Problèmes de sous

Lundi 18 Août 2008

Lundi, m’étant couché un peu tard, sylvain me réveille à 9h30 pour me demander comment fonctionnent les ordinateurs. Je suis un peu surpris que le café Internet ne soit pas déjà ouvert, mais je me rappelle que nous sommes le 18 Août, jour de fête à Quiché. Réveillé, je ne comprends même pas comment j’ai pu rester endormi. A toute occasions, rappelez-vous l’enterrement, les détonations des pétards résonnent, perturbant un silence qui serait trop dérangeant ici, car trop révélateur. On m’a souvent demandé si les français étaient calmes, je répondais généralement que notre culture était effectivement très différente d’ici, le silence y étant d’or.
Nous travaillons à préparer nos prochains jours. Nous avons rendez-vous avec Joaquim et allons donc retirer tout ce que nous pouvons en argent. Ce ne sera pas plus de dix-huit mil quetzal. Ce qui nous embête fort, puisque nous ne pourrons traiter que Zacualpa cette semaine et les autres municipalités la semaine prochaine. Le plan sera donc d’aller à Zacualpa mercredi pour y présenter le projet au groupe de Miguel qu’en un mois de présence ici nous avons réussi à transférer sous la juridiction de Joaquín. Nous y distribuerons donc également les prêts à huit femmes, seuls prêts à 2000Qz cette année.

Le café Internet étant fermé et ne contenant pas de fenêtre, nous avons laissé la porte ouverte, et un charmant bambin s’introduira pour voler mon portefeuille, le seul jour où ma carte bancaire était dedans. Il y aura gagné 30Qz et une carte bloquée deux heures plus tard, mais il simplifie un peu plus notre gestion de l’argent ici.
Nous mangeons avec nos deux amies françaises de l’association solidarité et partage. La discussion porte sur le fait qu’Armando leur a envoyé un mail dur où il leur explique qu’elles n’ont pas le droit de vérifier les comptes des projets ni de poser de questions. Elles n’auraient pas de mandats des autres associations pour poser toutes ces questions. Il envisagerait même de lancer une pétition dans le Quiché pour qu’elles arrêtent leurs « investigations ». Ce qui constituerait une raison claire de rupture de tout contact et de tout travail pour nous, semble être vu d’une autre manière par leurs associations. Les gens qui y sont n’ont apparemment pas trop envie de prendre la décision d’arrêter l’aide sur place, ils se sont engagés. Je leur dis que j’irai voir leurs présidents respectifs en rentrant pour leur expliquer la situation, au moins ils pourront avoir une idée de ce qui se passe ici de plusieurs points de vue. La prise de décision au sein de ces associations semble assez difficile, et je suis content de la marge décisionnelle que nous avons. Curieusement, il est des fois où nous avons considéré que la décision devait prendre du temps et se prendre en France, d’autres où on a décidé seuls, mais jamais nous n’avons hésité à prendre ou non la décision. Il sera important de laisser une autonomie décisionnelle suffisamment importante aux personnes sur place pour les années suivantes. C’est une clé du respect qu’accorderont les gens en face. S’ils sentent que tout ne dépend pas de vous, vous n’obtiendrez pas grand-chose. Nous, nous faisons la pluie et le beau temps pour les responsables locaux, l’accès à l’information en est clairement facilité.

Enfin, la conclusion de tout ça et que nous devons déterminer précisément le rôle de chacun en jugeant de ses capacités de ses actions. Armando en tant que guatémaltèque en France qui peut nous aider à faire comprendre aux français le Guatemala et qui pourra peut-être encore nous mettre en relation avec des gens intéressants. Miguel en tant qu’aide lors de nos visites, et de mise en relation avec des gens aux Guatemala. José en temps que principal développeur du projet dans les deux années qui viennent. Partage du contrôle de l’institut : Armando : aucun, Miguel : toujours moins, José : un peu, Nous : quasiment tout. Pas par volonté sadique de conservation du pouvoir, mais parce que si l’on doit financer un projet au Guatemala, alors que l’on assume notre action et qu’on la contrôle. Avec l’impertinence de la jeunesse, j’accuse les associations d’Angers de trop de facilité dans leur démarche. Finalement il est moralement trop facile de transférer de l’argent pour un projet en se disant qu’on a bien, fait sans le contrôler. C’est autre chose que de faire en sorte que le résultat de l’action soit celui qui a justifié cette action.

Nous passerons l’après-midi à planifier nos prochains jours, essayer de récupérer quelques informations de Miguel, et à commencer un travail de rédaction de contrats. Il nous trotte fortement en tête les problématiques de retrait d’argents ici. Tout se réglerait facilement si nous pouvions virer facilement de l’argent mais cela risque de s’avérer difficile. Par ailleurs il semblerait qu’un chèque devant arriver chez Sylvain a oublié d’être encaissé. Tout cela va s’avérer quelque peu technique, du fait d’un peu trop de négligence dans la préparation de ceci. On se plaindra du responsable du projet plus tard. En attendant, le plan est de retirer tout ce que l’on peut avec la carte de Sylvain, dès que l’on peut. Ce faisant on a des coûts énormes, environ 7€ sur 180€, c'est-à-dire que l’on perd 5% de l’argent ce faisant. Bon, on ne dira toujours rien du responsable du projet cette année.

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