après, ça l’a refait et toujours rien, alors j’aime pas trop cette chambre.
- Ah, ça se comprend » Suivit une longue conversation, plutôt proche du monologue où je me fis expliquer les derniers films d’horreur à la mode et les histoires d’amies qui sont plus de amies mais qui ont été des amies, enfin plus ou moins, et dont les amis de leurs mais, et ben, ils ont vu une baignoire avec plein de sang et qu’ils ne pouvaient expliquer pourquoi. Au bout d’une demi-heure, je m’endormi les yeux ouverts et une demi-heure plus tard, c’est leur propre fatigue qui me sauva à un moment où je sentais ma fin proche. Quand je pense que ces gens ont du en pleine guerre et sans argent, gérer leurs études, leurs travails et leurs gosses, je me dis que j’ai encore une bonne marge d’action. Je l’utiliserai demain, parce que là, elles m’ont quand même crevé les deux demoiselles !

3 commentaires:

nicolasmeunier a dit…

Petit canaillou, je m'absente quelques jours et déjà tu commences à draguer les demoiselles...

Je vois que tout roule à peu près bien ces derniers temps. José avait déjà l'air motivé l'an dernier, mais nous n'avions pas eu le temps de beaucoup discuter avec lui. C'est tant mieux, le réseau s'élargit.

Je suis pas sûr qu'un remboursement par présentation de facture soit une bonne idée, c'est facile de faire passer tout et n'importe quoi... Comment tu fais la différence entre un plein d'essence pour le projet ou pour raison personnelle ? Ca risque d'être difficile...

Sinon, je suis globalement d'accord, vous avez plus de contacts désormais, une plus grande répartition des responsabilités limitera les risques et vous avez la possibilité désormais d'avoir plus de retour d'information alors il est tout à fait juste d'en profiter au maximum.

Good job ! ;)

Unknown a dit…

hello !!
je suis assez impressionnée par tous les détails que tu donnes dans ce blog. c'est super sympa (cool , appliqué, etc..)
pour ce qui est du dessert au maîs au Portugal on fait de la polenta sucrée , donc si vraiment tu ne trouves pas ...(mais j'ai foi en la cuisine guatémaltèque).
Bon courage pour la suite

guillaume.virag a dit…

Ah mais c'est pas du jeu si tu es déjà habituée à manger du maïs en dessert! Ca change tout !!!

enfin je pense qu'on trouvera quand même quelque chose d'horrible à manger en dessert :)